L’enseignement du Phowa
(Transfert de conscience au moment de la mort)
Introduction
D’après la tradition tibétaine, dans le cas d’une personne mourante, un membre de la famille du mourant a coutume de demander l’assistance d’un Lama pour accomplir la cérémonie du Phowa.
Le Lama qui accomplit la cérémonie devrait avoir maîtrisé l’art du Phowa après avoir auparavant été initié à la pratique et méditation donnée uniquement à des Tulkus, et après avoir été en retraite dans les collines pour mettre en pratique les enseignements reçus, nuit et jour, jusqu’à l’obtention des signes indiqués lors de l’initiation.
Il peut alors quitter sa retraite avec la capacité d’instruire cette pratique à des moines, des nonnes et des personnes laïques. Il continue, cependant, à accomplir cette pratique au moins une fois par mois. Quand il est pleinement conscient des signes d’approche de sa mort (signes qu’on lui a enseigné à reconnaître lors de sa période de retraite), il est en mesure de faire face à cette venue avec un grand calme et une grande Équanimité.
Tous les tibétains sont habitués à cette pratique. Pendant les mois d’été, à la fin de chaque période de douze ans, quand les plaines étaient richement verdoyantes après le blanc de l’hiver, on pouvait voir un véritable trek de pèlerins tibétains marcher jusqu’au petit temple Bhum Ngu Sumdo où le Phowa avait été donné pour la première fois au peuple de Drikung.
Ils avaient pour habitude de planter de grandes tentes blanches, en contraste complet avec les robes marron et jaunes des moines et nonnes, les chubas très colorés (le vêtement traditionnel) des femmes et des enfants et les fleurs d’été, pour se préparer à un séjour de trois semaines pour l’enseignement du Phowa par le Tulku dirigeant des lamas Drikung.
Cet enseignement du Phowa est maintenant donné par le Vénérable K-
Quand on prend l’initiation de Phowa, il est important de recevoir l’initiation d’un Tulku qui perpétue la lignée de succession des maîtres de Phowa. Les bénédictions d’une telle initiation rendront la pratique sûre puisque les bénédictions de la lignée vont s’écouler sans entrave jusqu’au disciple et apporteront avec eux de grands résultats.
Si le Phowa était pratiqué sans cette précaution vitale, les résultats ne seront pas les mêmes et le pratiquant fera face à beaucoup de dangers.
La Foi en le Tulku est d’une importance primordiale. Si la Foi est forte, couplée à une dévotion, alors les résultats seront puissants et immédiats. Si la Foi n’est pas de la plus grande alors les résultats seront moyens, etc.… Et dans le cas d’une petite Foi, aucuns bons résultats ne peuvent être espérées, quelle que soit l’ardeur dans la pratique.
Dans le tantra racine, « Gyud », il est écrit ceci : Même si un homme est si inique au point de tuer un homme saint tous les jours et a commis les cinq lourdes actions, s’il s’engage sur le chemin du Phowa, les voiles du péché disparaîtront. Pour les êtres aux grands péchés et pour tous les êtres, ceci est le chemin de la libération qui est directe et secrète.
Urgyan Rinpotché a dit, « Par la méditation tous peuvent réaliser l’éveil. Ma méditation
est celle que l’on appelle ‘’Ma Gom Pi’’ (c’est-
Naropa dit, « Il y a neuf portes dans le monde mais il n’y en a qu’une seule qui
est celle du maha-
Marpa Lotsawa a dit, « À partir de maintenant, si vous étudiez le Phowa, purifiez, purifiez encore et encore. Alors, à ce moment, lorsque la mort approchera, vous ne connaîtrez aucun désespoir. Si, auparavant, vous vous êtes habitué au Chemin du Phowa alors au moment de la mort vous serez plein de confiance.
Au-
Le chemin profond de Phowa est le chemin saint des Bouddhas qui est le Dharma rapidement réalisé spontanément sans effort de méditation.
Phowa Chen Mo Drikung
Explication du grand Phowa Drikung
Il est très difficile d’obtenir la précieuse existence humaine et une fois qu’on l’a obtenue, on doit l’utiliser afin d’obtenir la Bouddhéité grâce à la juste écoute, la contemplation et la méditation des précieux enseignements. Même si on a obtenu cette existence humaine, elle peut prendre fin soudainement sans prévenir. À cause de la puissance accablante de la paresse dans l’ajournement de notre pratique, notre vie prend fin sans même le réaliser, parce que la vie est si courte et la mort qui galope à notre rencontre est si rapide. Quand elle survient, nous n’avons aucun moyen de lui échapper, et devons l’accepter et continuer une autre vie. À ce moment, ni les biens accumulés, ni nos proches, ni notre corps chéri, rien ne peut nous aider, excepté les enseignements précieux.
Dans les précieux enseignements, le Seigneur Bouddha Śākyamuni a enseigné le Dharma en fonction des différents niveaux de compréhension et de dispositions de tous les êtres par les pratiques des véhicules Śrāvakayana, Pratyekayana et Mahayana.
Le Mahayana traite de l’Hetuyana (la cause) et de Phalayana (le fruit). L’Hetuyana ou le Sūtrayana concerne toutes les pratiques sans initiations tantriques. Dans le Phalayana ou le Vajrayana, il y a beaucoup de moyens (chemins) pour réaliser l’éveil par des procédés de développement et d’achèvement, mais on doit pratiquer diligemment pendant une certaine période de temps pour espérer réaliser la Bouddhéité.
Dans le Vajrayana, la pratique de Phowa est la plus directe et le chemin le plus rapide pour accomplir l’éveil. Il est dit que même le plus grand pécheur a une chance pour atteindre l’éveil grâce à la pratique de Phowa. « Il y a des pratiques pour qu’on réalise l’éveil, mais j’ai un enseignement (le Phowa) qui offre l’éveil sans méditation », disait Marpa, le grand traducteur et le père de la lignée Kagyu.
Le Phowa « Jaktshukma » (le brin d’herbe debout) est l’une des plus précieuses des
pratiques de Phowa. Au huitième siècle, le roi du Dharma au Tibet, Thri-
Le roi, désireux de mettre fin à la souffrance de son ministre, se rendit à la grotte
de Ch’im-
Ce texte fut caché dans le lac Mandala Noir qui se trouve derrière la colline de
Dhaglhagampo. Le roi Nâga, Tsurana-
Padmasambhava partit alors pour rejoindre la terre des Rakṣas. Après plus de trois
cent cinquante ans, la renaissance du ministre Nyima eut lieu à travers le fils d’un
berger. Quand Nyida Sang-
Afin d’apaiser sa grande souffrance, le Bouddha Amitabha lui apparut et lui donna
l’enseignement du Phowa pour le bien de tous les êtres sensibles. Nyiada San-
Le roi Nâga alla alors à l’encontre de Nyida Sang-
Cette transmission de l’enseignement est détenue par la lignée Drikung Kagyudpa. Le pratiquant dévoué qui n’a aucun doute en le lama qualifié et en les enseignements peut expérimenter les signes du Phowa simplement en recevant le Lung (transmission bénite). Ceci a été expérimenté par beaucoup de pratiquants dans le monde entier.
La lignée Drikung Kagyu est l’une des lignées du bouddhisme tibétain. Le fondateur, Kyobpa Jigten Sumgon (1143 – 1217), considéré comme un second Bouddha, était le vajra régent de Phagmo Drupa qui était le chef détenteur de la lignée de Gampopa (1079 – 1153).
L’ordre Drikung Kagyu du bouddhisme tibétain possède de précieux enseignements de
toutes sortes que le Bouddha Śākyamuni enseigna pour le bien de tous les êtres. Cette
lignée possède aussi la transmission complète des pratiques de méditations des cinq
profonds chemins du maha-
Ainsi, la transmission du Phowa donnée par les lamas Drikung vint à être connue comme
le « Drikung Phowa Chen-
Quand on a obtenu n’importe quel signe de la méditation du Phowa, alors on est considéré comme étant préparé à entrer dans le champ de Bouddha du Bouddha Amitabha (Dewachen) au moment de la mort. Il est enseigné qu’on ne retournera plus dans les royaumes du Samsara après avoir pénétré le champ du Bouddha Amitabha et que l’on pourra rapidement réaliser l’éveil. À cause de cela, le Phowa Drikung est devenu particulièrement adapté en ces temps, simplement parce que dans la société d’aujourd’hui, on ne dispose pas du temps ni des circonstances pour parcourir le chemin spirituel comme le firent nos prédécesseurs dans le passé. Nous avons désespérément besoin d’un chemin spirituel qui est simple, adapté, et direct, nous permettant de transformer le stress et le rythme de la vie moderne en une force vitale qui coupe à travers le matérialisme et l’attachement au monde phénoménal, et éveille en nous la réalisation de notre nature de Bouddha.
La méditation de Phowa Drikung est simple et encore puissante. Nous avons la même
opportunité comme l’ont fait les milliers de pratiquants du Tibet, de maîtriser la
pratique de Phowa, nous permettant de transformer l’expérience de la mort, qui est
une certitude, en un moyen de rejoindre la Terre Pure de Dewachen. Aujourd’hui, nous
avons sa sainteté Drikung Kyabgön, le vajra régent du seigneur Jigten Sumgon qui
est la renaissance de Tchenrezi, qui transmet cet enseignement ainsi que d’autres
lamas Drikung comme le vénérable K-
D’après l’enseignement de Patrul Rinpotché dans le « Kunsang Lami Shellung » page
290 – Résumé et enseigné par le Vénérable K-
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