Amitabha Roue du Dharma Amitabha Terre Pure

Cet enseignement contient des éléments très précieux  et très utiles pour pouvoir envisager la mort de façon sereine lorsque l’on s’engage avec confiance dans la pratique du Dharma de notre vivant.  


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Mort, État intermédiaire et Renaissance

de Sa Sainteté le quatorzième Dalaï-lama


La mort


De part les afflictions du désir, de la haine et de l’ignorance, les actions du karma contaminées sont accomplies, lesquelles établissent des potentialités dans l’esprit sous la forme de dispositions. Quand le temps de vie prend fin, une personne qui a de telles dispositions renaît encore dans le cycle de l’existence avec un esprit et un corps en accord avec ces causes contaminées.

Certaines personnes meurent suite à l’épuisement complet de l’élan de cette action qui, dans une autre vie, établit la fondation pour celle-ci. D’autres meurent sans avoir épuisé leur temps alloué, à travers l’inachèvement des causes de maintien de la vie, telles qu’un manque ou des nécessités. Ceci est appelé la mort inopportune, ou la mort suite à la consommation de mérite ; du fait que l’élan de l’action qui a établi cette vie reste, mais les circonstances externes concordantes qui sont accomplies à travers des actions méritoires dans les vies passées ne restent pas.    

Une personne meurt dans un état d’esprit vertueux, non vertueux ou neutre. Dans le premier cas, la personne mourante peut prendre à l’esprit un objet vertueux, tel que les Trois Joyaux (le Bouddha, sa Doctrine et la Communauté spirituelle) ou son propre lama, en générant de cette façon un esprit de foi. Ou bien il ou elle peut cultiver une Équanimité sans mesure, devenant libre du désir, de la haine à l’égard des êtres sensibles, ou méditer sur la vacuité ou encore cultiver la compassion. Ceci peut être fait soit à travers notre propre souvenir sur la nécessité de le faire ou suite à l’exhortation d’autrui. Si de telles attitudes sont cultivées au moment de mourir, on meurt dans un état d’esprit vertueux, grâce auquel notre renaissance est améliorée. Il est bon de mourir de cette façon.

Parfois, cependant, il arrive que d’autres, même s’ils ne cherchent pas volontairement à faire naître la colère, ennuient la personne mourante avec leur nervosité, le ou la rendant ainsi en colère. Parfois, aussi, des amis ou des proches se rassemblent autour du lit du mourant et se lamentent d’une telle façon qu’ils excitent le désir manifeste. Que cela soit le désir ou la haine, si on meurt dans un état négatif auquel on est habitué, cela est très dangereux.

Certains meurent dans un état d’esprit neutre, ne prenant ni un objet précieux comme refuge, ni générant le désir ou la haine.

Ces trois attitudes, vertueuse, non vertueuse et neutre, sont présentes jusqu’à la survenue de l’esprit subtil de la mort. D’après le système du soutra, cet esprit  final subtil est nécessairement neutre ; parce que, contrairement au Yoga Tantra le plus haut, le soutra ne décrit pas les techniques pour transformer des états subtils de l’esprit en des états vertueux, mais seulement pour des cas grossiers. Un pratiquant qualifié du Tantra, cependant, peut convertir les états subtils de l’esprit associés à la mort en un chemin vertueux de conscience. A ce niveau, notre pratique est très profonde.

Dans n’importe quel cas, l’attitude juste avant la mort est très importante ; parce que, si même un pratiquant modérément développé est perturbé à ce moment, le désir manifeste ou la haine va être généré. La raison en est que nous avons des prédispositions établies par nos mauvaises actions passées, lesquelles sont prêtes à être activées dès la rencontre de circonstances désavantageuses. Ce sont ces dispositions qui apportent l’élan pour des renaissances en tant qu’animal, et ainsi de suite. Pareillement, nous avons des dispositions établies par des actions vertueuses dans nos vies passées, qui, à l’encontre de circonstances avantageuses, apporteront l’élan pour des vies heureuses comme humain et ainsi de suite.  

Ces capacités qui sont déjà présentes dans notre continuum mental sont nourries par l’attachement et le saisi, menant à une mauvaise ou heureuse existence. Ainsi, si la prédisposition laissée par un mauvais karma est activée, une vie comme animal, esprit affamé ou dans les enfers en résultera.

De même, si une personne qui habituellement se comporte de façon mauvaise meurt avec une attitude vertueuse, il ou elle renaîtra sans doute dans une bonne condition. Par conséquent, il est très important pour le mourant et ceux qui l’entourent d’éviter de créer des situations de désir ou de haine et à la place encourager des états vertueux de l’esprit. Nous devons connaître cela.

Ceux qui meurent dans un état d’esprit vertueux ont un sentiment de passer de l’obscurité à la lumière, sont libres d’anxiété et voient des apparences plaisantes. Il existe de nombreux cas de personnes très malades qui, à l’approche de la mort, parlent d’être dans un grand confort malgré leurs maladies. D’autres, moins malades sombrent dans une grande terreur, en respirant péniblement.  Ces dernières qui sont noyées dans des pensées non vertueuses, ont le sentiment d’aller de la lumière vers l’obscurité et voient des formes déplaisantes.

Certaines personnes dont la chaleur physique a diminué par la maladie deviennent désireuses de chaleur, fortifiant ainsi les prédispositions pour une renaissance comme des êtres dans l’enfer chaud, où ils prennent naissance dans un endroit d’extrême chaleur. D’autres, attachés au sentiment de désir de froid, par exemple, d’un verre d’eau, fortifient les prédispositions pour renaître comme des êtres dans l’enfer froid, établissant ainsi une connexion pour une telle renaissance. Ainsi, il est très important d’éviter des pensées désireuses au moment de la mort et diriger son esprit vers des objets salutaires.   

Dans la vie de tous les jours, les attitudes de désir, de haine, de jalousie, etc…, auxquelles nous sommes habituées, deviennent manifestes seulement à la moindre provocation ; mais celles avec lesquelles nous avons peu de familiarité produisent un effet considérable, tel qu’un recours au raisonnement, pour les manifester. Pour cette même raison, l’attachement fort est généré à cause de l’ego,  puisque l’on craint que notre ego devienne inexistant. Cet attachement fait office de lien connectant à l’état intermédiaire entre les vies ( bardo ) ; l’intérêt d’un corps, en retour, agit comme une cause établissant le corps de l’être intermédiaire.   

Pour les personnes fortement habituées aux actions non vertueuses, la chaleur du corps disparaît en premier de la partie haute du corps et ensuite des autres parties ; tandis que, pour ceux qui sont fortement habitués aux actions vertueuses, la chaleur se retire en premier des pieds. Dans les deux cas, la chaleur se rassemble à la fin au niveau du cœur, duquel la conscience sort. Ces particules de matière, de semence et de sang combinée, dans lesquelles la conscience est rentrée initialement dans le ventre de la mère au début de la vie, deviennent le centre du cœur ; et de ce point ci, la conscience ultimement s’échappe à la mort.   


État intermédiaire


Immédiatement après, l’état intermédiaire débute, excepté ceux qui renaissent dans les royaumes sans forme de l’espace infini, de la conscience infinie, « le rien » ou le pic du cycle des existences, pour qui la nouvelle vie débute immédiatement à la mort.

Si un endroit de renaissance approprié à nos dispositions n’est pas trouvé, une courte mort arrive au bout de sept jours, et on renaît dans un autre état intermédiaire. Ceci peut arriver au plus six fois, avec pour résultat que la plus longue période passée dans l’état intermédiaire est de 49 jours.


Renaissance


Ceci signifie que ces êtres qui, même après un an écoulé après la mort, rapportent qu’ils n’ont pas trouvé un endroit pour renaître, ne sont pas dans l’état intermédiaire mais ont repris naissance comme esprits.

Si on reprend naissance comme humain, on voit sa future mère et son futur père en accouplement. Si on doit renaître en tant que mâle, cette vision génère un désir pour la mère ainsi que de la haine pour le père, et vice versa si on doit renaître en tant que femelle. En étant désireux, on se précipite pour engager la copulation ; mais une fois sur le lieu, on ne voit que l’organe sexuel du partenaire désiré. Ceci crée de la colère, qui provoque la cessation de l’état intermédiaire et établit la connexion pour la vie future. On pénètre alors le ventre de la mère et commence ainsi la vie humaine. Quand la semence du père et le sang de la mère sont joints avec cette vie ou avec cette conscience, ils se développent naturellement et graduellement en éléments humains.

On est attiré par le désir pour notre prochain lieu de naissance, même s’il s’agit des enfers. Par exemple, un boucher pourrait voir un mouton à distance comme dans un rêve ; une fois sur place pour le tuer, l’apparence disparaît, le rendant colérique, et de ce fait, son état intermédiaire cesse et sa nouvelle vie dans les enfers commence. Aussi, comme cela a été dit plus haut, ceux qui doivent renaître dans les enfers sont attirés par la chaleur ; dans les enfers froids, par le froid. L’état intermédiaire dans lequel se trouve l’être qui doit avoir une mauvaise renaissance est lui-même très effrayant ; à la fin, on se précipite à l’endroit de la renaissance et, quand notre volonté n’est pas accomplie, on s’énerve, d’où la cessation de l’état intermédiaire et l’arrivée de la nouvelle vie.

La connexion à la vie est, de cette façon, le résultat de l’influence du désir, de la haine et de l’ignorance. Jusqu’à ce que ces afflictions soient surmontées, on est comme ligoté dans des chaînes sans liberté. En effet, il y a des bonnes et des mauvaises renaissances ; mais, quand on est encore lié, on doit porter le fardeau du mental et des agrégats physiques qui sont sous l’influence des actions contaminées et des afflictions. Ceci n’a pas lieu seulement une fois, mais encore et encore sans arrêt.

Pour venir à bout des souffrances de la naissance, de l’âge, de la maladie et de la mort, le désir, la haine et la confusion doivent être surmontés. Leur racine, au détour, est l’ignorance, la conception d’une existence inhérente de personnes et de phénomènes.

La médecine externe soulage les souffrances superficielles mais ne peut guérir le problème central. Les pratiques internes, comme avoir recours à des antidotes spécifiques contre le désir et la haine, aident beaucoup plus, mais leurs effets sont cependant temporaires. Si on peut détruire l’ignorance, leur racine, alors tout cela cessera en conséquence.

Si l’ignorance est éliminée, alors les actions contaminées qui dépendent d’elle sont arrêtées.

De plus, sans ignorance, l’attachement et les prédispositions établies par les actions passées cessent d’opérer, et de là, le cycle incontrôlé de la renaissance prend fin.



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