Paroles de Ma-cig Lab-kyi sgron-ma (1055 – 1145 / 1153)
Connue sous le nom de Machig Labdron (phonétiquement parlant)
Sur l’importance de prier pour renaître en la Terre Pure d’Amitabha
Pour ceux qui souhaitent devenir Bouddha promptement, il est nécessaire de prier
pour [une renaissance en] une Terre Pure de Bouddha. Il y a différents champs au-delà
du nombre, et il a été déclaré qu’ils sont difficiles à délimiter en parole. Parmi
eux, afin de renaître dans les autres champs supérieurs sauf celui de Sukhāvatī,
on doit atteindre au moins la huitième terre (bhūmi), après avoir entièrement coupé
les deux obscurcissements. Même pour renaître dans les champs intermédiaires, on
doit entièrement couper même le moindre des aspects subtils de l’obscurcissement
des afflictions (kleśavārana) et atteindre au moins le premier [moment] sur le chemin
de la cultivation contemplative (bhāvanāmārga). Et même pour le moindre des champs,
on doit couper aux racines l’attachement à soi, et atteindre le chemin de la vision
(darśanamārga), qui est, le non soi, la vraie vérité. Jusqu’à ce que l’on ait atteint
le chemin de la vision, bien que nous prions [pour renaître dans un champ de Bouddha],
on ne réussira pas. Mais même sans avoir atteint le chemin de la vision, nous efforcerions-nous
à la prière, sans être engagés même dans la plus subtile des fautes disciplinaires
eut respect de nos engagements et de notre entraînement moral, et en purifiant les
péchés et rassemblant les bénéfices de la vertu, on pourra juste renaître dans certains
des champs insignifiants tels que Tushita, et même cela sera difficile. Parce que
dans ces champs, il n’y a pas de place pour les naissances de personnes communes,
ordinaires (prthagjana), qui se vautrent dans les afflictions (kleśa), et qui doivent
dès maintenant faire des prier longuement ! Par conséquent, il semblerait que les
personnes ordinaires affligées ne renaîtront pas dans le champ d’un Bouddha. Néanmoins,
à travers le pouvoir des prières du Bouddha Amitabha, la renaissance dans le champ
de Sukhāvatī a été accordée par le seigneur Amitabha lui-même, et pour cette raison
on doit par tous les moyens [littéralement, "’À travers toutes les portes"’] s’efforcer
à la prière de renaissance en Sukhāvatī ! Sans doute, suspicion, paresse, ou irrésolution,
et par des moyens de certitude et un effort ardent on doit prier, en se souvenant
des parures du champ de Sukhāvatī et de ses qualités. Parce que même les personnes
banales, ordinaires, qui sont grevées d’afflictions, peuvent renaître en Sukhāvatī,
ce qui est exceptionnel. Et ayant repris naissance là-bas, tous nos souhaits se réaliseront
aussi vite que nous les concevons, et on ne sera pas corrompus par le plus simple
des obscurcissements des afflictions. De plus, parce que l’on a la permission de
séjourner dans n’importe lequel des champs de Bouddha que nous souhaitons, ceci est
exceptionnel ; et ceci est exceptionnel parce que la Bouddhéité est plus rapide que
dans les autres champs. Parce qu’il n’y a nulle part ailleurs de champ qui est le
plus à la portée de l’obtention que Sukhāvatī, lequel est doté de ce qui est susnommé
et d’autres qualités au-delà de toute conception, il est excessivement important
que l’on s’efforce dans la prière de renaissance en Sukhāvatī.
Note : Ma-cig Lab-kyi sgron-ma était une contemporaine de Milarépa, fondatrice de
la pratique de Chöd (pratique qui consiste à trancher l’égo à la racine) et considérée
comme l’émanation de Yeshe Tsogyal. Elle fut annoncée par le Bouddha Śākyamuni et
Padamasambhava.
source anglaise: Approaching the Land of Bliss