Amitabha Roue du Dharma Amitabha Terre Pure

Ce livre est un guide très pratique pour le pratiquant de la récitation du nom d’Amitabha. Il est vivement conseillé de s’en imprégner pour l’aspirant à la terre pure du Bouddha Amitabha.  


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Dompter l’Esprit Singe ( Taming The Monkey Mind ) – 48 façons

Un guide pour la pratique Terre Pure

48  Pháp  Niệm Phật






1- La récitation du Bouddha et l’esprit


Après s’être décidé à s’engager dans la pratique de la Terre Pure en récitant le nom du Bouddha, on ne devrait pas demeurer sur les bonnes ou mauvaises actions une fois qu’elles ont été effectuées. En d’autres termes, les activités de tous les jours devraient être accomplies de façon pragmatique, et une fois finies, laissées allées. Ne vous y accrochez pas – ou elles perturberont la paix de votre esprit.

En fait, la raison pour laquelle on n’arrive pas à lâcher prise sur les bonnes ou mauvaises actions est que notre esprit n’a pas encore été dompté. Si on a récité le nom du Bouddha au point où la base de l’esprit est claire et lumineuse, l’esprit en samādhi n’a aucun espace pour des pensées diverses.


Commentaire : Les occupations quotidiennes prennent exagérément du temps. Les poussières du monde – couches sur couches en strate – s’accrochent à nos vies. Comme résultat, nous ne pouvons être libres de la spéculation et du calcul, et trop de calcul rend l’esprit agité et dans le tourment ; trop de tourment dissipe notre énergie et esprit. Par conséquent, quand nous réalisons que cette vie est fugace, non permanente – une matière d’inquiétude et de dette – et retournons vers la vie spirituelle, éternelle et vraie, nous ne pouvons rien faire d’autre que de lâcher prise des faux royaumes pour vivre dans le royaume de la Vérité Telle Quelle. Le mondain ou le sacré, illusionné ou éveillé, toute chose n’est rien d’autre que l’Esprit Seul.


2- Regarder [Surveiller] la bouche pendant la récitation du Bouddha


S’étant décidé à pratiquer la récitation du Bouddha, ne soyons pas gênés ou désabusés par les mots, ne laissons pas notre parole être corrompue par le mauvais karma de tuer, de voler, de la méconduite sexuelle et de la malhonnêteté. Si nous nous sommes égarés, souvenons-nous immédiatement que les pratiquants de la Terre Pure ne devraient pas prononcer des mots inconsidérés, et alors récitons le nom du Bouddha à voix haute quelques moments pour soulager l’esprit et immédiatement effacer les mots impurs.


Commentaire : En tant que disciples du Bouddha pratiquant la récitation du Bouddha, nous devrions naturellement surveiller nos langues. Si nous prononçons à voix haute avec inadvertance des mots inconsidérés ou sans signification, nous devrions y réfléchir et nous repentir. Je ne me réfère pas seulement aux mots qui ne profitent à personne, mais même à ceux qui causent la souffrance et le ressentiment chez d’autres – dans ce cas pas même un seul mot ne devrait traverser nos lèvres. Le Bouddha est la pureté elle-même – Quoi de bon peut survenir de la récitation de son nom avec une langue impure ? Le Sūtra du Filet de Brahmā enseigne que jour après jour, nous donnons naissance aux trois mauvais karmas du corps, de la parole et de l’esprit ; les exemples de karma mauvais de la parole sont incalculables.

La bouche est la porte à une myriade de karma, bon ou mauvais. Par conséquent, nous devrions penser avec attention avant de parler. De plus, pour ceux qui pratiquent la récitation du Bouddha, la parole doit être encore plus pure. En d’autres termes, un mot futile, un mot déplacé, doit être éradiqué dès le moment de sa gestation, avant qu’il ne prenne forme – il ne devrait jamais échapper des lèvres. Cultiver le corps et l’esprit sans la parole est une grande faute !


3- Régler le corps pendant la récitation du Bouddha


S’étant décidé à pratiquer la récitation du Bouddha, on devrait garder notre corps pur tout le temps et dans tous les mouvements et gestes – que ce soit en marchant, debout, assis ou en s’allongeant. Quand le corps est pur, l’esprit sera aussi pur.

Le pratiquant de la Terre Pure devrait méditer cet enseignement. Ce n’est jamais faux.


Commentaire : Le corps a une forte influence sur l’esprit. Par conséquent, afin d’avoir un esprit fort, intègre et une foi imperturbable en notre propre pouvoir et celui de l’autre (le pouvoir du Bouddha), et pour pratiquer la récitation du Bouddha résolument, il est nécessaire de cultiver un corps exceptionnellement pur avant de commencer. L’esprit est pur parce que le karma corporel est tranquille et non souillé. Ainsi, pour que la récitation du Bouddha sème de bons résultats, la première condition est de garder le corps pur.


4- La récitation du Bouddha avec un rosaire


Avec cette méthode, le rosaire est égrainé à chaque récitation du nom du Bouddha. Le mot "Amitabha" peut être récité, plutôt que la longue formule "Namo Amitabha Bouddha", car cela est très facile d’accomplir la résolution [fermeté] avec la plus courte version.

On peut égrainer le rosaire à la première syllabe ou à la troisième du mot ‘’Amitabha’’, mais quelle que soit notre décision, on doit s’y tenir et ne pas faire d’erreur. Ceci est la méthode d’utilisation du rosaire pour concentrer l’esprit.


Commentaire : Le but d’égrainer le rosaire est d’accomplir la résolution –fermeté – chaque récitation suivant la précédente sans la moindre pensée parasite. C’est comme si tous les grains étaient collés les uns aux autres sans le moindre espace.

De plus, une telle récitation est un moyen habile de rappeler aux débutants qui n’ont pas achevé la pensée correcte pour se focaliser sur le nom du Bouddha. À travers cette méthode, l’indolent peut devenir studieux, le lent peut redoubler d’efforts et s’efforcer davantage. Quand la pensée juste est accomplie, le nom du Bouddha ne quitte jamais l’esprit – à chaque moment, que l’on utilise ou non un rosaire n’importe pas. Par conséquent, les pratiquants ayant des racines de bien limité ont besoin de cette méthode comme expédient. Autrement, il n’y a aucune utilité à acheter un rosaire et à le laisser se couvrir de poussière.


5- Réciter à voix haute


Quand l’esprit est dans un état de torpeur ou quand des pensées illusoires s’élèvent de façon incontrôlée, il faut se ressaisir et réciter le nom du Bouddha à voix haute quelques centaines de fois. On pourra expérimenter ainsi naturellement un état pur et paisible. La raison en est que la faculté de l’audition est très affûtée et par conséquent les gens sont facilement influencés par les facteurs extérieurs qui perturbent l’esprit et guident vers des pensées vagabondes et illusoires. Ainsi, on a besoin de réciter à voix haute pour contrôler la faculté de l’ouïe et éveiller l’esprit. Quand l’esprit entend seulement ses propres sons, chaque son dans sa totalité suivant le son précédent, toutes les pensées sur le bon et le mauvais, ce qui devrait être fait ou non, sont naturellement abandonnées.  

Commentaire : Quand nous sommes fatigués et endormis, nous avons tendance à nous assoupir ou ressentir comme si quelque chose pressait notre corps et notre esprit. Si nous nous engageons dans une pure récitation silencieuse à de tels moments, notre léthargie ne peut que croître.

Par conséquent, il est mieux de réciter à voix haute, en méditant que le nom du Bouddha a pour origine l’Esprit en Soi et retourne à l’Esprit en Soi à travers les oreilles dans un cycle sans fin. Nous devrions continuer à pratiquer de cette manière jusqu’à ce que l’esprit s’éclaircisse, le démon de la somnolence disparaît et seulement la récitation du nom du Bouddha reste, claire et distincte. Alors seulement nous devrions arrêter.


6- La récitation du Bouddha à voix basse


Quand l’esprit est épars, ou quand on est fatigué et croulé sous le poids de tâches pressantes diverses, on n’a pas besoin de réciter à voix haute. On a besoin seulement de focaliser notre esprit et nos pensées et réciter attentivement à voix basse.

Seulement lorsque la respiration revient à la normale, nos humeurs s’élèvent, et notre esprit est calme et en paix, nous devrions réciter à voix haute.


Commentaire : Le but de réciter le nom du Bouddha à voix basse est de traiter la maladie de l’esprit épars. Il y a des fois où le volume et la pression du travail ou d’autres activités prenantes rendent l’esprit et le corps las et accablés. À ces moments, il est préférable de réciter à voix basse, comme la récitation à voix haute peut seulement rajouter de l’huile au feu et augmenter le pouvoir du démon de l’esprit épars. Réciter à voix basse, avec chaque mot chaque phrase clairement et attentivement prononcé, progressivement cela calme l’esprit. Quand ce point est atteint, on peut réciter à voix haute.


7- La Récitation Diamant


Si l’esprit est agité et la respiration non uniforme, si quelque chose nous dérange, ou réciter le nom du Bouddha que ce soit à voix haute ou basse n’est pas convenable, on devrait juste bouger les lèvres, en pratiquant une récitation silencieuse (la récitation diamant). Avec cette méthode, le nombre de récitations n’importe pas ; la condition essentielle est que chaque mot, chaque récitation vienne de l’esprit.


Commentaire : La méthode de diamant diffère de la récitation à voix basse en ce sens que les lèvres bougent mais aucun son n’est entendu. Cette méthode est très utile quand nos quartiers sont proches de ceux d’une autre personne. Dans de telles circonstances, réciter à voix haute ou basse peut la perturber. Nous devrions juste bouger les lèvres et pratiquer la récitation diamant. Le nombre de récitations n’importe pas dès lors que le nom du Bouddha émerge de l’Esprit en Soi, ébranle le bout de la langue et produit un son sublime. Même si le son est inaudible, il réfléchit à travers le royaume du Dharma (cosmos) tout en restant une partie de la récitation actuelle.


8- La récitation silencieuse


Il y a des exemples où il n’est pas convenable de réciter à voix haute ou basse. Il y a des fois où il est maladroit d’égrainer le rosaire. Il y a encore des fois où même la récitation diamant peut être inappropriée. Pour de tels exemples, les anciens ont conçu un excellent expédient. Ce n’est ni bouger les lèvres, ni prononcer le son, mais simplement concentrer l’esprit et les pensées sur la récitation, silencieusement en touchant les dents supérieures avec la langue, ou alternativement, visualiser cette action. La seule condition est que le nom du Bouddha soit clair et distincte, bien que cela soit prononcé non de la bouche mais de la Nature Propre. La faculté de l’ouïe et l’esprit intérieur s’interpénètrent, l’esprit intérieur est collé sur le bout de la langue, le bout de la langue tire la faculté de la récitation, la faculté de l’ouïe entend la Nature Propre – les trois (esprit intérieur, écoute, récitation) forment une unité. La récitation s’interpénètre avec la récitation – avec le temps la visualisation de "toute chose comme Esprit Seulement" est réalisée.


Commentaire : Cette méthode de récitation silencieuse, quand elle est utilisée pour parfaire la visualisation de l’Esprit Seulement est quelque peu difficile et une pratique de haut niveau. Elle est réservée principalement pour ceux qui sont avancés sur le chemin de la pratique. Le pratiquant doit utiliser la visualisation-esprit et non la récitation-pensée. Il ne bouge pas les lèvres, et pourtant le son est clair et distinct. C’est le son de la Nature Propre. Ceci est la méthode de "renverser la faculté de l’ouïe pour écouter le son de la Nature Propre". Parfaire une telle récitation est pénétrer la vraie nature de tous les dharmas, pénétrer la vérité que toute chose est faite de l’Esprit Seul.


9- Réguler la respiration


Quand l’esprit est en paix et la respiration régulière, on devrait en premier lieu se visualiser assis dans un espace circulaire de lumière, ensuite visualiser la respiration rentrer et sortir de notre nez tandis qu’on récite silencieusement le nom du Bouddha une fois à chaque respiration. On devrait réguler la respiration pour qu’elle soit ni lente ni pressée, l’esprit et la respiration se renforçant mutuellement, se suivant à l’intérieur et à l’extérieur. Que l’on soit en marche ou debout, allongé ou assis, il faut procéder de cette façon sans interruption.

Si on récite toujours secrètement de la manière décrite ci-dessus, en focalisant l’esprit sur une longue période, il n’y aura plus de distinction entre la respiration et la récitation – notre corps et esprit fusionnent avec l’espace vide. Quand la récitation est parfaite, l’œil de l’esprit s’ouvrira et le samādhi sera soudainement réalisé. Ceci est l’état de l’Esprit Seulement Terre Pure.


Commentaire : Cette méthode est similaire à la Méditation du Décompte de la respiration, laquelle est l’une des Six Portes Profondes du Dharma [menant au Nirvāṇa]. Elle utilise le comptage de chaque respiration pour régulariser l’inspiration et l’expiration. Chaque respiration, vers l’intérieur ou l’extérieur, est accompagnée par une récitation silencieuse du nom du Bouddha, d’une manière uniforme, ni trop lente ni trop rapide. Autrement, la récitation pourrait devenir un obstacle pour achever l’esprit concentré en un point. À travers ce genre de récitation ininterrompue, l’esprit devient pur, libre de distractions, et fusionne avec l’immensité libre de l’espace vide – toute chose est Esprit Seul. Et, si l’esprit est pur, l’environnement est aussi entièrement pur – en ce qui nous concerne.


10- Réciter en accord avec des circonstances individuelles


Quand on expérimente la léthargie ou la somnolence, on devrait pratiquer la circumambulation en récitant le nom du Bouddha.

Quand on est assiégé par de nombreuses pensées, s’asseoir droit et réciter en silence. Si ni la circumambulation ni s’asseoir est approprié, on peut s’agenouiller ou rester debout, ou même s’allonger pendant un moment ou adopter n’importe quelle autre position convenable pour réciter. La chose importante est de ne pas oublier les mots "Amitabha Bouddha", même pendant un instant. Ceci est le secret pour contrôler l’esprit démon (esprit illusionné).


Commentaire : La récitation du Bouddha n’est pas limitée aux périodes de loisir, ou à ces périodes convenues où, après s’être lavé, on s’assoie ou s’agenouille devant l’autel du Bouddha – on ne doit absolument pas négliger la récitation. Parce que l’esprit et les pensées des êtres sensibles sont trop agités chaque jour. Aussitôt qu’il y a un espace vide, des pensées diverses s’élèvent immédiatement pour perturber l’esprit.

Par conséquent, que l’on marche ou se tient debout, s’assoit ou s’allonge, que l’on parle ou reste silencieux, que l’esprit soit agité ou en paix, on doit s’efforcer de réciter le nom du Bouddha sans permettre aux pensées diverses d’intervenir. Comme un général gardant une ville ou un chat poursuivant une souris, il ne doit y avoir aucun instant d‘interruption. Toute forme de récitation interrompue du nom du Bouddha, adaptée aux circonstances individuelles, est acceptable, aussi longtemps que l’esprit est concentré sur le nom du Bouddha.


11- La récitation du Bouddha peut être pratiquée n’importe où


Que l’on soit dans un endroit propre ou sale, tranquille, retiré ou au supermarché, un endroit que l’on aime ou que l’on exècre, on a besoin de s’engager dans l’introspection et ‘’tourner la lumière vers l’intérieur’’, en pensant ceci : j’ai rencontré des situations comme celle-ci d’innombrables fois à travers mes innombrables vies passées, cependant il y a une chose que je n’ai pas su faire : c’est réciter le nom du Bouddha et accomplir la renaissance en Terre Pure. Par conséquent, même maintenant je suis encore sujet au cycle de naissance et de mort. Dès maintenant je ne devrais plus m’inquiéter de savoir où la récitation a lieu. J’ai besoin seulement de maintenir sûrement cet "esprit de récitation du Bouddha" – même si cela coûte ma vie. Je dois réciter sans interruption, une récitation après l’autre sans un seul intervalle.

Pourquoi cela ? C’est parce que s’il y a une seule interruption, tous genres de pensées diverses – bonnes, mauvaises ou neutres – s’élèveront. Pour cette raison, même quand on est dans la salle de bain, même à l’accouchement, on devrait se concentrer sur la récitation du nom du Bouddha. Plus la difficulté est grande plus la souffrance est grande, plus on a besoin de réciter – tout comme un enfant qui pleure sa mère, non inquiet du fait qu’elle deviendra bouleversée ou en colère…


Commentaire : Ceux qui manquent d’une profonde compréhension du Dharma généralement croient que réciter dans des lieux sales tels que les salles de bain génèrent du mauvais karma. Cependant, ceci n’est pas vrai dans le Bouddhisme de la Terre Pure parce que le nom du Bouddha devrait toujours être dans nos esprits. Si nous interrompons notre récitation quand nous prenons un repas, urinons, déféquons, etc., des pensées illusoires diverses s’inséreront entre les récitations. Si des pensées diverses s’élèvent, une après l’autre sans interruption, comment pouvons-nous éviter de commettre des transgressions et tournoyer dans le cycle de la naissance et de la mort ?

À présent, la plupart d’entre nous ne sont pas pleinement engagés dans la récitation du Bouddha de façon ininterrompue et ainsi, des pensées impropres s’élèvent – des afflictions sans nombre, des souffrances et difficultés. Nous devrions alors redoubler nos efforts pour pratiquer plus et pratiquer plus durement, toujours en récitant le nom du Bouddha – excepté quand on est occupé. Rien qui en vaut la peine n’arrive naturellement. Toute chose demande une grande quantité de travail et d’effort avant que le succès soit achevé. Ainsi beaucoup de choses dans la vie vont tester notre patience et nous rendre triste. Pour les éviter, il n’y a rien de mieux que de s’accrocher fermement au nom du Bouddha.

Le Bouddha Amitabha est comme une mère compatissante qui surveille son enfant. Il n’y a aucune mère qui ne se préoccupe pas de ses enfants. Le Bouddha Amitabha n’abandonne jamais les êtres sensibles, non plus ne sera-t-il en colère contre eux, autrement, il n’aurait jamais pu devenir un Bouddha ! Il en est de même pour tous les Bouddhas et Bodhisattvas ; aucun ne manque de compassion ou de clémence. Je vous exhorte tous à vous engager dans la récitation du Bouddha et à ne pas minimiser cette pratique.


12- Des périodes fixées de récitation du Bouddha


Avec la méthode précédente, on est enjoint à pratiquer la récitation du Bouddha tout le temps sans interruption. Cependant, parce qu’il n’y a aucune période définie pour la récitation du Bouddha [la méthode demande beaucoup de discipline]. Peu de gens en fait peuvent la pratiquer.

Avec cette méthode, l’expédient de périodes fixées est introduit. Il devrait y avoir en général deux périodes par jour, le matin et le soir, et ces périodes devraient être strictement observées chaque jour, sans faille, tout au long de la vie.

De plus, si durant la période de 24 heures, on peut réciter le nom du Bouddha un temps supplémentaire, faites-le une fois ; si on peut le réciter beaucoup de fois, faites-en autant. Il n’importe pas que la récitation soit audible ou non. Les anciens disaient :

Réciter le nom du Bouddha une fois de plus ;

Comme cela est merveilleux !


Commentaire : Il y a des gens qui ne peuvent pas réciter le nom du Bouddha tout le temps, à cause du travail ou des obligations familiales. Ainsi, nous avons l’expédient de périodes fixées de récitation du Bouddha. De cette façon, chacun peut pratiquer la méthode Terre Pure. Un point central à se souvenir : une fois les périodes fixées choisies, on devrait s’y attacher sans dévier, même lors de maladie ou d’autre souffrance. Au-dessus de ça, cependant, toutefois que nous avons du temps libre, nous devrions immédiatement penser au nom du Bouddha.

Remplacer les pensées des êtres sensibles par des pensées au Bouddha, bien que pas nécessairement une sublime méthode, est toujours un expédient rare qui peut transformer l’illusion en éveil.


13- Faire face à une image ou non, pendant la récitation du Bouddha


Quand on fait face à une statue de Bouddha, il faut la considérer comme un réel Bouddha. Il n’y a pas besoin de s’attacher à une direction particulière ou à n’importe lequel des trois corps du Bouddha. On devrait penser ainsi : je dois accomplir l’esprit concentré en un point, et cette concentration doit être au sujet du Bouddha. Mes yeux devraient être focalisés sur l’image du Bouddha, mon esprit devrait réciter le nom du Bouddha avec la plus grande sincérité – avec la plus grande sincérité, une réponse est garantie.


Commentaire : Les pratiquants de capacités limitées, qui ne peuvent visualiser "cet Esprit-ci est le Bouddha", devraient utiliser l’expédient de faire face à l’image du Bouddha et "émus par l’image, développer un esprit pur". La chose importante est d’être hautement sincère, parce que seulement avec la plus haute sincérité nous pouvons "toucher" le Bouddha et recevoir une réponse.

Cette méthode a été clairement expliquée et il n’y a aucun besoin de rajouter des commentaires. Le pratiquant devrait lire le passage au-dessus attentivement et suivre ses enseignements. Le mauvais karma disparaîtra alors et l’esprit Bouddha se manifestera par lui-même.


14 – La récitation du Bouddha quand on est autrement occupé


[Au milieu d’une vie occupée], si vous pouvez réciter le nom du Bouddha une fois, récitez-le une fois ; si vous pouvez réciter dix fois, récitez-le dix fois. Au cours d’activités sans fin, si vous avez un moment de loisir, vous avez besoin seulement de lâcher prise de toute chose et réciter le nom du Bouddha clairement et distinctement.

Le fameux chinois poète Su Tung-p’o a écrit ces vers :


Réciter le nom du Bouddha en marchant ;

Réciter le nom du Bouddha assis ;

Même occupé comme une flèche,

Toujours réciter le nom du Bouddha.


Les anciens pratiquaient la récitation du Bouddha ave une telle ferveur en effet ! Vraiment, ils devraient être imités.


Commentaire : Il y a des gens qui sont si occupés qu’ils ne peuvent guère trouver du temps pour réciter le nom du Bouddha. Néanmoins, au beau milieu d’une centaine d’activités différentes, il doit y avoir un ou deux moments de temps libre. Pendant ces moments, nous devrions immédiatement commencer à réciter le nom du Bouddha, plutôt que de laisser l’esprit divaguer sans aucun but, [évoquant des souvenirs] et souffrant sans aucune utilité. Prenez en charge les affaires de ce monde comme elles viennent et laissez les partir après. Pourquoi les répéter et être perturbé ? Pourquoi ne pas utiliser le temps pour réciter le nom du Bouddha et garder l’esprit au repos ? Beaucoup de gens gâchent des heures dans des discussions oisives, apportant des problèmes et tracas sans nombre à eux-mêmes. Parfois, quelques phrases prononcées sans considération dans une conversation plaisante sont suffisantes pour causer l’inquiétude et l’affliction, la souffrance et les larmes !


15 – La récitation du Bouddha pendant les périodes de loisirs


Dans ce monde, il y a beaucoup de gens malheureux qui ne peuvent jouir d’un moment de loisir, cependant beaucoup peuvent en désirer. Par conséquent, ils ne peuvent pratiquer. Aujourd’hui, vous avez du temps, et de plus, l’opportunité d’apprendre au sujet de la pratique de la récitation du Bouddha ; vous devriez faire tous les efforts pour recueillir le corps et l’esprit pour réciter le nom du Bouddha à tout moment, assidûment et sans interruption. De cette façon, vous ne perdrez pas votre temps. Si vous laissez votre esprit et vos pensées divaguer, sans rien accomplir de méritant, gâchant des jours et des mois sans fin, tournant le dos aux Quatre Grandes Dettes, et alors, demain le fantôme de l’impermanence soudainement arrivera, que pouvez-vous faire pour résister ?


Commentaire : Il y a des gens qui souhaitent avoir du temps libre pour pratiquer la récitation du Bouddha, mais ne peuvent en trouver. La vie d’aujourd’hui est pleine d’obligations, mais nous ne devrions pas tarder plus longtemps. Redoublons nos efforts pour réciter le nom du Bouddha, sans laisser le temps passer furtivement, qui nous amène à la vieillesse et à la mort. À ce moment, peu importe combien nous souhaitons un petit peu de temps, peu importe à quel point nous pouvons tenir pour retarder la mort même en ne récitant qu’une heure le nom du Bouddha, c’est impossible. Tout ce qui reste, ça sera les regrets.


16 – Pratiquer la Récitation du Bouddha quand on est riche et renommé


Les mérites et les vertus dans cette vie, tous proviennent de la pratique dans les vies passées. Ceci est vrai pour ceux qui actuellement jouissent d’honneurs et d’estimes, tout comme pour les moines de haut rang dont le but est de sauver l‘humanité. Cependant, les honneurs et l’estime ne peuvent durer ; si à cause d’eux le mauvais karma est produit, il sera difficile d’échapper à l’océan des naissances et des morts.

Je vous demande de méditer ceci : Que peut apporter avec lui un pratiquant quand la mort arrive et quand il ferme les yeux pour toujours ? C’est, bien sûr, les vertus générées par la récitation du Bouddha. Ce n’est pas différent d’un bateau qui navigue grâce au courant de la rivière. Ainsi, le chemin de la pratique pour les êtres sensibles devrait être d’organiser des retraites Terre Pure, ou inviter des moines et des nonnes pour guider la récitation du Bouddha, ou publier ou distribuer des Sūtras Terre Pure et commentaires, ou commanditer des images de Bouddha pour la dévotion et la récitation du nom du Bouddha.

De telles activités peuvent être limitées en portée mais devraient être soutenues et accompagnées par une forte détermination de renaître en Terre Pure. Ceci est une voie de pratique pour chacun. Qu’est-ce qui peut être plus honorable que de servir en tant que l’envoyé du Roi du Dharma- le Bouddha Lui-même !


Commentaire : Bien que nous jouissions de la richesse et des honneurs grâce à des mérites et des vertus plantés dans nos vies passées, tous ceux-ci sont temporaires. Une fois que la dernière respiration quitte le corps, tout est laissé derrière nous. Pourquoi devenir attaché à ces images fugaces et fausses ? Vous devriez clairement réaliser ceci et vous efforcez d’accumuler des mérites et des vertus à travers la récitation du Bouddha. Efforcez-vous avec toute votre possibilité de le faire, tout comme pour acquérir la richesse dans cette vie. Ceux qui manquent de sagesse prennent le faux pour le vrai, poursuivant les formes et les royaumes, honneurs et bien être – vaines et externes comme elles peuvent l’être.     

Bien que vous puissiez jouir de quelques plaisirs, ils sont fugaces, ne durant qu’un seul instant. La vie est éphémère, le corps se dégrade vite. Uniquement les vertus et la moralité durent, vraies et libres d’effervescence, non sujets aux plaisirs fugaces. Le sage Confucius, une fois a dit :  "En mangeant le surplus de riz, en buvant de l’eau de pluie, avec mes bras comme repose tête, je me sens toujours heureux à l’intérieur." Un tel bonheur est le bonheur du sage.


17 – Le pauvre devrait aussi réciter le nom du Bouddha  

   

Hélas ! Il y a des gens qui travaillent jour et nuit, sous les ordres des autres, malheureux et misérables. S’ils ne cherchent pas à échapper à une telle vie, ils paieront le pire prix dans les vies futures.

Réalisez que vous soyez riche ou pauvre, exalté ou humble, jeune ou vieux, mâle ou femelle, vous devriez faire face à l’Ouest tôt dans la matinée et réciter le nom du Bouddha avec la plus grande sincérité et sans interruption, sans laisser cours aux pensées diverses s’immiscer à travers les énoncés. Alors, dédiez toutes les vertus ainsi accrues pour renaître dans la Terre Pure. Vous recevrez de nombreux bénéfices dans cette vie et, en quittant ce monde, naturellement vous accomplirez la renaissance dans la Terre Pure. Le Bouddha Amitabha est vraiment un vaisseau de secours pour quiconque dans l’océan de souffrance !


Commentaire : Personne dans le monde n’est si pauvre au point de manquer même de corps ou d’esprit. Nous devrions alors utiliser ce corps et cet esprit que nous avons déjà pour réciter le nom du Bouddha. Il y a une histoire dans les sūtras au sujet du sage Mahākātyāyana qui sauva une pauvre servante en lui demandant de lui ‘’vendre’’ sa pauvreté par des moyens de récitation du Bouddha – et elle réussit à le faire. Nous devrions imiter cette pauvre vieille femme et ‘’vendre’’ notre pauvreté. Pourquoi s’y accrocher et endurer plus de souffrance ?

Souffrir et être conscient que vous souffrez, tandis que vous cherchez une issue – ceci est le chemin des sages. Souffrir et ne pas être conscient de votre souffrance, et par-dessus tout prendre ce qui est souffrance pour du bonheur – aucuns mots ne peuvent faire justice de votre embarras !


18 – La Pure Récitation du Bouddha


Un homme sage ne devrait pas se laisser malmener. Il devrait réciter le nom du Bouddha d’une façon pure pour renforcer sa sagesse.

Vous devriez savoir que si une personne sage récite le nom du Bouddha, beaucoup d’autres suivrons sa guidance et ceux qui ont erré dans leur pratique trouveront cela plus facile de retourner sur le chemin du Bouddha. Pourquoi ? C’est parce que la réputation d’une personne sage peut ouvrir les esprits de moindres mortels. De plus, à travers sa sagesse, il peut trouver des manières de les sauver.


Commentaire : Les actions d’une personne sage peuvent avoir une influence bénéfique sur ceux dont les capacités sont moindres ou ceux qui manquent de sagesse – aussi longtemps que de telles actions sont accomplies avec de bonnes intentions. Par conséquent, une personne sage devrait mériter cette confiance et ne pas se laisser égarer par des actions viles ou illusionnées basées sur l’avidité ou la convoitise.

Une personne influençable qui pratique la récitation du Bouddha aura un effet bénéfique sur les autres autour d’elle. Grâce à ses compétences et ses intelligences, amplifiées par la confiance des autres autour d’elle, elle est capable d’accomplir des actions méritoires qui peuvent influencer le comportement humain de tous les jours et les valeurs. Réaliser une action modeste en achevant des résultats majeurs est quelque chose que nous désirons tous. Néanmoins, beaucoup de sages ou intelligents qui ont l’opportunité de bénéficier à l’humanité refusent d’agir, ou s’ils agissent, le font d’une façon sommaire. Comme cela est regrettable !


19 - Récitation vraie et pénétrée du Bouddha


Éviter la richesse et la gloire, éviter de montrer nos capacités, mais simplement pratiquer sincèrement – c’est une chose que très peu peuvent accomplir.

Les anciens enseignaient qu’il est difficile de trouver un pratiquant Zen "sourd et ignorant", même si nous sortons de notre voie. De plus, un pratiquant de la récitation du Bouddha a besoin seulement de se soucier qu’il n’est pas "sourd et ignorant".

Les deux mots "vraie et pénétrée" sont une autoroute directe qui mène à la Terre Pure. Pourquoi ? C’est parce que quand la récitation du Bouddha est vraie et pénétrée, il y a seulement les mots "Amitabha Bouddha", et pas une seule pensée illusoire.


Commentaire : Le pratiquant qui d’un esprit unifié récite le nom du Bouddha, n’est pas attaché à tout royaume externe, il est imperturbable face aux dérangements et voit toute chose comme déconnectée de toute façon à lui-même – une telle personne peut apparaître extérieurement très naïve, ‘’sourde et ignorante’’. Cependant, elle est précisément celle qui est vraiment éveillée, vraiment pure. Une telle personne n’est pas facile à trouver !


De plus, d’après l’enseignement de la Terre Pure : ’’sans une récitation unifiée, il est impossible d’accomplir la renaissance en Terre Pure’’. Avec l’esprit unifié, des myriades de conditions sont laissées derrière et le nom du Bouddha reste seul. À ce moment, l’esprit du pratiquant et l’esprit du Bouddha sont à l’unisson ; la Terre Pure du Bouddha de l’Ouest n’est pas séparée du pratiquant. Il n’y a pas besoin de sonder profondément ou de méditer loin, car le royaume du Bouddha est en face de nous. Le chemin de la Terre Pure est vraiment unique !


20 – Réciter le nom du Bouddha quand on est heureux


Le bonheur dérive soit de notre interaction avec les autres êtres humains ou soit d’événements favorables. Bien que les causes puissent être triviales, ce genre de bonheur est une partie de la condition humaine. Vous devriez réaliser, cependant, qu’un tel bonheur est éphémère – il est faux, non vrai. Utilisez ces moments de bonheur pour "retourner vers la lumière intérieure" et réciter le nom du Bouddha. Vous devriez alors vous rendre disponible à la lumière du Bouddha et dans le contexte de ces moments de joie, abandonner vos pensées négatives pour cultiver de bonnes actions continuellement pendant le reste de votre vie. Vous renaîtrez alors sans doute dans la Terre Pure, un grand bonheur en effet !


Commentaire : Au cours de notre vie, nous expérimentons quelques moments de bonheur mais beaucoup de souffrance. Même quand nous sommes heureux, ce bonheur est éphémère, ne durant qu’un court instant et donnant libre cours ensuite à de nombreuses souffrances qui tourmentent les êtres sensibles. Par conséquent, qu’est ce qui dure au sujet de ce bonheur, qui devrait nous rendre fier, en le saisissant et en s’y accrochant ?

Ce qui véritablement devrait nous rendre heureux est la pure joie du propre esprit, qui est vrai et éternel. La Terre Pure d’Amitabha attend le pur dans l’esprit. La renaissance dans ce royaume est en effet la joie ultime.


21 – Vœu de réciter le nom du Bouddha


Le but réel de la récitation du Bouddha est la renaissance dans la Terre Pure. Cependant, le pouvoir compatissant de tous les Bouddhas est insondable : si vous récitez leurs noms, vos souhaits se réaliseront. Pour cette raison, les soutras enseignent que la récitation du nom du Bouddha peut apporter 10 bénéfices majeurs. [D’un autre côté], la vénération et la prosternation devant des déités et le repentir [devant leurs autels], l’engagement dans des pratiques diverses, prendre des vœux non bouddhistes, ou stupidement croire en la divination, la bonne aventure ou les horoscopes – aucune de ces activités ne peut être comparée à la récitation du nom du Bouddha Amitabha et à la recherche de Son assistance.

Certaines personnes pourraient demander : que se passe-t-il si nous manquons d’obtenir une réponse après avoir récité le nom du Bouddha ?

Réponse : vous n’avez pas encore récité et vous êtes déjà préoccupé de ne pas obtenir une réponse. Ce doute est vraiment la cause qui apportera une non-réponse. Cause et Résultat ne peuvent se différencier. Ce doute n’est-il pas quelque chose que vous devriez craindre ?

Commentaire : Les Bouddhas représentent la grande miséricorde, la grande compassion, la grande sagesse, les grandes vertus. Par conséquent, quand on est dans le besoin d’une aide, pourquoi ne pas la rechercher auprès des Bouddhas ! Il est étrange en effet que beaucoup de gens soient plus intimidés par des démons et fantômes que par les Bouddhas ! Cela pourrait-il être parce que les Bouddhas sont compatissants tandis que les démons et fantômes sont mauvais ? Ou est-ce parce que leurs esprits ne sont pas purs mais tourmentés par des transgressions et le mal, des actions à tort ? Ainsi, ils ignorent la vérité et craignent le faux. Les pratiquants devraient méditer le sujet attentivement, de peur que, bien que fils et filles des Bouddhas, ils agissent involontairement comme des disciples des démons !


22- Réciter le nom du Bouddha pour surmonter les animosités


Toutes les circonstances et tous les événements inconvenants dans la vie résultent de causes et conditions adverses [des vies passées]. Par conséquent, ne développez pas de mauvaises pensées et ne créez pas de dettes karmiques – perpétuant le cycle de ressentiment et de méfait dans le futur. Adaptez-vous aux causes et conditions et, plus important, n’oubliez pas de réciter le nom du Bouddha.

Le Bouddha est toute sagesse, toute lumière, tout mérite et toute vertu. Il répondra à votre appel, et même si vous faites face à des circonstances fâcheuses, elles tourneront bientôt en des circonstances favorables.


Commentaire : "Les nœuds du ressentiment et de la haine devraient être coupés, et non renoués." Éviter de rendre une mauvaise action par une autre est le chemin pour mettre fin à tout ce qui est mauvais. Le chemin le plus sûr est de réciter le nom du Bouddha.

Dix milles épreuves, amères et dures

Sont dissipées instantanément avec une récitation du nom du Bouddha ;

Réciter est défaire le ressentiment et la haine,

Si l’esprit est pur, comment les portes infernales peuvent-elles fermer derrière nous ?

Récitez le nom du Bouddha, répandez la compassion partout ;

Les ennemis et les amis égaux, où le désastre peut-il se trouver ?


23- Quand vous êtes honteux, récitez le nom du Bouddha


Dans cette vie ou les précédentes, une fois que le mauvais karma est venu à maturité, la souffrance suit dans son sillage. Chaque morsure de souffrance dans cette vie est due à un peu de mauvais karma. Vous ne pouvez blâmer le destin d’être inégal ; vous pouvez seulement être honteux pour ne pas avoir pratiqué plus tôt. Chaque fois que vous pensez au Bouddha, vous devriez être si ému que chaque poil de votre corps se dresse et, submergé par l’émotion, vous êtes complètement épuisé… chaque énoncé du nom du Bouddha, chaque syllabe, alors provient de votre foi, votre essence – ceci est le vrai état de récitation du Bouddha.

De nos jours, quand des laïques ou des moines et nonnes récitent le nom du Bouddha, ils le font avec les lèvres, tandis que leurs esprits sont éparpillés, ou autrement ils concentrent leur esprit seulement pendant la récitation. Quand la récitation est terminée, l’esprit est encore sombre. D’autres s’engagent dans des conversations mondaines pendant la récitation. Ainsi, même s’ils récitent toute leur vie, ils n’auront aucune réponse. Les gens qui en sont témoins peuvent penser que rechercher une renaissance en Terre Pure à travers la récitation du Bouddha est juste une illusion, mais ceci n’est assurément pas la faute du Bouddha !


Commentaire : Les êtres sensibles et les Bouddhas ont la même pure propre nature, et non deux natures différentes. Cependant, les Bouddhas ont obtenus l’Éveil et abandonné le faux pour le vrai. Nous, d’un autre côté, prenons toujours le faux pour le juste, ''abandonnant l’Éveil pour fondre dans les poussières,'' résigné à errer sans but dans le cycle de l’affliction et du chagrin. Il n’y a pas plus pitoyable que cela ! Nous devrions par conséquent essayer de notre fort de pratiquer avec attention jusqu’à la mort, recherchant l’issue à la naissance et à la mort. Abandonnons les pensées mondaines remplies d’affliction, pour que nous puissions être épargnés de nous vautrer pendant beaucoup de vies dans la rivière de l’illusion et l’océan de souffrance !


24 – Réciter le nom du Bouddha pour de bon [sérieusement]


Dans la vie quotidienne, si vous voyez quelqu’un pris dans une situation qui mérite de la compassion, mais que vous n’y répondez pas, cela est contraire à la moralité humaine. Cependant, si vous développez seulement la compassion intellectuelle mais manquez à agir, comment pouvez-vous fusionner avec la nature compatissante des Bouddhas ? Une fois la compassion développée, vous devez trouver une voie pour sauver les autres de la souffrance – une voie pour aider tous les êtres sensibles à échapper à la souffrance une fois pour toute. Vous devriez réaliser que la raison pour laquelle le Bouddha Amitabha est honoré du titre '' Grand Être Compatissant '' est qu’Il sauve toujours les êtres sensibles. Puisque c’est basé sur cette compassion que vous recherchez l’assistance du Bouddha pour échapper à la souffrance, comment pouvez-vous échouer à réciter avec la plus haute résolution ?


Commentaire : Le but de la récitation du Bouddha est de transcender la naissance et la mort. Cependant, la naissance et la mort forment une chaîne lourde, extrêmement difficile à rompre pour être libre, comme notre karma et nos afflictions sont bien enracinés. De plus, les transgressions et le mauvais karma s’accumulent continuellement, jour après jour. Si notre pouvoir de récitation est faible et nos pensées ne sont pas hautement sincères et déterminées, nous ne pouvons échapper à la naissance et à la mort nous-mêmes, sans parler d’aider les autres. Par conséquent, nous devons être extrêmement sincères et déterminé dans la récitation du nom du Bouddha, de façon à être à l’unisson avec son esprit compatissant – comme un enfant perdu qui cherche à s’unir avec sa mère.


25 – Récitation du Bouddha et Offrandes


Chaque moment de la vie, à l’occasion d’une fête saisonnière ou d’une fête d’un Bouddha ou d’un Bodhisattva, il est de coutume de faire des offrandes, selon nos moyens, d’encens, de lumières, de fleurs et de fruits. Cependant, ce ne sont que de simples offrandes matérielles – et non des offrandes du Dharma. Les offrandes du Dharma ont lien avec l’esprit et se trouvent à un niveau beaucoup plus élevé que n’importe quelles autres offrandes matérielles.

Dans les temps récents, à cause de la popularité des croyances non bouddhistes, [nous pouvons être témoins de pratiques trompeuses, telles que faire des offrandes de nourritures non végétariennes sur l’autel du Bouddha ou l’exhortation de fantômes et esprits en quête de richesse et bien être]. De telles pratiques sont inutiles et trompeuses.

La récitation du Bouddha, seule, peut éliminer toutes maladies et cela ne coûte rien. De plus, peu de gens se soucient d’apprendre à ce sujet. J’espère sincèrement que le sage ne leur permettra pas d’être égarés.


Commentaire : Faire des offrandes non végétariennes est sacrifier les vies d’autres êtres sensibles afin d’améliorer notre propre soi. C’est hautement égoïste et inhumain. Les déités et les saints ne peuvent être influencés par des offrandes comme des pots de vins officiels ! La providence est impartiale ; cela ne favorise personne. Si nous accomplissons de bonnes actions, nous accroissons le bon karma ; si nous accomplissons de mauvaises actions, nous accroissons le mauvais karma. C’est tout…

De plus, si l’esprit est juste et le corps pur, quel besoin de s’inquiéter ? Quand nous récitons le nom du Bouddha, ce nom prend place au centre de notre esprit, qui est alors à l’unisson avec l’esprit des Bouddhas, partageant la même pure longueur d’onde. Comment un démon ou un fantôme peut-il oser posséder un tel esprit ? La croyance en des superstitions et les mauvais esprits non seulement nous ouvrent au ridicule, cela peut aussi causer une grande masse de douleur, en permettant à d’autres de prendre avantages de nos croyances et peurs. Je vous exhorte à méditer la question attentivement.


26 – Réciter le nom du Bouddha pour rendre nos dettes filiales


La dette filiale que vous devez à vos parents est la plus grande dette de toutes. Comment peut-elle être rendue ?

Leur fournir toutes nécessités et gagner des titres et honneurs pour glorifier leurs noms sont des manières mondaines. Tandis que ces actions sont méritoires, selon la perspective du sujet de la Vérité, elles ne sont pas la voie parfaite et idéale (parce qu’elles tombent encore au sein du cycle de souffrance qui est la condition humaine). Il n’y a qu’une seule parfaite voie – c’est de réciter le nom du Bouddha et conseiller vos parents d’en faire de même, dédiant tous les mérites et vertus vers une renaissance en la Terre Pure. Vous sèmerez ainsi une graine de diamant, et dans le futur, vous et vos parents serez libérés. De plus, une prononciation du nom du Bouddha peut éradiquer le karma de transgressions et afflictions innombrables. Par conséquent, quiconque souhaite rendre sa profonde dette à l’égard de ses parents ne peut pas manquer d’apprendre la méthode de la Terre Pure.


Commentaire : Fournir les besoins de tous les jours de nos parents est simplement remplir nos obligations d’après les façons du monde.

Si nos parents ne pratiquent pas de causes transcendantales, ils sont sûrs d’avoir des difficultés dans les trois royaumes, tournant sans cesse dans le cycle de la naissance et de la mort. Comment peut-on considérer cela comme une parfaite dévotion ?

Qu’est, alors, la suprême voie de dévotion ? C’est la méthode Terre Pure du Bouddha Amitabha à la fin de ce corps de rétribution. Grâce aux pouvoirs des vœux du Bouddha Amitabha ( autre pouvoir ) , tout le mauvais karma, aussi lourd qu’un énorme bloc de caillou, peut être facilement transporté au-delà de la rivière de la naissance et de la mort. Ainsi, un petit effort rapporte de grands résultats. Pourquoi sommes-nous si indécis ?


27 – Pratiquer la charité à travers la récitation du Bouddha


Si vous voyez quelqu’un souffrir, vous devriez en premier l’aider avec les besoins de la vie et ensuite la réconforter et lui conseiller de réciter le nom du Bouddha. Pour soulager temporairement la souffrance, la charité est une chose urgente. Cependant, pour soulager de la souffrance de beaucoup de vies, la méthode Terre Pure est encore plus urgente.


Si vous voyez une personne ou un animal en danger mais ne pouvez pas l’aider, immédiatement récitez le nom du Bouddha, en dédiant tous les mérites et vertus à son "âme". Cependant, pendant une nuit sereine, vous pourriez réciter un sūtra ou le nom du Bouddha, souhaitant que tous les êtres sensibles puissent échapper à la souffrance et au désastre. En temps de guerre ou d’épidémie, récitez le nom du Bouddha toute la nuit, en souhaitant que tous les mauvaises actions et la souffrance des êtres sensibles puissent être éliminées.

Quand vous récitez le nom du Bouddha, vous devriez visualiser que chaque récitation apporte des bénéfices à tous les êtres sensibles – du ciel au-dessus jusqu’aux vents cosmiques en dessous. Une telle pratique charitable est vraiment inconcevable.


Commentaire : Nous devrions en premier aider les autres avec des besoins de la vie pour soulager leur souffrance physique et alors leur conseiller de réciter le nom du Bouddha pour sauver leurs esprits. Dans ces instants où nous ne pouvons aider, nous devrions simplement réciter en pleine conscience le nom du Bouddha, concentrant toutes nos bonnes pensées sur le souffrant, pour qu’il puisse échapper à sa condition présente et renaître en paix dans un royaume auspicieux.

Une prononciation du nom du Bouddha

Élimine l’injustice et les erreurs d’un temps immémorial.


28- Récitation Nature-Propre, Écoute Nature-Propre


L’esprit commence à penser, ce qui bouge la langue ; la langue bouge ensuite, produisant du son, et ce son retourne à l’Esprit-Propre. Ceci est la méthode de ‘’La récitation esprit, récitation écoute.’’

Si l’esprit récite et écoute, les yeux ne peuvent pas voir avec erreur, le nez ne peut sentir avec erreur, le corps ne peut bouger avec erreur parce que le maître (l’esprit) a été « kidnappé » par les mots ‘’Amitabha Bouddha’’.


Commentaire : Réciter le nom du Bouddha est réciter le Bouddha de l’Esprit-Propre ; les oreilles qui entendent vraiment le nom du Bouddha en vrai entendent l’Esprit-Propre. Le son vient de l’Esprit-Propre et retourne à l’Esprit-Propre, tournant en boucle. Pas même un morceau de pensée illusoire reste, et comme résultat, toutes poussières mondaines, tous royaumes illusoires disparaissent.


Récitez le nom du Bouddha, Récitez l’Esprit,

L’Esprit récite le Bouddha ;

Méditez, Méditez sur la Nature-Propre,

La Nature-Propre médite.


29 – Récitation au sein de la récitation


Une fois que la récitation du Bouddha est parfaite, des six poussières, seule celle de l’écoute reste. Toutes les six facultés sont entièrement concentrées dans la faculté de l’audition. Le corps ne ressent plus d’aller et de venue, la langue ne sait plus comment bouger, l’esprit comment discriminer, le nez comment respirer, les yeux comment s’ouvrir et se fermer. Les deux suprêmes méthodes de la pratique, des Bodhisattvas Avalokiteśvara et Mahāsthāmaprāpta, ne sont en fait qu’une seule ; rien n’est rond et parfait. C’est parce que l’organe du sens est l’objet du sens, l’objet du sens est l’organe du sens, et l’organe et l’objet sont tous deux conscience. Les dix-huit éléments sont rassemblés en un seul élément. Bien qu’au début, ils ne se pénètrent pas, à un moment ils le feront graduellement.

Habituellement, un endroit propre, calme, devrait être choisi pour la récitation du Bouddha, environ quatorze à dix-sept pieds carré d’espace. Vous devriez circumambuler une fois, dans le sens des aiguilles d’une montre, et alors doucement réciter le nom du Bouddha avec votre voix s’intensifiant. Tandis que vous récitez de cette façon pendant trois circumambulations ou plus, vous sentirez que votre esprit et votre voix deviendront plus clairs, remplissant l’univers, étreignant les dix directions, englobant le royaume du Dharma entier. Ceci est la méthode du corps, de l’esprit et du royaume au repos dans le son du nom du Bouddha, qui efface l’esprit pollué plein d’afflictions, et que le pratiquant devrait s’efforcer d’atteindre. (Cette méthode n’a pas besoin de plus de clarification)


30 – Récitation dans la Lumière de l’Esprit-Propre


Si [tous] les sons sont les sons de l’Esprit-Propre, alors [toutes] les lumières sont aussi la lumière de l’Esprit-Propre. Si le son de l’Esprit-Propre existe partout, la lumière de l’Esprit-Propre brille aussi de cet endroit. Si vous reposez dans le son de l’Esprit-Propre pour réciter le nom du Bouddha, vous reposez dans la lumière de l’Esprit-Propre tandis que vous récitez. Ceci est aussi le suprême royaume où l’esprit pollué, affligé a été éliminé. Le pratiquant devrait pratiquer cette méthode.


31 – Récitation dans la Nature de l’Esprit-Propre


Tandis que le son de l’Esprit-Propre vous entoure et la lumière de l’Esprit-Propre brille sur vous, l’Esprit-Nature naturellement se révèle lui-même. Ce Vrai Esprit est comme un immense, rond, brillant miroir que rien ne peut obstruer. Les Dix Directions, les Trois Périodes du Temps, nous-mêmes, les Bouddhas et les êtres sensibles, le cycle de souffrance dans le monde impur, le siège de lotus dans la Terre Pure – tous ne sont rien que des images dans le miroir. Ainsi, réciter à voix haute est réciter dans la lumière, réciter dans le miroir ; ce n’est ni la même chose ni différent. Ceci est l’ultime royaume auspicieux, complément libre de l’esprit illusionné. Vous devriez vous efforcer de toute votre capacité de l’atteindre.


Commentaire : L’Esprit-Nature est intrinsèquement toujours pur (silencieux et calme), mais ses manifestations sont multiples (réfléchissant et brillant). Une fois que nous réalisons que la totalité de ces manifestations ne sont pas séparées de la Nature-Propre non-changeante, alors l’Esprit, les Bouddhas et les êtres sensibles, intrinsèquement un, deviennent vides, brillants et ininterrompus. Quiconque peut pratiquer la récitation du Bouddha à ce niveau, doit avoir des racines exceptionnellement saines. La myriade des phénomènes ne sont que des images dans le miroir, intrinsèquement non existantes, nées et disparaissant à travers des causes et conditions. Quelle influence peuvent-elles avoir sur le non-changeant, la non née et non cessante nature de l’Esprit Vrai ? Intérioriser cette vérité est échapper aux périmètres restrictifs de l’espace et du temps.


32 – Récitation ininterrompue


Récitez le matin, récitez le soir, récitez quand vous avez le loisir, récitez quand vous êtes occupé, récitez en des lieux propres, récitez dans des lieux sales – il ne devrait pas y avoir une seule pensée qui n’est pas du Bouddha. Même si vous devez amuser des amis et servir des invités tous les jours et ainsi devez interrompre votre récitation, uniquement la récitation vocale devrait être interrompue, et non la récitation mentale. Pratiquer avec une telle constance, vous pouvez accomplir le samādhi.


33 – Récitez sans Pensées Diverses [vagabondes]


L’absence de pensées diverses est ‘’Arrêter’’. Arrêter est la cause de Samādhi. Si vous pouvez mettre un arrêt aux pensées diverses (impures), les pensées correctes (samādhi) apparaîtront naturellement.

Les pensées diverses tombent dans trois catégories : bonnes, mauvaises, et neutres. Éliminer toutes trois est éliminer les pensées diverses. L’esprit demande du calme. Avec le calme, ni les pensées bonnes ni les mauvaises ne s’élèvent. L’esprit demande la clarté. Avec la clarté, il n’y a pas de pensées neutres.

Il n’y a pas de récitation si ce n’est celle du nom du Bouddha. Par conséquent, l’esprit est toujours calme. En récitation, il n’y a seulement que le Bouddha, par conséquent, l’esprit est toujours lumineux et clair.


34 – Récitation Ininterrompue


Réciter le nom du Bouddha sans interruption est visualisation, et la visualisation est la cause de la sagesse. La précédente prononciation du nom du Bouddha est partie, la prochaine n’est pas arrivée, la présente n’est pas statique. Pratiquez la visualisation de cette manière – clairement mais sans attachement, sans attachement mais clairement.

En procédant continuellement de cette façon, vous arriverez à la vérité que ‘‘ toute chose est faite de l’Esprit seul’’ – Bouddha est Esprit, l’Esprit est Bouddha.


Commentaire : (Aux trois méthodes ci-dessus). Réciter le nom du Bouddha est réciter le Bouddha de l’Esprit Propre. Par conséquent, que l’endroit de la récitation soit propre ou sale n’importe pas. De plus, les êtres sensibles et les Bouddhas partagent le même Esprit vrai Nature-Propre. Cette Nature-Propre, cette Nature de Bouddha, originellement lumineuse, comme résultat de l’illusion, a été couverte par les afflictions et l’ignorance. Nous sommes si illusionnés et pervers que jour et nuit nous poursuivons les poussières mondaines et les faux royaumes, nous éloignant de plus en plus de la Vraie Nature, prenant le faux pour le Vrai. Une fois que nous sommes éveillés, nous retournons à la lumière de l’Esprit-Propre, mais ce n’est pas facile, en peu de temps, d’effacer des sombres afflictions qui l’ont teint depuis longtemps. Par conséquent, il est nécessaire de réciter continuellement (réciter le nom du Bouddha est réciter le Bouddha de l’Esprit-Propre). Avec les pensées du Bouddha se succédant les unes après les autres tout le temps, les pensées des êtres sensibles cessent d’exister. Ainsi, même lorsque l’on est très occupé, seule la récitation audible est interrompue ; comment les pensées intérieures peuvent être réfrénées ? Les pensées vagabondes ayant cessé de s’élever (le vent s’est arrêté !), l’Esprit n’est plus sujet au mouvement d’autre chose. À ce niveau, l’esprit est paisiblement au repos en Samādhi (l’eau est calme). La myriade de Dharmas apparaissent maintenant – rien ne manque du tout. Avec une myriade de Dharmas se manifestant d’eux-mêmes naturellement, l’Esprit-Propre d’une façon sublime et unique (sagesse). Le pratiquant qui peut pratiquer la récitation du Bouddha à ce niveau a effectivement atteint la perfection.


35 – Le Zen est la récitation du Bouddha


La méditation basée sur un koan est appelée la méditation koan. La méditation dans laquelle le pratiquant s’assoit et arrête le processus de la pensée se réfère à la méditation assise. Le koan et la méditation assise sont tous deux le Zen. Le Zen et le Bouddha sont tous deux Esprit. Le Zen est le Zen du Bouddha. Le Bouddha est le Bouddha dans le Zen. La récitation du Bouddha ne rentre pas en conflit avec le koan ou la méditation assise. De plus, le méditant peut utiliser les mots "Bouddha Amitabha"  comme un koan, récitant vers l’avant, récitant vers l’arrière, récitant dans une direction, récitant dans une autre, à l’envers, en faisant demi-tour, sans quitter son courant de pensée. Même si cela n’est pas appelé Zen, le Zen en fait toujours partie.

Le pratiquant Zen, pour réussir dans son entraînement, doit pratiquer le niveau de "une pensée en résonance avec l’Esprit" (samādhi), et pénétrer soudainement dans le royaume de la Vacuité.

Réciter le nom du Bouddha au niveau de l’esprit concentré en un point – si ce n’est pas la résonance (samādhi) quoi d’autre cela peut-il être ? Réciter au point où l’esprit est vide, n’est-ce pas le samādhi perpétuel ?

Dans l’attention, la récitation du Bouddha focalisée est Śamatha, Vipaśyanā, Samādhi, Sagesse – chaque récitation est parfaite. Où peut-on retrouver le Zen ailleurs qu’ici ?


Commentaire : le Zen est Terre Pure parce qu’à la fois le Zen et la Terre Pure visent à atteindre l’esprit concentré en un point. Bien que deux expédients soient concernés et utilisés, le résultat est le même. Cependant, le Zen est dix fois plus compliqué !

Le bien connu commentaire Retourner Directement à la Source contient la comparaison suivante : "ceux qui pratiquent les méthodes autres que la Terre Pure ne sont pas différents des fourmis qui grimpent une haute montagne ou des vers qui rampent jusqu’au bout d’une tige de bambou. La méthode Terre Pure de la récitation du Bouddha est un raccourci qui repose sur le pouvoir du Bouddha. C’est comme un bateau qui descend le cours d’un fleuve avec le vent dans ses voiles ou un vers qui creuse son chemin pour sortir sur le côté (fuite horizontale). Il n’y a pas de plus rapide chemin."


36 – Les préceptes sont Bouddha


Garder les préceptes est Régner dans le corps ; Réciter le nom du Bouddha est Régner dans l’esprit. Garder les préceptes pendant une période prolongée rectifie le corps ; réciter le nom du Bouddha pendant une période prolongée mène à un esprit vide. La nature des préceptes et la nature de la récitation ne sont pas deux choses différentes. Garder constamment les préceptes empêche les transgressions et les fautes ; réciter constamment le nom du Bouddha permet au pratiquant de surmonter ‘‘ le karma proche de la mort ’’et transcender le Triple Royaume. Si votre garde des préceptes a atteint un haut niveau et si vous dédiez ces vertus vers une renaissance en Terre Pure, vous êtes sûr d’accomplir la renaissance dans les niveaux moyens de lotus. Si, d’un autre côté, vous ne pouvez faire les deux, alors essayez de réciter le nom du Bouddha assidûment, comme si vous éteigniez un feu qui brûle sur votre tête.


Commentaire : La garde des préceptes vise ultimement à garder l’Esprit Propre pur. Comme le pratiquant ne commet pas de transgressions, il ne développe pas la culpabilité et le remords La récitation du Bouddha vise aussi à purifier l’Esprit-Propre. Par conséquent, garder les préceptes est réciter le nom du Bouddha. Cependant, la récitation du Bouddha est le plus vital expédient quand le pratiquant ne garde pas encore complètement les préceptes. Il est ainsi urgent de réciter le nom du Bouddha, pour qu’une fois l’esprit pur, les préceptes deviennent naturellement purs aussi.  


37 - Les Sūtras sont Bouddha


Le canon bouddhiste vient de l’esprit ; si l’Esprit n’est pas Bouddha, les enseignements sont simplement un gâchis. Cependant, existe-t-il quelqu’un dont l’esprit n’est pas Bouddha ? [Si tel est le cas], la raison seule est qu’il ne s’arrête pas et pense.

Les pratiquants du Mahāyāna qui ont étudié le Dharma doivent avoir lu le Sūtra Śūraṅgama, et parmi eux il y en a quelques-uns qui minimisent le Bodhisattva Mahāsthāmaprāpta en faisant l’éloge du Bodhisattva Avalokiteśvara. Une minuscule parcelle d’attachement sur ce sujet est assez pour planter une graine de Naissance et de Mort. Toute leur connaissance, vues perçantes et compréhension profonde servent simplement à renforcer les graines de la souffrance ; ils ne sont d’aucune aide du tout pour le but d’échapper à la Naissance et à la Mort. Je vous conjure de lâcher prise rapidement, lâcher toute chose et de vous concentrer sur la Récitation du Bouddha, en recherchant la renaissance en la Terre Pure et la compagnie du Bouddha Amitabha.

Autrement, si vous ne pouvez lâcher prise de ces attachements immédiatement, alors dédiez les vertus de l’étude et de l’explication des Sūtras pour la renaissance en Terre Pure et accomplir totalement les Quatre Grands Vœux. Cela mènera à une renaissance en Terre Pure. Si, de plus, vous pouvez répandre les enseignements de la Terre Pure, faire comprendre à d’autres les bénéfices de la Récitation du Bouddha, alors même un clin d’œil ou une pensée ornera la Terre Pure. Ainsi, il n’y a aucun doute que votre renaissance sera au niveau du grade de lotus le plus haut.


Commentaire : Dans le Sūtra Śūraṅgama, le Bodhisattva Mahāsthāmaprāpta cultive le samādhi de la Récitation du Bouddha pour accomplir l’omniscience, tandis que le Bodhisattva Avalokiteśvara cultive la faculté d’entendre et aussi d’accomplir l’omniscience. Les deux Bodhisattvas accomplissent le même niveau d’omniscience. Cependant, quand il fut questionné par le Bouddha Śākyamuni de choisir parmi les différentes méthodes de pratique, le Bodhisattva Mañjuśrī a choisi la pratique du Bodhisattva Avalokiteśvara comme étant suprême.

Mal comprendre ou devenir attaché à cet enseignement, et penser qu’Avalokiteśvara est au-dessus de Mahāsthāmaprāpta, est contraire à l’esprit du Sūtra. C’est à cause de cet attachement que la discrimination s’élève – la pensée que ce Bodhisattva est plus haut et ce Bodhisattva le plus bas. Cet attachement dérive [ultimement] de l’attachement à soi, ce qui a existé depuis la nuit des temps. Un tel attachement embrume l’esprit, le rendant plus enclin pour que des vues erronées se développent. Cela crée ainsi la souffrance dans l’Esprit-Propre et cette souffrance dure pour toujours, un temps sans fin. Comme cela est dangereux, en effet !

Si vous étudiez, comprenez et récitez bien mais êtes limité à cette étude et compréhension, avec l’esprit partagé, attaché au langage, aux mots et aux phrases, quelle différence y a-t-il entre un ver à soie attaché dans son cocon, mourant ultimement dans ce cocon même !

N’est-il pas mieux de faire des efforts pour orner la Terre Pure, ou suivre l’approche vraie et honnête de la Récitation du Bouddha, plutôt que de discourir pompeusement sur le pour ou le contre de cette méthode ou cela ? Cette dernière peut seulement effacer vos pures pensées et n’est d’aucune aide dans le Grand Sujet de la Naissance et Mort.

De plus, si vous exercez toute votre compréhension et vos capacités à propager la Terre Pure, ou exalter les mérites de la Récitation du Bouddha en long et en large – utilisant des moyens habiles pour exhorter les gens de toutes capacités à pratiquer la Récitation du Samādhi du Bouddha – alors, vraiment, votre renaissance en Terre Pure ne sera pas loin du tout !


38 - Ne pas réciter est Réciter


Aussitôt que n’importe quelle action est accomplie ou qu’un mot est prononcé, et qu’il n’y a pas même de temps de penser à la récitation du nom du Bouddha, que le nom du Bouddha est déjà apparu – Ceci est l’état qui mène au Samādhi.


39 - Réciter mais ne pas Réciter


Ceci signifie réciter sans développer la lassitude ou l’ennui, en se sentant de mieux en mieux.


Cela signifie réciter "Amitabha Bouddha" d’une façon très claire, très distincte, sans interruption et trouver que ses mots sont soudainement, temporairement, devenus gelés dans votre esprit. Il s’agit d’avoir aucunes pensées du mot "Amitabha" et aucunes autres pensées que ce mot. Ceci peut provisoirement être appelé atteindre un royaume auspicieux, pas vraiment l’état de l’Esprit Vide. Cependant, si vous êtes diligents dans la récitation du nom du Bouddha, le royaume apparaît toujours et à un moment vous atteindrez l’état. Si à cause d’une pensée de l’Esprit Vide, vous succombez à la léthargie ou la somnolence, vous manquez à ce moment de sagesse.  


Vous devriez réaliser que plus votre esprit est vide, plus votre récitation sera merveilleuse et pure. Quand vous utilisez le moi au sein de l’Esprit Bouddha pour réciter le Bouddha dans votre propre esprit, ni la Vacuité ni la Non-Vacuité ne peuvent être trouvés. Il en est comme si la lune ou le soleil, en brillant sur un Palais de Jade, étaient en train de tournoyer autour de la Montagne Polaire et briller sur le monde entier.


En effet, quoi de mieux que l’Éveil Merveilleux qui devient la Parfait Éveil (Bouddhéité) ?


Commentaire : Une fois que nous avons récité le nom du Bouddha au point où cela se fait sans effort, nous devenons libres et ininterrompus. Il n’y a aucun effort, aucune réflexion – la non-récitation encore rien d’autre que la récitation, la récitation encore rien d’autre que l’état de non-récitation de l’Esprit Propre.


Ceci est comme une personne qui apprend à faire du vélo. Elle paraît utiliser sa tête, son corps, les deux mains et les deux jambes, mais le vélo continue toujours penché d’un côté ou de l’autre. Cependant, une fois qu’elle a maîtrisé la technique, il n’y a plus besoin de tenir le manche ou de contorsionner son corps. Avec un pédalage normal et aucun effort excessif, le vélo roule tout droit, sans les difficultés rencontrées plus haut.


Les anciens avaient l’habitude de dire : il n’y a rien dans la vie de si difficile qui ne peut être accompli. Le seul problème est que nous n’agissons pas du tout, ou si nous agissons, nous manquons d’agir fermement sur une longue période. C’est pourquoi, à la fin, rien n’est bien fait. Quelle plus grande cause de regret y a-t-il ?


40 - Réciter le nom du Bouddha dans l’Isolement


En pratique, un(e) Bhikṣu / Bhikṣuṇī n’a pas besoin du tout de la présence de compagnons pratiquants. Plus son lieu de pratique est isolé mieux cela est ! Il(Elle) peut réciter à voix basse ou haute, comme bon lui semble, doucement ou délibérément, ou avec des prononciations qui se suivent de façon rapide. La seule condition importante est d’accomplir la concentration en un point. Il (Elle) pourrait se dire ‘‘ Mon corps est seul mais mon esprit ne l’est pas, parce que l’Esprit du Bouddha Amitabha et de tous les Bouddhas ne m’ont jamais quitté, même momentanément. Les Bouddhas savent immédiatement ce qui traverse mon esprit. Si je laisse cours à une seule pensée, les Bouddhas le savent. Comment puis-je être isolé(e) ?


Si vous avez des questions au sujet de la méthode Terre Pure, vous devriez consulter les Sūtras Terre Pure et les traités pour une clarification. Il existe beaucoup de tels Sūtras ou commentaires, tels que le Court Sūtra d’Amitabha, le long Sūtra d’Amitabha, le Sūtra de Méditation, le Traité sur les Dix Doutes au sujet de la Terre Pure du Patriarche Chi-i’s , Doutes et Questions du maître T’ien Ju’s au sujet de la Terre Pure, etc. Je ne couvre que sommairement des enseignements facilement compris dans ce livre. De plus, vous devriez aussi essayer d’étudier aux pieds des maîtres qui comprennent la méthode Terre Pure en profondeur.


Commentaire : Les pratiquants ont besoin de pratiquer dans un lieu calme, isolé, afin de garder l’esprit focalisé. Ceci est particulièrement le cas dans le Bouddhisme Terre Pure, parce que sans l’esprit concentré en un point, il est impossible d’accomplir une renaissance en la Terre Pure. Pour accomplir l’esprit concentré en un point, nous devrions, en premier, rechercher un lieu calme pour reposer nos pensées et notre esprit. (Quand la surface du lac est calme, les myriades d’étoiles s’y refléteront. Il n’ y a pas de meilleure façon de garder les eaux calmes que d’arrêter l’esprit.) Quand nous avons pénétré la nature calme de l’Esprit Propre, nous devenons un avec le Corps du Dharma des Bouddhas. À ce moment, non seulement notre propre lumière de sagesse émerge, mais elle est émergée aussi avec des lumières de sagesse incalculables des Bouddhas des dix directions. Comment notre lumière peut-elle être dite isolée ?


La seule chose dont il faut s’inquiéter est nos illusions, notre manque de compréhension et notre compétition incessante dans l’arène du mondain et du vulgaire. Quand le temps viendra de quitter nos corps, nous entrerons, comme une ombre, dans les enfers Avīci seuls, isolés et orphelins !


41 – Organiser une Retraite de Récitation du Bouddha


Une retraite de récitation du Bouddha habituellement dure sept jours. Si vous êtes en retraite [vous devriez faire en sorte pour cela que toutes les nécessités basiques de la vie soient disponibles]. Pendant la retraite, vous devriez décourager les autres de bouger çà et là dans la zone alentour, afin de préserver le temps entier à la récitation du Bouddha.

S’il y a cinq ou six personnes qui souhaitent aller en retraite, vous devriez prévoir la présence d’un assistant, ainsi qu’établir des règles strictes et les afficher à la porte. Toutes les allées et venues, repas, offrandes ou fleurs et fruits devraient être pris en charge par l’assistant, afin que les participants puissent se concentrer sur la récitation du nom du Bouddha la période de sept jours entière.

Si vous êtes toujours contraint(e) par les obligations familiales et ne savez pas le pour ou le contre d’une pratique sérieuse, vous ne devriez pas vous précipiter vers des retraites organisées.


Commentaire : Sans aller en retraite, nous pouvons être trop préoccupés avec les activités de tous les jours, les invités et les amis pour trouver la paix nécessaire et le calme pour la récitation du Bouddha. Par conséquent, nous avons besoin d’aller en retraite comme prétexte pour échapper aux visiteurs et aux activités quotidiennes.

Nous devrions avoir les nécessités de la vie à portée de main (pour éviter d’y penser), ou autrement rechercher l’aide des autres, et paisiblement réciter le nom du Bouddha. Avec cette méthode, la retraite dure seulement sept jours, mais si nous avons le temps et les moyens, nous pouvons organiser d’autres retraites, sans limite. Une fois que nous avons décidé d’aller en retraite, les événements externes ne devraient en aucun cas prendre le dessus et mettre un terme à la retraite en plein milieu. Mettre fin à une retraite hâtivement avant que le nombre de jours accordés se soit écoulé est vraiment regrettable !

Soyez avisés que plus nous pratiquons avec empressement, plus nous sommes testés par les démons (forces karmiques). Par conséquent, nous ne pouvons être bouchi-boucha, mais devons avoir une bonne compréhension et bien prévoir avant d’agir. Autrement, nous pouvons perdre la bataille et finir par échouer – nous rendant nous-mêmes ridicules.    


42 - Groupe de Récitation


Si quatre ou cinq personnes décident de se rencontrer en groupe pour s’engager dans une récitation du Bouddha, ils devraient établir les règles et s’accorder sur l’ordre de l’ancienneté au début, avant de commencer à pratiquer.

À partir du début de chaque session, chaque fois que le poisson en bois est frappé, chaque fois que le nom du Bouddha est récité, une personne devrait prendre la tête, tandis que les autres suivent d’une façon semblable, régulière, sans confusion – autrement, les esprits des participants pourraient être perturbés.


Commentaire : Cette méthode, contrairement à la précédente, ne requiert pas aux participants d’organiser des retraites, mais simplement de pratiquer quand les conditions et le temps le permettent. Le nombre de participants n’importe pas et il n’y a pas de nombre de jours fixes de pratique.


43 – Récitation pour le But d’Aider les Autres


Les activités suivantes sont belles et conduisent à l’accroissement des vertus : réciter le nom du Bouddha paisiblement en un endroit et dédier les mérites et vertus aux autres ; se joindre en retraite avec d’autres ; propager la méthode Terre Pure ; prêter des textes de la Terre Pure aux autres ; disperser les doutes des autres au sujet de la méthode Terre Pure ; et conseiller aux autres de réciter le nom du Bouddha.

Cependant, si vous pouvez pratiquer la récitation en aide sur le chevet des mourants, en les aidant à garder le nom du Bouddha continuellement à l’esprit afin qu’ils puissent renaître en Terre Pure – vous aiderez à réaliser le Corps de Sagesse de Vie du Dharma des autres. Les vertus d’une telle action sont plus élevées que toutes les autres activités.


44 – La Récitation du nom du Bouddha en Temps de Calamité


Si vous vous souvenez de pratiquer la récitation du Bouddha en temps de calamité, vous obtiendrez une merveilleuse réponse. Prenons un pays qui souffre d’invasion ou un village décimé par la peste. Dans les deux endroits, la récitation du Bouddha devrait être pratiquée fermement. Si une personne récite, une personne est en paix ; si une centaine de personnes récite, une centaine est en paix. Ce n’est pas que le Bouddha est partial, mais plutôt qu’il apparaît dans la lumière égale, non discriminante... la lumière de Bouddha venant nous protéger, les protectrices déités du Dharma venant nous sauver, nous allons naturellement échapper au danger et à la calamité. Ne doutez pas de ceci.


Commentaire : certaines personnes peuvent demander : comment la récitation du nom du Bouddha peut éliminer les calamités ? Ils demandent cela parce qu’ils ne sont pas sincères ou sont remplis de doute au sujet de l’obtention d’une réponse. Ces mêmes doutes montrent pourquoi ils n’obtiennent pas de résultats favorables. Vous devriez réaliser que quand nous pensons uniquement à la récitation du Bouddha et rien d’autre, nos pensées transcendent le corps et l’esprit. Si de telles pures pensées sont étendues [des heures et jours...], quelle souffrance peut nous affecter ? Il y a une grande signification au dicton :

"Une bonne réponse est due à soi-même ;

Aucune réponse n’est aussi due à soi-même."

Si une personne récite, alors beaucoup de personnes commencent à réciter le nom du Bouddha, ils abandonnent les mauvaises pensées pour de bonnes pensées. Si ces bonnes pensées se suivent l’une après l’autre sans fin, quel désastre ne peut pas être éradiqué, quelle souffrance ne peut pas être dissoute ?

De plus, les soutras enregistrent dix bénéfices spécifiques de la récitation du nom du Bouddha... J’exhorte les pratiquants à renforcer leur foi et redoubler leurs efforts.


45 – La Récitation en Rêves


Si vous avez des vœux inébranlables et vous vous engagez dans une pratique profonde, pure, en vous attachant au nom du Bouddha le jour, en vous attachant au nom du Bouddha la nuit, alors vous allez naturellement réciter le nom du Bouddha même dans vos rêves. Ceci présage que vous allez bientôt accomplir le but de la renaissance en Terre Pure. Par conséquent, vous devriez continuer à réciter uniformément, redoublez vos efforts, ne jamais les réduire, ne jamais permettre à votre esprit de se disperser.


Commentaire : Réciter le nom du Bouddha de la manière décrite ci-dessus est avoir atteint un plutôt haut niveau. Certaines personnes peuvent réciter la nuit mais pas le jour, ou quand elles sont réveillées mais pas endormies. Leur récitation est assujettie à l’interruption car cela n’est pas devenu une seconde nature. Vous devriez vous efforcer de garder constamment le nom du Bouddha à l’esprit, que ce soit éveillé ou en rêvant. Pour accomplir ceci, entraînez-vous à réciter le nom du Bouddha au lit jusqu’au sommeil. De plus, avant d’aller au lit, vous devriez éveiller l’esprit de récitation. Dites-vous qu’il n’y a pas meilleure façon d’échapper à la Naissance et à la Mort que la récitation constante du nom du Bouddha, quand vous êtes éveillé ou endormi. Si chaque jour vous vous souvenez de ceci, vous serez de plus en plus habitué à la récitation et naturellement réussirez.

En complément, si vous souhaitez vous lever dans la matinée à une heure précise, vous devriez suivre la méthode. Avant de vous retirer, dites-vous à voix haute : je devrais me réveiller à cinq heure du matin (ou quatre heure si cela vous convient). Si vous répétez cela deux ou trois fois, vous vous réveillerez dans la matinée à l’heure désirée. Un point à garder en mémoire, toutefois : les premiers jours il se peut que vous ne vous réveilliez pas à l’heure voulue, parce que votre esprit n’est pas encore habitué. Cependant, comme le temps passe, vous serez de plus en plus proche de l’heure fixée jusqu’au jour où vous commencerez à vous réveiller à l’heure désirée - chaque jour. Ceci est une question d’habitude et il n’y a rien d’étrange à cela.


46 – La récitation du Bouddha en temps de maladie


Une maladie sévère est un rappel de la mort. La mort est le lien important entre les sages et les hommes ordinaires, le pur et l’impur. [Dans le cas d’une maladie en phase terminale] vous devriez développer des pensées de mort (pour éviter de la craindre) et être diligent en récitant le nom du Bouddha, attendant la mort avec détermination. Quand le temps viendra, la lumière d’Amitabha apparaîtra pour vous accueillir et vous escorter, ainsi accomplissant votre vœu de renaître en la Terre Pure. Si vous arrêtez de réciter le nom du Bouddha quand vous êtes malade, tous vos sentiments d’attachement, la peur et l’affliction créeront un désarroi en votre esprit, tandis que toutes formes de pensées vagabondes s’élèveront. Comment pouvez-vous alors échapper au chemin de la Naissance et de la Mort ?

Une fois, il y a longtemps, il y avait un moine qui, affligé par une sévère maladie, gémissait à voix haute "À l’aide, à l’aide !" Il réalisa alors qu’un pratiquant se devait de se souvenir de pratiquer, et que gémir était mauvais. Immédiatement, il commença à réciter le nom du Bouddha. Cependant, sa souffrance ne diminua pas. Par conséquent, chaque fois qu’il gémissait "À l’aide, à l’aide" il accompagnait le gémissement avec le nom du Bouddha, jour et nuit sans faillir. Une fois guéri, il dit à tout le monde : "Quand j’étais malade, chaque fois que je gémissais, cela était accompagné du nom du Bouddha. Maintenant que je vais bien, les mots "Amitabha Bouddha" restent tandis que le "À l’aide, à l’aide" a disparu et ne se trouve nulle part. Comme cela est surprenant ! Ceci est un exemple de la fermeté face à la maladie."


Commentaire : Personne dans le monde ne peut éviter la mort. Cependant, il y a des gens qui sont si effrayés par la mort qu’ils perdent toute dignité ou sont si enthousiastes de vivre qu’ils ignorent la mort. Quelle pitié !

Même si nous craignons la mort, nous ne pouvons y échapper. Par conséquent, la peur est superflue... Même quand un proche, très proche, meurt, quelques personnes n’osent pas même approcher le corps, laisser le visage découvert seul et le regarder. Nous devrions réaliser que la mort est prête pour nous à tous les moments. N’ayons pas peur d’elle, mais efforçons-nous plutôt de nous assurer nous-mêmes d’une vie future où il n’y aura plus jamais de mort : le chemin de libération. Ainsi, nous devrions redoubler nos efforts pour réciter le nom du Bouddha et ne pas craindre la mort. La mort du présent corps n’est rien d’autre qu’un changement temporaire de corps. Des corps impermanents innombrables se succéderont les uns après les autres dans le futur – si nous n’avons pas accompli la libération.


47 – La récitation du Bouddha au moment de la mort


Au moment de la mort, faites l’effort de vous souvenir des mots « Amitabha Bouddha », ne les laissant jamais glisser hors de votre esprit. Si vous pouvez réciter à voix haute, par tous les moyens faites-le. Si vous êtes trop faible pour ne pas réciter du tout, pensez aux mots "Amitabha Bouddha", les gravant dans les profondeurs de votre esprit – et ne les oubliez jamais.

Ceux qui assistent le mourant devraient les conseiller, continuellement les exhorter à se souvenir du Bouddha, à réciter le nom du Bouddha.

Vous devriez réaliser qu’à cause de pensées illusionnées, éparpillées au moment de la mort, vous avez erré dans le triple Monde à travers beaucoup de vies, beaucoup d’éons. Pourquoi ? C’est parce que la Naissance et la Mort sont gouvernées par votre dernière pensée au moment de la mort. Si cette unique pensée est focalisée sur le Bouddha, votre corps peut être mort mais votre esprit, étant non perturbé, suivra immédiatement cette unique pensée vers une renaissance en la Terre Pure. Par conséquent, souvenez-vous de réciter le nom du Bouddha, toujours, sans faillir !


Commentaire : Le pratiquant de la Terre Pure sur le point de mourir devrait avoir les pensées suivantes : « Le dernier moment avant la mort est de la plus haute importance pour un pratiquant de la Terre Pure. Si je ne le surveille pas attentivement et ne suis pas habile, je ne vais pas seulement gâcher les efforts d’une vie entière, je vais être grevé par les souffrances du cycle de Naissance et de Mort, avec aucun espoir d’y échapper. Sans mentionner que ce corps est venu comme résultat d’une conscience karmique, de la convergence de la graine de mon père et de l’ovaire de ma mère, et qu’il est sujet à la décadence et à la mort. Où se trouve la forme, il y a décadence, où se trouve la vie, il y a la mort – rien ne peut durer éternellement.

"Le monde dans lequel je vis vient d’un karma illusionné, impropre et à peine est un royaume pur et paisible méritant l’attachement. Aujourd’hui je récite de façon concentrée et unifiée le nom du Bouddha, faisant le vœu de renaître en la Terre Pure au moment de la mort. Ceci n’est nullement différent de jeter un vieux sale Tee-shirt et de revêtir un autre propre – qu’est-ce qui est probablement meilleur ?"

Si vous pouvez réfléchir là-dessus et vous préparer à l’avance, alors au moment de la mort, vous serez libre d’attachement au corps et au monde autour de vous. Avec des pensées pures et un esprit concentré en un point, vous renaîtrez instantanément dans la Terre Pure – même dix milles chevaux ne peuvent vous tirer en arrière !


48 – Vœux, Repentir et la Récitation du Bouddha


Hélas ! Il y a des gens innombrables qui ne connaissent pas la récitation du Bouddha. Il y a ceux qui pensent que la récitation du Bouddha est proche de la superstition et refusent de réciter. Il y a des moines et des nonnes qui récitent le nom du Bouddha comme sujet de routine sans savoir la vraie raison. Il y a des personnes « avec une sagesse illusionnée » qui croient en le Bouddha mais refusent de réciter. Il y a des personnes ignorantes qui ne savent rien du tout du Bouddha et par conséquent ne récitent absolument pas. Ceux-ci ne sont que quelques exemples. En plus, il y a des gens ordinaires qui, en apprenant la cause et l’effet, récitent le nom du Bouddha. Cependant, ils font cela avec l’attente de recevoir des mérites et des bénédictions dans leurs vies futures. Ainsi, eux aussi, ne peuvent échapper aux graines de la Naissance et de la Mort.

Il est vraiment difficile de trouver une personne qui récite le nom du Bouddha pour le salut de transcender la Naissance et la Mort - peut-être un ou deux sur cent ! Nous devrions réaliser que réciter le nom du Bouddha est être à l’unisson avec l’Esprit du Bouddha compatissant – c’est faire le grand vœu de sauver tous les êtres sensibles [Esprit d’Éveil].

"Toutes les offenses et les mauvaises actions commises aux autres, Je m’en repens maintenant ; toutes les vertus et les bonnes racines, petites ou grandes, je les dédie maintenant à la renaissance en la Terre Pure."

Ceci est la principale cause (motif) de la Récitation du Bouddha.


Commentaire : Quoique nous fassions, nous devons avoir un but qui mène naturellement à un résultat. La récitation du Bouddha pour le salut de transcender la Naissance et la Mort et accomplir la renaissance en la Terre pure - le but et le résultat - est vraiment sublime, et même réalisable. Ceci est une chose qui ne peut être tournée en ridicule.

Si nous réalisons cela, nos efforts ne sont pas gâchis. Si nous récitons vraiment le nom du Bouddha en recherchant à échapper à la Naissance et à la Mort, il n’y a pas lieu de rechercher des mérites mondains et des bénédictions. Comment les myriades de phénomènes de ce monde, fluctuantes, impermanentes comme elles sont, peuvent être l’endroit où nous confions nos vrais sois, permanents par nature et éternels ? C’est seulement à cause de mauvais karmas, de lourdes obstructions et de sagesse limitée que nous devons nous résigner nous-mêmes à une destinée malheureuse.

Par conséquent, une fois que nous avons clairement compris ceci et décidé de réciter le nom du Bouddha, nous devrions nous efforcer de nous repentir en toute sincérité, pour que notre esprit puisse être serein et pur, libre des afflictions et des illusions. Seulement alors, pourrons-nous espérer réaliser notre vœu de renaître en la Terre Pure du Bouddha Amitabha pour le but ultime d’être bénéfiques à tous les êtres sensibles.



(48 / 48) FIN


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Par le Bouddhiste spécialiste Cheng Wei-an

Traduction avec commentaire par le maître Dharma Suddhisukha Thich Tinh Lac
Sutra Translation Committee of the U.S.& Canada New York - San Francisco - Niagara Falls - Toronto May 2000

Traduit en français par Dieu-Phuong pour Amitabha Terre Pure


La version chinoise originale de cette traduction, Nien-fo ssu-shih-pa fa par le spécialiste bouddhiste Cheng Wei-an, est ré-imprimée (en même temps qu’avec le travail de l’ancien maître Yin Kuang Ching-yeh Chin- liang) dans : Ch'en Hsi-yuan, ed., Ching-t'u Ch'ieh-yao [Essentials of Pure Land], Taiwan, 1968. Le texte de Cheng Wei-an' a été traduit en vietnamien deux fois, sous le titre 48 Phap Niem Phat par Trinh Vi-Am. La version la plus connue était éditée en 1963 avec un commentaire de Maître Dharma Thich Tinh Lac (Skt: Suddhisukha).



Amitabha Terre Pure - Dharma Diffusion

Taming The Monkey Mind - Amitabha Terre Pure