♦ Bases du Bouddhisme - Sujets Doctrinaires Concis

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La Prière d’Aspiration


Les êtres humains de ce monde vivent dans la sphère du désir-attachement. Ce désir-attachement se manifeste naturellement de différentes manières, et en particulier, à travers la prière d'aspiration dans toutes les doctrines spirituelles. La prière n'est donc pas propre au bouddhisme.

Toutefois, il est possible de faire des distinctions sur les types de prières et leur portée respective. Il y a celles qui sont purement mondaines et mues ou formulées par l'avidité, la souffrance temporaire, le bien-être personnel, l'orgueil, etc., et celles qui au contraire sont vastes, supramondaines, tournées vers le bien d'autrui ou encore l'abandon du chérissement de soi. Quelle que soit le type de prière, la motivation ou l'aspiration ou l'intention qui l'accompagne aura un effet ou des effets de par la loi de causalité. Il est donc bon d'écarter la croyance erronée commune que la prière ne sert à rien ! Cependant, l'effet n'est pas toujours celui espéré car des conditions sont aussi à réunir. Ainsi, le processus d'une prière est extrêmement profond. S'il y a de nombreux êtres qui ne font pas de prières spirituelles, cela est en partie dû au fait qu'ils ignorent complètement la manière avec laquelle une prière peut agir et se réaliser. Mais encore, dans nombre de doctrines autres que celle du Bouddha, rares sont les adeptes spirituels du monde capables d'expliquer en détail le processus ou l'essence d'une prière. Grâce à des enseignements sublimes sur la nature des phénomènes et de l'esprit provenant du Bouddha et ses Fils (Bodhisattvas), il est possible de comprendre selon ses dispositions mentales comment une ‘vraie’ prière d'aspiration n'est pas vaine, mais effective, et peut être très puissante et mener à des réalisations certaines… Mais nous laisserons ce profond et grand sujet de côté ici.


En particulier, dans le Dharma, à mesure que l'on progresse sur la Voie du Bouddha, les prières effectuées sont de plus en plus vastes et puissantes, surtout lorsque l'on s'engage dans la carrière du bodhisattva. En fait, la prière supérieure ou sublime est celle qui caractérise le bodhisattva de capacité supérieure, à savoir celui qui veut libérer tous les êtres de la souffrance et les établir dans l'éveil suprême d'un Bouddha. Il n'y a rien de plus élevé. Comme exemple de prière merveilleuse, il y a la Reine des prières, celle du Grand Bodhisattva Samantabhadra (dans laquelle d’ailleurs, il exhorte de formuler le souhait de renaître en Terre Pure du Bouddha Amitabha).

Dans la pratique, en tant qu'adepte bouddhiste, les prières peuvent être formulées oralement ou mentalement, avec support ou sans support, intérieurement comme extérieurement, par cœur après apprentissage ou spontanément (pour les adeptes avancés) sans apprentissage comme l'expression naturelle d'une réalisation sur la Voie du Bouddha. L'aspiration vertueuse qui accompagne cette prière est ce qui permet de progresser sûrement sur la Voie. La prière bouddhiste peut être élémentaire comme hautement merveilleuse ou extraordinaire ou absconse. Elle est omniprésente dans les écritures et dans la pratique pour les adeptes des trois véhicules. En particulier, dans les nombreux grands sūtras du mahāyāna, on trouve de nombreuses prières courtes comme longues formulées par des disciples du Bouddha. Elles sont souvent purement personnelles mais permettent de comprendre ce qu'est l'aspiration bouddhiste et la foi bouddhiste à développer. La prière d'aspiration, quand elle est bien menée (avec foi, sincérité,…), permet d'accumuler de grands mérites ! Les histoires incroyables du temps du Bouddha Śākyamuni dans lesquelles la prière est toujours présente ne manquent pas.

Vous en voulez une ? Voici d’un clic…


Histoire de Padmottama


Lorsque le Bienheureux se trouvait à Śrāvastī, le roi Prasenajit avait l'habitude d'aller le voir trois fois par jour. Il le vénérait avec des fleurs, des bâtons d'encens brûlants, des poudres d'encens et des cônes d'encens, puis s'asseyait devant lui pour écouter le Dharma.

À cette époque, un lotus fleurissait hors saison sur un étang dans la résidence d'un gardien de jardin. Le gardien pensa : "Trois fois par jour, le roi Prasenajit offre des fleurs, des bâtons d'encens, des poudres d'encens et des cônes d'encens à l'ascète Gautama, alors je lui donnerai ce lotus", et il apporta le lotus à Śrāvastī.

À ce moment-là, un adepte de Nārāyaṇa faisait un sacrifice pour tous les renonçants aux vues hétérodoxes, et il vit l'homme qui portait le lotus hors saison. Lorsqu'il le vit s'approcher, il s'écria : "Monsieur ! Donnez-moi votre lotus, s'il vous plaît ! Je l'utiliserai pour faire des offrandes à la déité bénie Nārāyaṇa, et je vous donnerai également cinq cents pièces d'or."

À ce moment-là, le maître de maison Anāthapiṇḍada allait voir le Bienheureux avec ses cinq cents serviteurs. Le maître de maison Anāthapiṇḍada entendit ce que l'homme disait et pensa : "Cet homme se trompe dans son jugement. S'il souhaite payer une telle somme pour l'offrir à Nārāyaṇa, pourquoi ne pas produire une somme encore plus importante et l'acheter pour l'offrir au Bienheureux ?" Il dit donc au gardien du terrain : "Je vous donnerai mille pièces d'or pour me donner le lotus."

Lorsque le fidèle de Nārāyaṇa entendit cela, avec un sentiment de supériorité, il dit : "Je vous donnerai deux mille pièces d'or !"

Poursuivant dans cette voie, les deux hommes augmentèrent leurs enchères jusqu'à cent mille pièces d'or. Puis le gardien du terrain pensa : "Si le maître de maison Anāthapiṇḍada donnerait cent mille pièces d'or de cette façon pour son bien, l'ascète Gautama doit être vraiment grand. Pourquoi n'irais-je pas faire une offrande au Bienheureux moi-même ?" Alors, le jardinier dit au maître de maison Anāthapiṇḍada : "Maître de maison, je n'ai pas besoin de richesse. J'irai moi-même l'offrir au Bienheureux."

Alors qu'il transportait le lotus dans le jardin du Prince Jeta, il aperçut le Bouddha de loin. Son corps, orné et resplendissant des trente-deux signes d'une grande personne, avait l'air d'être en feu, comme des flammes alimentées par du ghee, comme une lampe placée dans un récipient d'or, et comme un pilier orné de toutes sortes de bijoux. Il était immaculé, clair d'esprit et pur de cœur. Quand il vit le Bouddha Bienheureux, la vue de celui-ci le remplit d'une joie suprême. Dans la joie, il s'approcha du Bienheureux et, à son arrivée, il posa sa tête aux pieds du Bienheureux et lança le lotus vers lui en signe d'adoration. Puis, par le pouvoir du Bienheureux, le lotus devint comme la roue d'un char au-dessus de lui, se déplaçant quand le Bienheureux bougeait, et restant immobile quand il s'asseyait.

Lorsqu'il fut témoin de ce miracle, le gardien du terrain fut particulièrement rempli de joie envers le Bienheureux, et il pria pour l'illumination complète, totale et inégalée, en disant : "Par cette racine de vertu, puissé-je devenir un protecteur pour les aveugles du monde qui sont sans guide, sans personne pour les diriger, un Tathāgata, un Arhat, un Bouddha totalement et complètement éveillé, doté d'une vision profonde et d'une conduite parfaite, un Sugata, un connaisseur du monde, un dompteur des êtres, un convoyeur, un inégalable, un maître des humains et des dieux – un Bouddha Bienheureux."

Le Bienheureux dit au gardien du terrain : "Très bien, mon ami, très bien. Dans le futur, vous serez un protecteur pour les aveugles du monde qui sont sans guide, un Tathāgata, un Arhat, un Bouddha totalement et complètement éveillé, doté d'une vision profonde et d'une conduite parfaite, un Sugata, un connaisseur du monde, un dompteur des êtres, un convoyeur, un inégalable, un maître des humains et des dieux – le Bouddha Bienheureux connu sous le nom de Padmottama."


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