Pratiques → Végétarisme Amitabha

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Voici une courte Faq dédiée principalement aux personnes qui débutent ou découvrent le bouddhisme, et au sujet du végétarisme dans le bouddhisme. Elle peut servir comme une base d’échange entre végétarien et non-végétarien. Elle n’est pas exhaustive mais concise pour lever certains gros doutes. Il faut lire attentivement les mots car il y a un risque de mauvaise compréhension – interprétation. Il s’agit véritablement d’encourager pour le végétarisme en se basant sur la juste raison, la sagesse et la compassion.    


Les bouddhistes doivent-ils être végétariens ?


"Si une personne ne fait pas de mal à aucun être vivant…

et ne tue pas ou n’encourage pas d’autres à tuer – cette personne est un vrai pratiquant spirituel."


Dhammapada (Verset du Bouddha)


"Afin de satisfaire l’estomac humain, tant de vies sont arrachées.

Nous devons promouvoir le végétarisme. Cela est extrêmement important."


Live in a Better Way: Reflections on Truth, Love and Happiness (page 68)
 (His Holiness the 14th Dalai Lama)


1 - Les Bouddhistes doivent-ils être végétariens ?


‘Non puis Oui’…Mais cela finit par s’imposer naturellement. Il s’agit d’une pratique à atteindre et intégrer tôt ou tard.


2 - Pourquoi alors cette confusion ?


Bien que le Bouddha n’ait jamais fait de cela une règle obligatoire pour tous Ses disciples, Il nous a fortement encouragés de l’être. Dans la pratique de bodhisattva de minimiser le mal envers tous les êtres et de leur faire du bien autant que possible, la pratique du végétarisme autant que possible joue un rôle essentiel et indispensable. On peut voir cela dans beaucoup des enseignements du Bouddha.


"La consommation de viande détruit la graine de compassion." Sūtra Mahā-Parinirvāṇa (Le Bouddha)


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"… Ānanda, je permets aux bhikṣus (moines) de manger les cinq genres de chair pure* qui sont le produit de mon pouvoir transcendantal de transformation et non d’un animal massacré. Vous, Brahman, vivez dans un pays où les légumes ne croissent pas parce qu’il fait trop humide et chaud et à cause de tout le gravier et la roche. J’utilise mon pouvoir spirituel de compassion pour vous fournir de la viande illusoire afin de satisfaire votre appétit. Comment alors, après mon nirvāṇa, pouvez-vous manger la chair d’êtres sensibles et ainsi prétendre être mon disciple ?... "


"…Tous les gens qui vivent purement et tous les bodhisattvas même s’abstiennent toujours de marcher sur la pelouse ; comment peuvent-ils être d’accord pour l’arracher ? Comment alors ceux qui pratiquent la grande compassion peuvent-ils se nourrir de la chair et du sang d’êtres vivants ?..."


"…Comment un moine, qui espère devenir un libérateur des autres, peut-il lui-même vivre de la chair des êtres sensibles ?..."


"… Si un homme peut contrôler son corps et son esprit et ainsi s’abstenir de manger des produits d’animaux, Je dis qu’Il sera réellement libéré. Cet enseignement à moi est celui du Bouddha tandis que d’autres ceux des démons…" Śūraṅgama Sūtra (Le Bouddha)


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"Le bodhisattva, dont la nature est Compassion, ne doit pas manger de la viande… par peur de causer la terreur aux êtres vivants… Que le bodhisattva qui se discipline pour obtenir la Compassion, s’abstienne de manger de la chair." Laṅkāvatāra Sūtra (Le Bouddha)


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" Si un bhikṣu voit, entend, ou suspecte que cela a été tué pour lui, il peut ne pas la manger [viande]." Mahavagga du Piṭaka Vinaya (Le Bouddha)  


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"Que l’on ne détruise, ou soit une cause de destruction, d’aucune vie du tout, ni autorise les actes de ceux qui agissent ainsi. Que l’on s’abstienne de la chasse de toutes créatures, à la fois de celles qui sont fortes et de celles qui tremblent dans le monde." Sūtra Nipata (Le Bouddha)


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"J’ai renforcé la loi contre la tuerie de certains animaux et beaucoup d’autres, mais le plus grand progrès de la droiture parmi les hommes vient de l’exhortation en faveur de la non blessure à la vie et de l’abstention de tuer des êtres vivants." Édictes du Roi Aśoka


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Tous les vrais pratiquants du chemin du bodhisattva finalement délaissent la consommation de viande. Dans ses vies passées, le Bouddha en tant que bodhisattva aurait mieux voulu couper sa propre chair pour nourrir un aigle que de le laisser manger le plus petit des oiseaux. Tous les bodhisattvas avancés sont ainsi nécessairement végétariens, puisqu’ils ne peuvent supporter la douleur des êtres sensibles.



3 – Si être végétarien est si important sur le chemin du bodhisattva, pourquoi le Bouddha ne l’était pas ?  


Le Bouddha et la Sangha à Son époque n’étaient pas des végétariens complets comme ils consommaient de la nourriture d’aumônes offertes par des disciples laïques, qu’ils rencontraient "en errant’’ d’un endroit à un autre. Bien que le Bouddha n’ait jamais exigé une nourriture spécifique pour le don, Il parlait contre l’acquisition intentionnelle de viande pour Lui et la Sangha. De cette façon, le Bouddha ne causait jamais directement ni indirectement la mort de tout être pour sa nourriture. D’un autre côté, nous avons la liberté du choix de régime, puisque nous n’avons pas à manger de la nourriture d’aumône. Pourquoi ne pas faire le choix le plus sage et le plus bon ?      


4 - Ne puis-je pas devenir un bon bouddhiste qui n’est pas végétarien ?


Bien sûr que vous le pouvez. La personne qui mange de la viande peut cultiver un cœur pur tout comme celle qui est végétarienne pourrait avoir un cœur impur. Mais pourquoi ne pas cultiver un cœur pur en faisant l’effort extrême de promouvoir la pratique de Compassion en étant végétarien ?


5 - * Mais le Bouddha n’a-t-il pas dit qu’il y avait une viande pure ?


Le Bouddha a avisé les moines que la viande ne devait être acceptée que dans certaines conditions particulières. La viande peut être mangée par la personne qui :


- 1 : Ne voit pas

- 2 : N’entend pas

- 3 : Ou doute…


… au sujet de l’animal qui a été tué expressément pour qu’elle la mange.

- 4 : Est certaine qu’il est mort naturellement

5 : Ou que sa chair a été abandonnée par des oiseaux de proie.


6 – La viande provenant des marchés et restaurants n’est pas considérée comme pure ?


Non, parce que la demande crée l’offre.

Une fois, un disciple du Bouddha demanda à un homme pourquoi il continuait à acheter de la viande. L’homme répondit qu’il faisait cela car le vendeur de viande continuait à vendre de la viande. Quand le vendeur de viande fut questionné sur sa raison de vendre de la viande, il répondit qu’il faisait cela parce que l’homme continuait à lui en acheter. Quand le Bouddha fut consulté pour savoir qui était l’incompétent (en Compassion et Sagesse), Il répondit que les deux l’étaient.

L’offre et la demande sont un évident cycle vicieux. L’univers entier de la consommation de viande et la tuerie animale est un réseau inextricable d’interdépendance, de causes et effets liés. Quand nous achetons de la viande, nous jouons un rôle dans le cercle de la vie et de la mort d’autres êtres. Nous sommes affectés sur le plan karmique.


7 – Qu’est-ce qu’alors la réelle viande pure ?


Voici quelques formes de viande qui peuvent être considérées comme pures.


1 – Viande commandée ou reçue par erreur.

2 – Surplus de viande ou viande jetée

3 – Viande d’animaux qui sont mort naturellement ou par accident depuis au moins 16 heures (le nombre d’heure est d’assurer que la conscience a bien quitté le corps).

4 – Viande provenant de tournées aléatoires d’aumônes comme celles pratiquées dans la tradition bouddhiste du Petit Véhicule.


8 – Est-ce que tuer des végétaux n’est pas aussi prendre la vie ?


Oui. Cependant, la vie des plantes n’est pas la vie sensible – ce ne sont pas des êtres ayant une raison et une émotion. Ils sont toujours une très subtile conscience…


9 – Le fait de cultiver des végétaux ne tue pas beaucoup d’insectes aussi ?


Ceci n’est pas vrai si on choisit de la nourriture organique, qui est cultivée sans l’usage de pesticides (qui peuvent aussi être dangereux pour les humains). En comparaison à la consommation de végétaux non organiques, les pesticides sont utilisés cinquante fois plus quand nous mangeons de la viande – pour tuer des infections afin de produire la nourriture animale. Cela demande dix kilos de protéine végétale pour produire seulement un kilo de protéine animale !

Beaucoup de nos produits quotidiens aussi, proviennent d’animaux – tels que les chaussures en cuir, le lait de vaches, le miel des abeilles, soupe de la graisse animale, médicaments avec un sérum animal (qui pourrait être testé sur des animaux)… Cependant, il y a beaucoup de nouveaux produits qui sont aujourd’hui libres du dérivé animal. Ayant plus de choix, nous devons librement prendre des décisions plus sages sur la façon de vivre la vie de façon plus inoffensive. Envisagez de devenir végétarien !

Malgré tout ce que nous pouvons faire, simplement vivre est déposséder d’autres êtres de leurs nourritures, habitat et/ou la vie dans une certaine mesure.

Par conséquent, les bouddhistes qui pratiquent le chemin du bodhisattva devraient tous faire ce qu’ils peuvent pour éviter de tuer, et plutôt protéger la vie, voir même encourager d’autres dans ce sens.

               

10 – Pouvez-vous me convaincre davantage d’être végétarien(-ne) ?


Voici quelques bonnes raisons d’être végétarien(-ne) :


1 – Bien être personnel – Aucune maladie ne peut venir d’un régime végétarien équilibré. Une preuve médicale établit que tous les genres de maladies peuvent surgir de la consommation de viande, tandis qu’avoir un régime végétarien peut non seulement prévenir, mais aider à soigner beaucoup de maladies. La constitution de notre corps n’est pas faite pour la digestion de viande. Par exemple, nos dents et notre structure intestine sont virtuellement identiques à ceux des herbivores, et non aux animaux carnivores. En mangeant des animaux qui meurent dans la grande peur et la haine, nous engloutissons aussi leurs toxines de peur et de haine, ce qui affecte à la fois notre santé physique et spirituelle.

2 – Bien-être des animaux – La vie des animaux emprisonnés et des vies torturées avant l’horreur final d’être massacrés. En vie, ils souffrent de surpeuplement, de la castration et d’autres cruautés nombreuses.

3 – Bien être de l’environnement – L’élevage d’animaux épuise les ressources en énergie de la Terre, du sol, des récoltes et de l’eau. Cela crée aussi une grande quantité d’eaux usées nuisibles animales et des gaz à effet de serre.

4 – Bien être des humains – Plus de deux tiers du sol de culture sur Terre est utilisé pour cultiver la nourriture animale pour animaux qui doivent être tués pour la viande. Aucune faim humaine n’existerait si l’élevage animal pour les riches consommateurs de viandes était réduit, en convertissant les récoltes comme nourriture pour les citoyens des pays du tiers monde.

5 – Paix sur Terre – Les guerres, émeutes raciales et d’autres formes liées d’agitation humaine sont des résultats de karma collectif de haine générée quand des animaux assassinés en groupe, qui meurent dans la grande peur et la haine, renaissent comme humains.


"Pendant des centaines de milliers d’années

Le ragoût dans le pot a brassé la haine et le ressentiment

Qui est difficile à arrêter.

Si vous souhaitez savoir où il y a des désastres d’armées et d’armes dans le monde,

Écoutez les cris pitoyables des abattoirs à minuit."


Un verset ancien chinois traduit par l’équipe du Monastère Montagne d’Or


6 – Tous les êtres d’une façon ou une autre ont été nos parents. La pratique du végétarisme est ainsi la pratique de la piété filiale. C’est la pratique de l’amour bienveillant, de la Compassion et de l’équanimité pour tous les êtres, en reconnaissant qu’ils ont la nature de bouddha (le potentiel pour devenir Bouddha) comme nous.


11 – Que se passe-t-il si la nourriture végétarienne est difficile à trouver ?


Une autre raison pour laquelle le Bouddha n’a jamais fait du végétarisme une règle obligatoire (en tout cas de suite) est Sa compréhension que les conditions karmiques et d’existence de gens différents sont différentes. Par exemple, il serait complètement impossible pour tous les tibétains bouddhistes d’avoir un régime végétarien quand le Tibet peut à peine cultiver des végétaux. Cependant, au moins trois grands monastères tibétains sont devenus complètement végétariens aujourd’hui avec l’aide de nourriture importée.

Que se passe-t-il si vous ne pouvez trouver de la nourriture végétarienne toute prête ? Cela signifie-t-il que vous n’avez pas d’autre choix que de manger de la viande ? Pensez encore attentivement… le chemin de Compassion n’est pas toujours facile à parcourir. Cela implique de faire des sacrifices. Être engagé végétarien pourrait signifier avoir à faire plus de distance pour trouver de la nourriture végétarienne.


12 – Saviez-vous que le Bouddha était un végétarien de cœur ?


Le Bouddha a remarqué que la viande qu’IL consommait au cours de Sa vie entière était manifestée par Sa grande compassion et ses pouvoirs psychiques. C'est-à-dire, non seulement la viande existe déjà en théorie comme de la viande pure, mais ce n’est même pas de la vraie viande !

En d’autres termes, le Bouddha était un végétarien complet de cœur !

Cela vaut la peine de remarquer que le Bouddha n’est pas mort d’avoir mangé de la viande (empoisonnée ou du porc putride), comme cela est si souvent erroné d’entendre. Son dernier repas consistait de "sukara-maddava" – qui est correctement traduit pour être (1) une nourriture légère de cochon, c.à.d. nourriture mangée par des cochons, (2) "délice de cochons’’ ; c.à.d. une nourriture favorite pour cochons, (3) "cochon concassé’’, c.à.d. nourriture piétinée par des cochons. C’était en réalité un genre de champignons appelé truffe.

  

13 – Pourquoi certains pratiquants bien connus ne sont pas végétariens ?


Certains de ces pratiquants sont avancés dans la pratique du bodhisattva, qui mangent de la viande comme moyens habiles et par compassion pour faire le bien de plus d’êtres indirectement. En fait, il se pourrait même qu’ils soient en réalité des êtres éveillés qui sont capables de manifester une ’fausse’’ viande comme le Bouddha. Si on souhaite suivre la pratique de ces maîtres, on doit être sûr de notre motivation. Si ce n’est pas de la compassion ou de la sagesse, c’est de l’avidité et de l’ignorance comme jeu – rien d’autre que la rationalisation égoïste.


C’est aussi une erreur de penser qu’en mangeant de la viande, on générera une connexion karmique du Dharma avec les êtres défunts, afin de les aider dans le futur. Ces êtres préféreraient être en connexion karmique avec nous en vie – et non quand ils sont dans vos assiettes !


D’après un autre angle de vue, la libération animale (soulager la vie) est facilement pratiquée quand nous pratiquons le végétarisme – qui est simplement libérer des animaux de nos tables de dîner. Si on pense avec attention, c’est réellement spirituellement hypocrite de libérer des animaux de la capture quand on mange de la viande. C’est spécialement le cas quand la libération animale est faite à certains moments, d’une manière fortuite ignorante, mettant en péril l’équilibre environnemental, les animaux eux-mêmes et d’autres animaux.  

Hummmm…Je ne suis pas encore sûr de devenir végétarien…  

Bien… Le Bouddha vous a laissé le choix !


Souvenez-vous – le Bouddhisme est une « religion » libre. Bien qu’il y ait toujours des choix plus bons et sages à prendre pour vous, vous êtes aussi libre de choisir autrement.


Un régime végétarien n’est pas obligatoire pour les bouddhistes. Cependant, pour ceux qui suivent les enseignements du Grand Véhicule, c’est important et inévitable. Mais les enseignements du Bouddha étaient ouverts et flexibles sur le sujet et chaque pratiquant a le choix d’être végétarien ou non…en tout cas jusqu’à un certain point.  


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