Amitabha Roue du Dharma Amitabha Terre Pure

Naissance et Mort

Pourquoi invoquer le nom du Bouddha ?


Tous les êtres sont assujettis au « démon » de la mort. Ils sont frappés par les huit grandes souffrances que sont :


La souffrance de la naissance

La souffrance de la vieillesse

La souffrance de la maladie

La souffrance de la mort

La souffrance de la séparation d’avec les êtres chers

La souffrance due à la rencontre avec des êtres indésirables

La souffrance due aux désirs non réalisés

La souffrance due aux cinq agrégats


Une méditation constante permet de nous tourner vers la quête d’un bonheur authentique.

Et c’est bien pour échapper à ce cycle de naissance et de mort, pour mettre un terme à ces souffrances que le Bouddha exhorte les êtres à pratiquer l’invocation. Elle devrait accompagner toutes autres pratiques du Dharma. Cela d’autant plus qu’elle est accessible à tous les êtres.

Et encore dans le soutra du grand agrégat : «À l’ère du déclin du Dharma, bien peu parmi la multitude des disciples atteindront la Voie. Au mieux, ils pourront placer leur confiance en la méthode Terre Pure afin d’échapper à l’enchaînement des existences.»

Aux environs de 1330, il y eut une longue disette en Chine. À Hang-Tcheou (Hangchou), on trouvait partout dans les rues les cadavres de ceux qui étaient morts de faim. Chaque matin on déversait les corps dans une grotte de la montagne, derrière la pagode de la grande harmonie. Parmi ces morts, il y avait le corps d’une vieille femme qui au bout de dix jours, ne se décomposait toujours pas. Chaque jour, ce corps remontait, on ne sait comment, et se retrouvait au-dessus des autres. Surpris par ce spectacle, quelques personnes ramenèrent ce corps en le tirant avec des cordes. Ils trouvèrent, dans une petite poche de sa robe, trois feuillets de papier ornés d’un portrait du Bouddha Amitabha sur lesquels étaient notées les prières quotidiennes de la vieille femme. Ceci parvint à la connaissance de l’administrateur local, qui ordonna que le corps soit placé dans un cercueil et brûlé. Au moment où les flammes enveloppèrent le cercueil, on dit que les gens virent l’image du Bouddha Amitabha et des bodhisattvas entourés d’auréoles étincelantes. Grâce à cet événement beaucoup de gens commencèrent à pratiquer l’invocation au Bouddha.

Hist. ►

Parole du Bouddha Śākyamuni : «Dans l’avenir les soutras disparaîtront. Mais dans un esprit de compassion et de miséricorde, je ferai en sorte que ce soutra ( du Bouddha Amitabha ) survive encore 100 ans. Quiconque l’adoptera pourra atteindre, comme il le souhaite, le salut.»

Tel étant le cas, au lieu de rester dans le rêve malheureux de ce monde, adoptons le rêve heureux de la Terre Pure... Dans le monde de saha on va de rêve en rêve, sombrant et retournant éternellement dans le cycle des naissances et des morts sous les lois du karma. Le rêve de la Terre Pure, au contraire, évolue du rêve à l’éveil suprême, par un éveil progressif qui nous mène au stade ultime de la bouddhéité. Bien que l’illusion du rêve soit la même, les conditions de ces états de rêve dans un cas et dans l’autre sont vraiment différents. Il est donc vraiment nécessaire d’invoquer le nom du Bouddha et d’aspirer à renaître en Terre Pure.»

Hist.►

Il y avait une fois, un adepte zen qui pensait que la

Terre Pure était une illusion et qu’invoquer le nom du Bouddha pour y renaître était inutile. Entendant ceci, un vénérable chinois répliqua :

«Ceci est une erreur. Tous les bodhisattvas jusqu’à ceux du Septième Stade pratiquent dans un rêve. Même ceux qui ont atteint le niveau de l’Éveil Égal sont encore profondément endormis dans le grand rêve de l’illusion et l’ignorance. Les bouddhas sont les seuls que l’on puisse honorer du nom de grands éveillés. Lorsque notre propre corps est dans un rêve, on peut s’attendre au bonheur et à la souffrance; nous ressentons encore la joie et ne sommes pas à l’abri de la souffrance. Comment pourrions-nous prétendre que nous sommes Éveillés et que notre environnement est un rêve?

La Foi

La Foi est la porte de la Terre Pure. La sagesse ne suffit pas. Lorsque le Bouddha Śākyamuni exposa le Sūtra du Lotus, une foule de śrāvakas avait quitté l’assemblée sous l’emprise du doute ! Le Bouddha demanda alors que certains textes du mahāyāna ne soient pas divulgués à ceux dont la Foi n’étaient pas profondes afin d’éviter de lourds karmas.

Les éléments de la Foi, dans la méthode Terre Pure ont trois aspects :


Confiance totale sur le plan théorique et pratique de la méthode enseignée par le Bouddha


Confiance totale en les vœux formulés par le Bouddha Amitabha


Confiance totale en notre propre nature, en nos vœux et en la loi de cause à effet.


La Foi profonde n’a rien à voir avec les mots ou le jugement. Elle est réalisation profonde, esprit pur sans la moindre trace de doute.

Le sujet des doutes de la méthode Terre Pure


Les sources de doutes sont multiples :


- pour les adeptes qui prêchent l’invocation mais selon les habitudes des non-bouddhistes ;

- par manque de connaissances et de compréhension ;

- par attitudes sectaires et attachement excessif à une tradition ou école particulière ;

- en trouvant cette pratique trop facile à croire ;

- en pensant que la Terre Pure est trop belle pour y accéder, c’est un artifice pour progresser ;

- en pensant que nous manquons de capacité ;

- par orgueil qui pousse à penser qu’elle est seulement pour les êtres de capacités inférieures

- par une mauvaise interprétation des sūtras.


L’auteur de l’ouvrage procède alors à une question - réponse pour écarter les doutes au sujet de cette méthode.  


En résumé, la réponse globale peut être ainsi :


Cette méthode englobe les écoles de méditation

(Zen), de l’étude des sūtras, de la discipline (Vinaya) et de l’ésotérisme (Tantrique) :

Le soutra avatamsaka enseigne : «La Foi est le fondement de la voie, la mère de toutes les vertus;

Elle nourrit et fait grandir toutes les bonnes intentions. La Foi peut assurément conduire à l’Illumination.»

- la prononciation du nom du Bouddha dépouille de toutes illusions et des attachements, ce qui est le principe de l’école Zen ;

- les mots sacrés « Amitabha Bouddha » revête des sens multiples et variés très profonds, ce qui recouvre la quintessence de l’école de l’étude de sūtras ;

- prononcer le nom du Bouddha permet de purifier notre karma, ce qui relève de l’école de la discipline;

- les mots « Amitabha Bouddha » ont le pouvoir d’un Mantra, pour soumettre les démons, réaliser les voeux, éliminer les chagrins et les torts, et écarter le mauvais karma, ce qui renvoie aux fondements de l’école Tantrique.

Nul besoin de s’alarmer de ne pas pouvoir atteindre le monoïdéisme de l’invocation ou le samadhi de l’invocation pour achever complètement notre vrai Nature de Bouddha. Il « suffit » de prononcer le nom du Bouddha 10 fois sur son lit de mort pour être libéré.

Le but n’est pas de mettre un terme aux pensées discursives mais dans l’urgence de renaître en Terre Pure, pour mettre un terme à la transmigration. L’invocation, s’appuyant sur le conditionné vise à l'in conditionné, où précisément à la réalisation de la vacuité. Il faut pratiquer sans s’attacher aux marques de la renaissance en Terre Pure. Beaucoup se trompent sur les mots en ignorant que « naissance » est en réalité aussi « non-naissance ». Il faut faire attention de ne pas s’égarer dans le nihilisme et l'attachement à la vacuité.

Pour les doutes liés aux mauvaises interprétations des sūtras,  l’obstacle majeur est donc la dualité. L’essence est formes, et noumène et phénomènes recouvre la même identité. Il est important de ne pas pas sombrer dans les extrêmes à la lecture de sūtras profonds comme celui de diamant ou encore de la grande connaissance transcendante. Dire que la Terre Pure n’existe pas réellement pour rejeter la pratique est très dangereux. Cela coupe court à toutes possibilités de développements spirituels.  

Le soutra lankavatara dit ceci : «Il vaut mieux être attaché à l’existence, même si notre attachement est à l’échelle du Mont Sumeru, que d’être attaché à la vacuité même si cet attachement est aussi infime qu’une graine de moutarde.»

Dans le soutra de Vimalakirti, on trouve ceci :

«Le Bouddha met constamment en valeur la méthode Terre Pure pour éclairer la multitude, bien qu’il sache que les êtres vivants sont vides

( sans nature propre), comme toutes les terres des Bouddha.»

Les Voeux

Une fois la Foi acquise, il est indispensable de former les voeux sincères de vouloir renaître en cette Terre Pure pour se libérer et pouvoir rapidement libérer tous les êtres.

L’importance des voeux est très soulignée dans le soutra d’Amitabha par le Bouddha Shakyamuni.

Un maître de la Terre Pure a déclaré : «Vous ne pouvez renaître en Terre Pure sans la Foi et les Voeux, même si vous invoquez le nom du Bouddha au point que ni vent violent ni forte pluie vous touche, même si votre invocation est aussi ferme qu’un mur de bronze ou une porte d’airain.»

«...Car une fois re nés, ils seront réunis, dans le même endroit avec les êtres de la plus haute vertu.» Sariputra, je vois ce qu’ils peuvent gagner et c’est pourquoi je dis : quiconque entend cela doit absolument prononcer le vœu de renaître en cette Terre.

Sariputra, ceux ou celles qui aspirent à renaître en Terre Pure d’Amitabha et qui ont déjà fait le voeu, qui sont en train de le faire ou qui le feront à l’avenir, obtiendront là, avec la plus haute et parfaite connaissance, l’état de non-régression.

Et ceci, qu’ils soient déjà nés, en train de naître ou pas encore nés. Voilà pourquoi, Sariputra, tous les hommes et toutes les femmes qui ont la Foi, doivent faire le Voeu de renaître en cette Terre.

Tous les êtres ont la capacité de renaître en cette Terre Pure. Pas seulement les êtres ordinaires le souhaitent. C’est aussi le cas de sages.

Il est important pour celui qui est engagé dans cette méthode de formuler des voeux.

Exemple de formulation qui doit être sincère


Je fais le vœu qu’à l’heure de ma mort les obstacles s’évanouissent,

Le seigneur Amitabha Bouddha de très loin s’avancera vers moi,

Avalokiteśvara répandra sur mon visage une fraîche rosée,

Et Mahāsthāmaprāpta déposera à mes pieds une fleur de lotus.

En l’espace d’une seconde, je quitterai ce monde d’agitation,

Atteignant la Terre Pure en moins de temps qu’il faut pour tendre les bras;

Quand le lotus s’épanouira je verrai alors le Bouddha Amitabha plein de compassion,

J’entendrai alors le profond Dharma,

L’illumination me touchera,

J’aurai franchi le seuil de la non-naissance.

Sans quitter la Terre Pure je redescendrai en ce monde sahā,

Et trouverai mille moyens d’aider mes semblables,

Tout labeur sur cette terre sera au service de mes semblables.

Voilà mon voeu, puisse-t-il être accepté,

Et faites que le futur l’exauce.

La Pratique

- Invocation avec contemplation de la Vraie Nature de Bouddha : celle -ci consiste à pénétrer notre propre nature de Bouddha. Il s’agit de contempler le corps du Dharma du Bouddha et d’atteindre ainsi l’état de samadhi. Relevant du zen, cela concerne les êtres de hautes capacités.


- Invocation avec contemplation de la pensée :

Fondée sur le Sūtra des Méditations, elle consiste en la contemplation mentale des caractéristiques du Bouddha Amitabha et des bodhisattvas Avalokiteśvara et Mahasthamaprapta et de celles du royaume de Suprême Félicité. Le disciple qui maîtrise cette pratique perçoit la Terre Pure en permanence, les yeux ouverts ou fermés, et parcourt toujours la Terre Pure en pensée. Il est assuré d’y renaître. Les vertus acquises dépassent toute imagination. Mais elle est très difficile. La pratique d’Amitabha dans la tradition tibétaine relève plutôt de cette méthode.


- Invocation par contemplation de l’image:

Elle consiste à fixer toutes les caractéristiques d’une statue ou image du Bouddha Amitabha. Elle est difficile car elle peut générer des maux de têtes. Il s’agit plutôt d’une méthode susceptible d’aider à l’invocation en jugulant notre esprit. Si elle est pratiquée avec un coeur pur et dévotion, elle peut effacer le mauvais karma, mener à la réalisation de sa véritable nature.

Le but ultime de la pratique est la réalisation de notre propre nature. Mais cela est très difficile. Ce n’est pas à la portée de la majorité des êtres ordinaires. Une Terre Pure a été instaurée pour ancrer la conscience des êtres afin qu’ils puissent s’élever aisément. Il s’agit d’un puissant moyen habile pour se libérer, même si sur le plan ultime; il  n’y a ni naissance, ni non-naissance.

Les quatre pratiques


Elles peuvent se résumer ainsi :


- Terre Pure / Zen

- Terre Pure / Récitations des Sūtras

- Terre Pure / Ésotérisme

- Terre Pure exclusive


Au sein de la Terre Pure, il y a quatre méthodes :


- Invocation orale : Il s’agit de répéter avec  la parole ou de façon mentale la formule : «  Nam Mo Amitabha Bouddha » ou «  Amitabha Bouddha » ou «  Nam Mo Amitabha ». Cette méthode enseignée par le Bouddha Shakyamuni est la plus répandue de nos jours.

«L’invocation devient la non-invocation,

La non-naissance est naissance.

Une fois là, inutile de faire l’ombre d’un pas de plus,

Tu es arrivé à la capitale de la lumière.»

De ces quatre méthodes, la plus accessible pour le commun des êtres est celle de l’invocation orale : un véritable raccourci pour atteindre la libération.


Les 10 variantes de l’invocation orale


- Invocation intra-auditive : écoute intérieure du son

- Invocation en égrenant un chapelet

- Invocation au rythme de la respiration

- Invocation en Chaîne continue

- Invocation éclairée et lumineuse : l’adepte invoque le nom du Bouddha d’une part,  et de l’autre, reflète la lumière pour illuminer sa véritable nature. Il atteint le plan transcendantal suprême du vide.... Il faut être d’un très haut niveau pour comprendre cette méthode.

- Se prosterner en invoquant le Bouddha : cette méthode permet de détruire la torpeur

- Invocation au compte décimal : un groupe de dix répétitions du nom d’Amitabha est considéré comme une unité

- Invocation de la fleur de lotus : visualiser l’une après l’autre, les quatre couleurs de la fleur de lotus ( bleu, jaune, rouge et blanc ). À chaque invocation, l’adepte visualise une fleur de lotus épanouie émettant la lumière colorée dans un même ordre de succession, en imaginant un dégagement de parfum pour chaque fleur.

- Invocation au milieu de la lumière : s’imaginer dans un espace très éclairé pour l’invocation et contrer les visions répugnantes qui peuvent surgir quand les yeux sont fermés.  

- Invocation en visualisant Bouddha : après l’invocation, visualiser le Bouddha Amitabha en corps  d’or se tenant aux bords de l’étang des sept joyaux de la Terre Pure.

Toutes ces variantes mènent au samadhi de l’invocation du Bouddha.


La cérémonie Terre Pure


Elle se compose en général en trois parties :


- Les louanges aux bouddhas et bodhisattvas : prise de refuge et prosternations.

- L’invocation proprement dite

- Les voeux et la dédicace


Obstacle à la pratique : la torpeur et la dispersion


Il faut développer la vigilance et l’attention pour pouvoir contrer ces obstacles lors de l’invocation. Chacun peut trouver peut trouver parmi les variantes citées plus haut, la technique qui peut l’aider pour cela. Quand aux pensées subtiles, c’est bien plus difficile à contrer.

Les soutras enseignent : «Une pensée dure quatre-vingt-dix instants ; en un instant il y a neuf cent naissances et décès.»

Ainsi donc, il est essentiel de développer l’esprit d’éveil pour parcourir la voie.


Le développement de cet esprit doit s’accompagner de trois conditions :


Méditation des dangers du saṃsāra (ce point est très bien souligné dans le long texte de souhaits en tibétain), et nécessité de rechercher une renaissance en Terre Pure car la régression est encore possible avec l’esprit d’éveil !

Urgence de chercher la libération en cette vie-ci par l’invocation car l’émancipation en cette vie est très difficile du fait du déclin du Dharma. Penser que l’on peut progresser dans notre pratique traditionnelle de vie en vie est très hasardeux.

- Parfaire l’esprit d’éveil : Si l’on veut, une fois cet esprit développé, réaliser les aspects altruistes et personnels du vœu d’illumination, il n’y a pas meilleur moyen que de rechercher la renaissance en Terre Pure. Car il est plus facile de progresser et aider les êtres en apprenant directement aux côtés des bouddhas et bodhisattvas que dans ce monde sous forme humaine.

Les soutras affirment : «Même les bodhisattvas s’égarent au stage du bardo ; même les sravakas s’égarent à la naissance.»

Esprit d’ Éveil

Celui qui aspire à renaître en Terre Pure ne doit pas manquer de pratiquer la méditation sur l’esprit d’éveil. Car en effet, le but ultime de cette renaissance est d’atteindre rapidement la bouddhéité pour venir secourir les êtres dans le saṃsāra. Il faudrait par conséquent réfléchir sur les six points essentiels suivant :


L’Esprit éclairé : apprendre à percevoir que son corps, ce « je » est illusoire, un ensemble de poussières.


L’Esprit d’équanimité : Méditer cette parole du Bouddha : « Tous les êtres vivants possèdent la nature de Bouddha ; ils sont nos pères et mères du passé et les Bouddhas du futur. ». Cela permet de se débarrasser de la discrimination aveugle.


L’Esprit de compassion : S’efforcer de reconnaître notre propre souffrance pour éprouver de la sympathie pour celle des autres êtres sans exception. Pour cela, il faut contempler avec attention les vicissitudes de la vie.

Le Bodhisattva Samantabhadra a dit dans le soutra avatamsaka : «Les bodhisattvas éprouvent une grande compassion en observant dix situations des êtres vivants : absence de soutien ou de personne sur qui compter ; défaut de règle morale ; manque de vertu ou de qualité morale ; endormissement dans l’ignorance ; propagation de crimes ; enchaînement aux désirs ; immersion dans l’océan des morts et des renaissances ; maladies chroniques ; manque de désir d’accomplir de bonnes actions ; l’égarement hors de la voie de l’éveil. Les Bodhisattvas observent toujours les êtres vivants en étant conscients de tout cela.»

L’Esprit de joie : Quelles que soient les circonstances, surtout face à l’adversité, garder un état de miséricorde face aux émotions perturbatrices. Se réjouir à l’inverse de toutes bonnes actions d’autrui.


L’Esprit de repentir et les vœux : Sous l’emprise de l’ignorance, nous avons une attitude plutôt ingrate et inconsciente vis à vis de l’activité des bouddhas. Il faut avec confiance admettre que notre karma est très lourd et chercher à s’en repentir sincèrement.


-L’Esprit de non-régression :


Même après un repentir, l’élimination des obstacles

N’est pas encore terminée. Il faut développer une forte endurance et détermination face aux nombreuses difficultés sur la Voie, afin de ne pas perdre ses vœux.


Pour préserver nos vœux et engagements, il faudrait se dire ceci : «Même si ce corps qui est le mien doit subir d’immenses souffrances et privations, est battu à mort et réduit en cendres, je ne commettrai pas, en aucune circonstance, d’actes malfaisants et ne ferai jamais de pas en arrière dans mon développement.»

Dans le soutra maha-vairocana : «L’esprit d’éveil est la cause, une grande compassion est le fondement et l’habilité des moyens est la fin suprême.»

Avalokiteśvara

Son omniprésence


Le Bodhisattva Avalokiteśvara est sans doute le plus connu dans le Bouddhisme. Dans la tradition Terre Pure, il figure très souvent auprès du Bouddha Amitabha ainsi que le Bodhisattva Mahasthamaprapta (alias Vajrapāṇi). Ils sont les « proches représentants » du Bouddha. Le premier symbolise la grande compassion et le second, le pouvoir surnaturel.

Sa présence auprès du Bouddha Amitabha montre que le souhait de renaissance en Terre Pure relève bien du grand véhicule. Il est très vénéré et dans les écoles Terre Pure, on pratique la récitation de sa longue Dhâranî avant toute prière pour la Terre Pure d’Amitabha.

Sa représentation féminine diffère de la masculine à quatre bras qu’on trouve dans la tradition tibétaine

Il est donné comme le « successeur » du Bouddha Amitabha dans le long texte tibétain de prière de renaissance en Terre Pure.  


En clair, pratiquer la méditation d’Avalokiteśvara revient indirectement à pratiquer progressivement dans la direction du Bouddha Amitabha.

Le texte de pratique de Tchenrezi ( autre nom ) vise comme but la grande compassion mais aussi la renaissance en Terre Pure d’ Amitabha. En Occident, on est davantage touché par ce Bodhisattva qui semble plus proche que le Bouddha Amitabha.


Mais alors, pourquoi invoquer Amitabha ?


La pratique de Tchenrezi vise la réalisation même du corps d’Avalokiteśvara, l'actualisation de notre nature éveillée. On conjugue cause et effet. Seulement, combien sont les personnes ordinaires qui peuvent prétendre pouvoir réaliser en cette vie leur nature éveillée ? Les souhaits de renaissance formulés doivent nécessairement être associés avec une pratique de l’invocation du nom du Bouddha Amitabha et une Foi totale en cette Terre Pure. Ce tri-aspect est fondamental dans l’école Terre Pure.

L’invocation est le lien de connection avec le Bouddha Amitabha. Voilà ce qui manque dans le bouddhisme tibétain. Mais loin d’être en opposition, ces deux traditions se complètent.   

Chú Đại Bi

- Dhāraṇī - Vietnamien -


Nam mô Đại Bi Hộ Thúọ́ng Phâṭ Bồ Tát,

3 lần

Thiên thư thiên nhãn vô ngại ðại bi tâm ðà la ni.

Nam mô hắc ra ðát na ðá ra dạ da.

Nam mô a rị gia bà lô kiết ðề, thước bát ra da, bồ ðề tát ðóa bà da, ma ha tá̀t ðóa bà da, ma ha ca lô ni ca da. Àn tát bàn ra phạt duệ, số ðát na ðát tóa. Nam mô tất kiết lật ðóa, y mông a lị gia bà lô kiết ðế thất Phật ra lãng ðà bà.

Nam mô na ra cấn trì hê rị, ma ha bàn ðá sa mế, tát bà a tha ðậu du bằng, a thệ dụ́ng, tát bà tát ðá na ma bà tát ða, na ma bà dà, ma phạt ðạt ðậu, ðát ðiệt tha. Án a bà lô hê, lô ca ðế, ca ra ðế, di hê lị, ma ha bồ ðề tát ðơa, tát bà tát bà, ma ra ma ra, ma hê ma hê, rị ðà  dựng , câu lô câu lô kiết mông, ðộ lô ðộ lô, phạt xà da ðế, ma ha phạt xà da ðế, ðà ra ðà ra, ðịa rị ni, thất Phật ra da,dá ra dá ra. Mạ mạ phạt ma ra, mục ðế lệ, y hê y hê,  thất na thấ na, a ra sâm Phâṭ ra xá lợi , phạt sa phạt xâm, Phật ra xá da, hô lô hô lô ma ra, hô lô hô lô hê rị, ta ra ta ra, tất rị tật rị, tô rô tô rô, bồ ðề dạ, bồ ðà dạ, bồ ðà dạ, di ðế rị dạ, na ra cấn trì, ðịa rị sắt ni na, ba dạ ma na ta bà ha. Tất ðà daò ta bà ha. Ma ha tất ðà dạ ta bà ha. Tất ðà du nghệ thất bà ra da, ta bà ha. Na ra cấn trì, ta bà ha. Ma ra na ra, ta bà ha. Tất ra tăng a mục khư gia, ta bà ha. Ta bà ma ra, a tất ðà dạ, ta bà ha. Giá kiết ra a tất ðà da, ta bà ha. Ba ða ma yết tất ðà dạ, ta bà ha.

Na ra cấn trì bàn ðà ra dạ, ta bà hạ Ma bà rị thắng yết ra dạ, ta bà ha.

Nam mô hắc ra ðát na ðá ra dạ da. Nam mô a rị gia bà lô kiết ðế, thước bàn ra dạ, ta bà ha.


Án tất ðiện ðô mạn ðà ra bạt ðà giạ, ta bà ha.

3 lần

Nam Mô Bốn Sư Thích Ca Mâu Ni Phật.

3 lần

Cette longue Dhāraṇī d’Avalokiteśvara est récitée normalement à vive allure et par coeur en début de cérémonie. «Chú Đại Bi» signifie Mantra ou Dhāraṇī de la Grande Compassion. Il a un grand pouvoir s’il est récité avec coeur ( voir la parabole fenêtre suivante). Il montre à quel point l’esprit d’éveil est important pour une renaissance en Terre Pure.

Dhāraṇī de la Terre Pure


Nam- mo A-di-đà bà da ̣, đá tha da đa giạ , đá địa giạ tha , a di rị đô bà tỳ , a di rị  đá , tất đam bà tỳ , a di rị  đa tỳ ca lan đế , a di rị đa tỳ ca lan đa , già di nị , già già na , chí đa ca lệ , ta bà ha.


đ  se prononce d

d se prononce comme y

Purifier son karma (la Dhāraṇī de la grande compassion)


Il y avait une fois, un homme qui récitait la Dhāraṇī de la Grande Compassion pendant près de douze années. … tous les jours au moins 108 fois, et parfois beaucoup plus…


Une fois, en voyageant, il s’arrêta pour la nuit dans une auberge. Le propriétaire était un voleur qui venant de s’asseoir dans son auberge, attendait des riches clients de passage. Il avait pour coutume de leur offrir une belle chambre, de leur verser une forte dose de drogue dans le vin offert, et alors, au milieu de la nuit… il se faufilait dans leur chambre pour les dérober et parfois même les tuer. L’homme qui récitait la Dhāraṇī de la Grande Compassion croyait en le Bouddha, de toute façon, et ainsi, il ne but pas le vin… Autour d’une heure du matin, il entendit quelqu’un ouvrir doucement la porte et qui se faufilait dans sa chambre. Ouvrant les yeux, juste légèrement, il vit le reflet d’une lame polie d’un boucher dans le rayon de lune. 'Quelqu’un a l’intention de me tuer', se dit-il, paralysé de peur. À ce moment, il y eut un coup à la porte. Le probable meurtrier rapidement plaça la lame derrière son dos et se dirigea vers la porte. 'Qui est-ce ?', murmura- t-il. 'Mon nom est Dou Shu Peng', eut-il en réponse. Fouinant à travers le trou de la serrure, l’aubergiste vit un homme robuste habillé dans un uniforme de policier. 'Que voulez-vous ?', demanda-t-il nerveusement. 'Je suis venu pour rendre visite à mon ami qui se trouve dans la chambre. Voudriez-vous lui demander de faire un saut chez moi demain pour prendre le petit déjeuner ?' 'Oui, je le ferai', répondit l’aubergiste. Et le policier s’en alla…


L’aubergiste décida qu’il ferait mieux de ne pas tuer ce soir. Le matin suivant, l’aubergiste dit au convive, 'Un ami à vous nommé Dou Shu Peng est passé cette nuit. Il est venu pour vous inviter à prendre le petit déjeuner chez lui.' 'Dou Shu Peng ?...', se demanda le convive, et alors il se remémora que dans le mantra de grande compassion, il y a une ligne 'Dou Shu Peng'. 'Oui !', s’exclama-t-il ensuite. 'J’ai un tel ami. J’étais sur le chemin pour le rencontrer.'


Feu Maître Hsuan Hua.



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Bouddhisme,Sagesse et Foi - Points Essentiels de la Terre Pure