Amitabha Roue du Dharma Amitabha Terre Pure

DIX DOUTES AU SUJET DE LA TERRE PURE

(Ten Doubts About Pure Land)

Patriarche Chih i - T’ien T’ai - (538 -597) École du Sūtra du Lotus



Questions 1 : La Grande compassion est l’appel de vie des Bouddhas et Bodhisattvas. Ainsi, ceux qui ont développé l’Esprit d’Éveil, souhaitant sauver et conduire les autres êtres sensibles vers l’autre rive, devraient simplement faire le vœu de renaître dans le Triple Royaume, parmi les cinq turpitudes et les chemins néfastes. Pourquoi devrions-nous abandonner les êtres sensibles pour mener une vie égoïste de tranquillité ? N’est-ce pas ceci un manque de compassion, une préoccupation avec des besoins égoïstes, contraire au chemin vers l’Éveil ?


Réponse :


Il existe deux types de Bodhisattvas. Le premier type concerne ceux qui ont suivi la voie de Bodhisattva pendant un temps long et ont atteint la Tolérance de la Non-Naissance (vue profonde au sein de la non-origine des phénomènes). Ce reproche s’applique à eux.

Le second type concerne les Bodhisattvas qui ont atteint la Tolérance de la Non-Naissance, ainsi que les êtres ordinaires qui viennent juste de développer l’Esprit d’Éveil. S’ils aspirent à parfaire cette Tolérance et entrent dans une vie mauvaise du Triple Royaume pour sauver les êtres sensibles, ils devraient rester à proximité constante des Bouddhas. Comme cela est dit dans le traité de la Perfection de Sagesse :


" Il n’est pas sage pour les êtres humains qui sont toujours liés par tous les genres d’afflictions, même s’ils possèdent un grand Esprit compatissant, de rechercher une renaissance prématurée dans ce mauvais royaume pour sauver les êtres sensibles.

"Pour en est-il ainsi ? C’est parce que dans ce mauvais, souillé monde, les afflictions sont puissantes et très largement répandues. Ceux qui manquent du pouvoir de la Tolérance [de la Non-Naissance] sont liés à être tenaillés par les circonstances externes. Ils deviennent alors esclaves à la forme et au son, à la gloire et à la richesse, avec pour résultat un karma d’avidité, de colère et de désillusion. Une fois que ceci arrive, ils ne peuvent même pas se sauver eux-mêmes, encore beaucoup moins les autres !

"Si, par exemple, ils renaissent dans le royaume humain, dans ce mauvais environnement rempli de non croyants et d’éternalistes, il est difficile de rencontrer des sages authentiques. Par conséquent, il n’est pas facile d’entendre le Bouddha Dharma ni accomplir les objectifs des sages.

"De ceux qui ont planté les graines de la générosité, de la moralité et des bénédictions dans leurs vies passées et qui ainsi jouissent maintenant du pouvoir de la gloire, combien ne sont pas entichés par une vie de bienêtre et d’honneur, se vautrant dans la luxure et l’avidité sans fin ?

"Par conséquent, même quand ils sont conseillés par des enseignants éveillés, ils ne les croient pas du tout ni agissent en accord avec eux. De plus, pour satisfaire leurs passions, ils prennent avantage de leur pouvoir d’existence et d’influence, créant une grande masse de mauvais karma. Ainsi, quand leur vie présente prend fin, ils descendent sur les trois voies funestes pour des éons innombrables. Après cela, ils renaissent en tant qu’humains de bas statut économique et social. S’ils ne rentrent alors pas même de bons conseillers spirituels, ils continueront à être illusionnés, créant plus de mauvais karma et descendant encore une fois vers les destinées inférieures funestes. Depuis un temps immémorial, les êtres sensibles pris dans le cycle de Naissance et de Mort se sont trouvés dans cette situation délicate. Ceci est appelé ‘la Difficile Voie de Pratique’."

Le Sūtra de Vimalakīrti établit aussi ceci,


"Si vous ne pouvez même pas soigner votre propre maladie, comment pouvez-vous soigner les maladies des autres ?"


Le Traité de la Perfection de Sagesse rajoute de plus,

"Prenez le cas de deux personnes, chacune regarde un proche se noyer dans la rivière. La première personne, agissant par instinct, hâtivement saute dans l’eau. Cependant, parce qu’elle manque des moyens habiles nécessaires, à la fin, toutes deux se noient. La seconde personnes, plus intelligente et mieux munie, se dépêche pour dénicher un bateau et naviguer pour la sauver. Ainsi, les deux personnes échappent de la noyade.

"Les nouveaux aspirants Bodhisattvas sont comme le premier individu, qui manquent de pouvoir de Tolérance [de Non-Naissance] et ne peuvent sauver les êtres sensibles. Uniquement les Bodhisattvas qui restent proches des Bouddhas et atteignent cette Tolérance peuvent se substituer aux Bouddhas et conduire les êtres sensibles innombrables au-delà vers la rive, tout comme la personne qui possède un bateau."


Le Traité de la Perfection de Sagesse continue ainsi :


"Ceci n’est pas différent d’un jeune enfant qui ne devrait pas quitter sa mère, au risque de tomber dans un puit, se noie dans la rivière ou meure de soif ; ou un jeune oiseau dont les ailes ne sont pas pleinement développées. Il doit accommoder son temps, en sautant de branche en branche, jusqu’à pouvoir voler au loin, sans obstacle et à loisir.

‘Les personnes ordinaires qui manquent de Tolérance de la Non-Naissance devrait se limiter eux-mêmes à la récitation du Bouddha, pour accomplir l’Esprit focalisé en un point. Une fois ce but atteint, au moment de la mort, ils renaîtront sans doute dans la Terre Pure. Ayant vu le Bouddha Amitabha, et atteint la Tolérance de la Non-Naissance, ils peuvent barrer le bateau de cette Tolérance dans la mer de la Naissance et de la Mort, pour conduire les êtres sensibles de l’autre côté et accomplir des actions de Bouddha à volonté."

Pour ces raisons, les pratiquants compatissants qui souhaitent enseigner et convertir les êtres dans l’enfer, ou entrer dans la mer de la Naissance et de la Mort, devraient garder à l’esprit les causes et conditions pour renaître en Terre Pure. Ceci se réfère au "Chemin Facile de pratique" dans le commentaire sur les dix niveaux des Bodhisattvas.


Question 2 : Tous les phénomènes sont par nature vides, toujours non nés [Non-Naissance], égaux et calmes. N’allons-nous pas à l’encontre de cette vérité quand nous abandonnons ce monde, en recherchant une renaissance dans la Terre de Suprême Félicité ? Le Sūtra de Vimalakīrti enseigne que " pour renaître dans la Terre pure, vous devriez en premier purifier votre esprit ; uniquement lorsque l’Esprit est pur, les Terres de Bouddha seront pures." Les pratiquants de la Terre Pure ne vont-ils pas à l’encontre de cette vérité ?


Réponse : Cette question impliquent deux principes et peuvent se traiter sur deux niveaux.


A) Sur le niveau de la généralité, si vous pensez que rechercher une renaissance en terre Pure signifie "partir d’ici et chercher là-bas", et est donc incompatible avec la Vérité de l’Ainsité Égale, ne commettez-vous pas la même erreur en vous accrochant à ce monde Sahā et sans rechercher une renaissance en Terre pure, c'est-à-dire "partir de là-bas et s’accrocher ici" ? Si, d’un autre côté, vous dites, "Je ne recherche ni une renaissance en Terre Pure, ni ne souhaite de rester ici," vous sombrez dans l’erreur du nihilisme.


Le Sūtra du Diamant établie dans ce passage :


"Subhūti,... n’ai pas une telle pensée. Pourquoi ? Parce que celui qui développe l’Esprit Suprême Éveillé ne soutient pas la vue de la [totale] annihilation [des marques des dharmas.] (Bilingual buddhist Series, Vol.I Taipei : Buddhist Cultural Series, 1962 p.130.)


B) Sur le niveau des spécificités, puisque vous avez fait allusion à la vérité de la Non-Naissance et au Pur Esprit, je voudrais vous donner l’explication suivante.


Non-Naissance est précisément la vérité de Aucune-Naissance et Aucune-Mort. Aucune-Naissance signifie que tous les dharmas sont de faux agrégats, nés de causes et conditions, sans Nature Propre. Par conséquent, ils n’ont aucune réelle "nature de naissance" ou de "temps de naissance". Sous l’analyse, ils ne viennent pas réellement de partout. Par conséquent, ils sont dits avoir Aucune-Naissance.

Aucune-Mort signifie que, quand ils se sont dissous, ils ne peuvent être morts. Parce qu’ils n’ont aucune réelle place où retourner, ils sont dits n’être pas éteints (Aucune-Mort).

Pour cette raison, la vérité de Non-Naissance (ou Aucune-Naissance Aucune-Mort) ne peuvent exister en dehors des phénomènes ordinaires, qui sont sujets à la naissance et à la mort. Par conséquent, Non-Naissance ne signifie pas du tout ne pas chercher renaissance en la Terre Pure.

Le Traité sur la Voie du Milieu (Médiane) établie :


"Les Dharmas (Phénomènes) naissent de causes et conditions. Je dis qu’ils sont ainsi vides. Ils sont aussi nommés erreurs et fictifs, et cela est aussi la vérité de la Voie Médiane."


Il rajoute aussi :


"Les Dharmas ne sont ni nés spontanément ni ne s’élèvent d’autres. Ils ne naissent ni ensembles ni séparés de causes et conditions. Ils sont pour cela dits avoir la Non-Naissance."


Le Sūtra Vimalakīrti établie :


"Bien qu’il sait que les Terres de Bouddha/ Sont vacuité comme les êtres vivants/Il continue à pratiquer la Terre Pure (Dharma)/pour enseigner et convertir les hommes." (Charles Luk, The Vimalakīrti Nirdeśa Sūtra, p.88)


Il rajoute :


"Nous pouvons construire des demeures à volonté sur une terre vide, mais il est impossible de construire au milieu de l’espace."


Quand les Bouddhas prêchent, ils se réfèrent habituellement en les Deux Vérités [conventionnelle et ultime]. Ils ne détruisent pas le fictif, les identités provisoires des phénomènes tandis qu’ils révèlent leurs véritables caractéristiques.

C’est pourquoi le sage, tandis qu’il s’efforce de tout cœur pour une renaissance en la Terre Pure, il comprend aussi que la nature de renaissance est intrinsèquement vide. Ceci est vraie Non-Naissance, et aussi la signification de "Uniquement quand l’esprit est pur, les terres de Bouddhas seront pures."

Les sourds et ignorants, d’un autre côté, sont pris dans le concept de naissance. En entendant le terme "Naissance", ils comprennent que cela signifie vraiment naissance ; en entendant "Non-Naissance’’, ils s’accrochent à sa signification littérale] et pensent qu’il n’y a aucune naissance nulle part. peu sont ceux qui réalisent que "Naissance est précisément Non-Naissance, et Non-Naissance n’entrave pas la Naissance."

Parce qu’ils ne comprennent pas ce principe, ils provoquent des arguments, calomnient et déprécient ceux qui recherchent une renaissance dans la Terre Pure de l’Ouest. Quelle grande faute ! Ils sont coupables de vilipender le dharma et appartiennent aux rangs des éternalistes illusionnés (non bouddhistes).


Question 3 : Toutes les terres pures des Bouddhas des dix directions ont des qualités et vertus égales. Leur Nature de Dharma est aussi la même. Par conséquent, le pratiquant devrait méditer sur toutes les vertus des Bouddhas et rechercher une renaissance dans les diverses terres pures des dix directions. Pourquoi devrait-il spécialement rechercher une renaissance dans la Terre Pure d’un Bouddha particulier (c'est-à-dire Amitabha) ? N’est-ce pas contraire à la vérité de "l’égalité dans la recherche d’une renaissance ?"


Réponse :


Toutes les terres pures des Bouddhas sont, en réalité égales. Néanmoins, puisque la majorité des êtres sensibles dans notre monde généralement ont des faibles facultés et des esprits éparpillés et souillés, il sera très difficile pour eux d’accomplir le samādhi, à moins qu’il se concentre exclusivement sur un royaume.

Ma pratique de focalisation constante sur le Bouddha Amitabha est la "Seule Marque de Samādhi". Parce que l’Esprit est exclusivement dévoué à une chose, le pratiquant accomplit une renaissance dans la Terre Pure. Dans le Sūtra Renaissance en Accord avec Ses Vœux, le Bouddha Śākyamuni a reçu une question d’un Bodhisattva, "Unique Honoré ! Il y a des terres pures dans les dix directions. Pourquoi exposez-vous spécialement la Terre pure de l’Ouest et exhortez-vous les êtres sensibles à se focaliser continuellement sur le Bouddha Amitabha, en recherchant une renaissance en Sa Terre ?"

Le Bouddha répondit, "Les êtres sensibles dans ce Monde Saha généralement ont des esprits pollués et dispersés. Par conséquent, j’expose seulement une Terre Pure dans l’Ouest, en focalisant leurs esprits sur un seul royaume. S’ils méditent sur tous les Bouddhas, le champ d’attention sera trop large, leurs esprits seront perdus et éparpillés et ils trouveront difficile d’atteindre le samādhi. Ainsi, ils échoueront à accomplir une renaissance en Terre Pure.

"De plus, rechercher les vertus d’un Bouddha est identique à rechercher les vertus de tous les Bouddhas – puisque tous les Bouddhas ont une Nature de Dharma commune. C’est pourquoi se focaliser sur Amitabha est se focaliser sur tous les Bouddhas, renaître en Terre Pure est renaître dans toutes les Terres Pures."


Ainsi, le Sūtra Avataṃsaka dit :


"Les corps de tous Bouddhas/sont le corps d’un seul Bouddha/. Ils ont le même Esprit et la même sagesse/. Ils sont aussi égaux en pouvoir et intrépidité."


Le Sūtra Avataṃsaka rajoute :


"Il en est comme de la lune, ronde et brillante, son image reflétée sur toutes les rivières et tous les étangs. Bien que le reflet soit partout, il n’y a rien d’autre qu’une seule lune. De même est-ce pour ... [les Bouddhas].

Bien qu’ils apparaissent dans tous les royaumes, leurs corps ne sont pas duels."

En résumé, sur la base de ces exemples, le sage comprendra la vérité que "Un est tout, tout est Un." Quand cette vérité est saisie, se concentrer sur un Bouddha est précisément se concentrer sur tous les Bouddhas.


Question 4 : Il existe beaucoup de Bouddhas et de terres pures dans les dix directions. Même si les êtres sensibles dans ce monde ont des esprits éparpillés, des dispositions polluées, de façon telle que se concentrer sur beaucoup de Bouddhas leur rend difficile de d’atteindre le samādhi, pourquoi ne devraient-ils pas réciter le nom de n’importe quel Bouddha, selon leur souhait, et rechercher une renaissance dans n’importe quelle terre pure, en accord avec leurs vœux ? Pourquoi se concentrer spécialement sur le Bouddha Amitabha et rechercher une renaissance dans la Terre de Suprême Félicité ?


Réponse :


Les gens communs manquant de sagesse devraient suivre l’enseignement du Bouddha plutôt que d’agir arbitrairement de leur plein gré. C’est pourquoi, depuis un temps immémorial, les pratiquants de la Terre Pure ont tous diligemment récité le nom du Bouddha Amitabha.

Que signifie suivre l’enseignement du Bouddha ?

Au cours de vie dédiée à prêcher, le Bouddha Śākyamuni constamment a encouragé les êtres sensibles à se focaliser sur le Bouddha Amitabha et à rechercher une renaissance en la Terre de Suprême Félicité. Ceci est mentionné dans des Sūtras tels que le Sūtra Amitabha, le Sūtra du Lotus, le Sūtra sur la Méditation, l’Avataṃsaka Sūtra... Dans de nombreux Sūtras, le Bouddha nous a constamment exhorté de rechercher une renaissance dans la Terre de l’Ouest. Ceci n’est pas seulement vrai pour les Sūtras, dans leurs commentaires, les Bodhisattvas et les Patriarches unanimement nous ont conseillé de rechercher une renaissance en la Terre de Suprême Félicité.

De plus, le Bouddha Amitabha possède le pouvoir de ses Quarante-huit Vœux compatissants pour sauver les êtres sensibles. Le Sūtra de la Méditation dit ceci :


"Le Bouddha Amitabha possède 84 000 signes de perfection, chaque signe possède 84 000 marques mineures d’excellence et de chaque marque mineure 84 000 rayons de lumière brillent en éclat, illuminant le royaume entier du Dharma [cosmos] pour rassembler, sans exception, tous les êtres sensibles qui pratiquent la récitation du Bouddha. Si n’importe quel être récite Son nom, il y aura correspondance cause et réponse, et il renaîtra sans doute en Terre Pure."


De plus, le Sūtra Amitabha, le long Sūtra Amitabha, etc. enseigne que quand le Bouddha Śākyamuni a prêché ces Sūtras, les Bouddhas des dix directions, aussi nombreux que les grains de sable du Gange, tous "ont étendu leurs langues pour couvrir l’univers entier," pour témoigner de la vérité que tout être sensible qui récite le nom du Bouddha Amitabha sera assuré de renaître en la Terre de Suprême Félicité, grâce au grand pouvoir de vœu du Bouddha.

Nous devrions savoir que le Bouddha Amitabha a de grandes affinités (causes et conditions) avec ce monde. Comme le dit le long Sūtra Amitabha :


"Dans l’âge de déclin du Dharma, quand tous les Sūtras auront disparu, seul ce Sūtra restera pendant une centaine d’années pour sauver les êtres et les mener vers la Terre Pure de l’Ouest."

Ceci démontre que le Bouddha Amitabha a de fortes affinités avec les êtres sensibles dans ce monde souillé.

Bien que un ou deux ont, d’une façon générale, exhorté à la renaissance dans d’autres terres pures, ceci ne peut être comparé au fait que de nombreux Sūtras et commentaires ont profondément pointé la Terre de Suprême Félicité comme étant l’objet de la concentration.


Question 5 : Les gens ordinaires sont entièrement empêtrés dans un lourd mauvais karma et sont pleins de tous les genres d’afflictions. Même s’ils peuvent avoir quelques vertus résultant d’une pratique, ils trouvent difficile de maîtriser même une fraction de leurs perturbations et entraves. La Terre de Suprême Félicité, d’un autre côté, est extrêmement purement ornée, transcendant le Triple Royaume. Comment de tels mortels dépravés peuvent-ils espérer y renaître ?


Réponse :


Il y a deux conditions pour renaître : "propre pouvoir" et "pouvoir autre". En ce qui concerne le propre pouvoir, tandis que les êtres ordinaires de ce monde, totalement liés [par leurs attachements et leurs afflictions], peuvent avoir quelque degré de pratique, en réalité, ils ne peuvent toujours pas renaître en Terre Pure ni mériter d’y demeurer.


Le "Peace and Bliss Collection"’ (Paix et Félicité Collection) établit :

"Ceux qui développent en premier l’Esprit d’Éveil – partout du niveau des êtres ordinaires complément enchaînés et ignorants des Trois Joyaux et de la Loi de Cause et Effet – devraient se baser initialement sur la Foi. Ensuite, quand ils se sont embarqués sur le chemin de l’Éveil, les préceptes devraient servir comme fondation. Si ces êtres ordinaires acceptent les préceptes du Bodhisattva et continuent à les maintenir sans faille et sans interruption pendant trois kalpas, ils atteindront la Première Demeure du Bodhisattva.

"S’ils poursuivent leur pratique de cette manière à travers ...les Dix Pāramitās ainsi que des pratiques et des vœux innombrables, un après l’autre sans interruption, à la fin de dix kalpas ils atteindront la Sixième Demeure du Bodhisattva. Qu’ils continuent ainsi, et ils atteindront la Septième Demeure (Non-Régression), [c.à.d. ils sont assurés d’une éventuelle Bouddhéité]. Cependant, même ensuite, ils ne peuvent accomplir une renaissance en la Terre Pure" – ceci est, s’ils se relient au pouvoir propre.


En ce qui concerne le "pouvoir autre", si quiconque croit en le pouvoir du vœu compatissant du Bouddha Amitabha pour sauver les êtres sensibles et alors développe l’Esprit d’Éveil, pratique le Samādhi du Souvenir du Bouddha [Récitation], développe la lassitude de son corps temporel et impur dans le Triple Royaume, pratique la générosité, maintient les préceptes et accomplit d’autres actions méritoires – dédiant tous les mérites et vertus pour renaître en la Terre de l’Ouest – ses aspirations et la réponse du Bouddha seront en accord. En se fiant ainsi sur le pouvoir du Bouddha, il accomplira la renaissance.

Ainsi, il est dit dans le Commentaire sur les Dix Niveaux du Bodhisattva :

"il y a deux voies de pratique, la Voie Difficile et la Voie Facile. La Voie Difficile se réfère aux pratiques des êtres dans ce monde de turpitudes, qui, à travers des éons sans nombre, aspirent à atteindre le stade de Non-Régression. Les difficultés sont vraiment sans nombre, aussi nombreuses que des points de poussière ou de grains de sable, trop nombreuses à imaginer. Je vais résumer les cinq majeures ci-dessous :


a) Les éternalistes sont légion, créant la confusion en respect au Dharma du Bodhisattva ;

b) Les être malfaisants détruisent les vertus et biens du pratiquant ;

c) Les mérites mondains et les bénédictions peuvent facilement mener le pratiquant vers l’égarement, tel qu’il cesse de s’engager dans des pratiques vertueuses ;

d) Il est facile de s’égarer sur le chemin de l’Arhat pour son propre bénéfice, ce qui obstrue l’Esprit de grande compassion ;

e) Se reliant exclusivement en son propre pouvoir, sans l’aide du pouvoir du Bouddha, rend la pratique très difficile et ardue. Ce n’est pas différent du cas d’une personne handicapée et faible, marchant seule, qui peut seulement aller chaque jour loin selon la quantité d’effort qu’elle produit.


"La Voie facile de pratique signifie que, si les êtres dans ce monde croient en les paroles du Bouddha, pratiquent le Récitation du Bouddha et font le vœu de renaître en Terre Pure, ils sont assistés par le pouvoir du vœu du Bouddha et assurés de renaître. Ceci est analogue à une personne qui flotte en descendant le courant sur un bateau ; bien que la distance puisse être de beaucoup de miles, sa destination sera atteinte en peu de temps. Pareillement, un être ordinaire, e fiant au pouvoir d’un ‘monarque universel’ [un roi de déité], peut traverser les ‘quatre univers en un jour et une nuit’ – ceci n’est pas dû à son propre pouvoir, mais, plutôt, au pouvoir du monarque."

Certains personnes, en raisonnant en accord avec le "noumène’’, (principe) peuvent dire que les êtres ordinaires, étant "conditionnés", ne peuvent pas renaître dans la Terre pure ou voir le corps du Bouddha.

La réponse est que les vertus de la Récitation du Bouddha sont des bonnes racines "inconditionnées". Les personnes ordinaires impures qui développent l’Esprit d’Éveil, recherchent une renaissance et constamment pratiquent la Récitation du Bouddha, peuvent inhiber et détruire les afflictions, accomplir la renaissance et, en fonction de leur niveau de pratique, obtenir la vision des aspects rudimentaires du Bouddha [les trente-trois parques de grandeurs, par exemple.] les Bodhisattvas, naturellement, peuvent accomplir la renaissance et voir les aspects subtils, plus fins du Bouddha [ c.à.d., le Corps du Dharma]. Il ne peut y avoir aucun doute à ce sujet.

Ainsi, le Sūtra Avataṃsaka établit :


"Toutes les Terres de Bouddhas variées sont également purement ornées. Parce que les pratiques karmiques des êtres sensibles différent, leurs perceptions de ces Terres sont différentes."

Ceci est la signification de ce qui était dit plus tôt (haut).


Question 6 : Bien que les êtres sensibles, empêtrés dans les afflictions et les vues mauvaises, peuvent atteindre une renaissance en la Terre Pure, ils sont liés par le développement des afflictions et des vues perverses constamment. Sous ces circonstances, comment peuvent-ils être dits avoir "Transcendé le Triple Royaume et atteint le stade de Non-Régression" ?


Réponse :


Ceux qui renaissent en la Terre Pure, bien qu’ils puissent être des êtres ordinaires totalement empêtrés dans un mauvais karma, ne peuvent jamais développer des afflictions ou des vues perverses, ni ne peuvent manquer d’accomplir la Non-Régression. Ceci est dû à cinq facteurs :


a) Le pouvoir du grand vœu compatissant du Bouddha les embrasse et les protègent ;

b) La lumière du Bouddha [sagesse], l’Esprit d’Éveil brille toujours sur eux, par conséquent, l’Esprit d’Éveil de ces personnes supérieures progressera toujours ;

c)  Dans la Terre Pure de l’Ouest, les oiseaux, l’eau, les forêts, les arbres, le vent et la musique prêchent tous le Dharma de "souffrance, de vacuité, de l’impermanence et du non-soi." En entendant tout cela, les pratiquants commencent à se focaliser sur le Bouddha, le Dharma et la Sangha ;

d) ceux qui renaissent en Terre Pure ont le plus haut niveau des Bodhisattvas comme compagnons et sont libres de tous les obstacles, des calamités et des mauvaises conditions. De plus, il n’y a pas d’éternalistes ou de démons néfastes, tant est que leurs esprits sont toujours calmes et sereins.

e) Une fois qu’ils renaissent en Terre Pure, leur longévité est inestimable, égale à celle des Bouddhas et Bodhisattvas. Ainsi, ils peuvent paisiblement pratiquer pendant des éons sans nombre.


Comme résultat de ces cinq causes et conditions, les êtres sensibles qui sont rené dans la Terre Pure atteindront certainement la Non-Régression et ne développeront jamais des afflictions ou des vues perverses. Les êtres sensibles dans ce monde des cinq turpitudes, d’un autre côté, ont une courte longévité et font face à un tas de conditions perverses et d’obstructions. Par conséquent, ils ont une grande difficulté à accomplir la Non-Régression. Cette vérité est en elle évidente et au-delà de tout doute.


Question 7 : Le Bodhisattva Maitreya est Un Bodhisattva d’Une-Vie qui est maintenant dans le ciel de Tuṣita. Il succédera au Bouddha Śākyamuni et deviendra un Bouddha du futur. J’ose penser que nous devrions pratiquer les aspects les plus fins des Dix Vertus et rechercher à renaître dans le ciel de Tuṣita, pour le voir en personne. Quand le temps viendra pour Lui de descendre sur Terre et devenir un Bouddha, nous le suivrons et certainement accompliront la Sagesse à la suite de Ses trois assemblées d’enseignement. Par conséquent, où est le besoin de rechercher la renaissance en terre Pure de l’Ouest ?


Réponse :


Rechercher une renaissance en le ciel de Tuṣita pourrait être considérée équivalent à entendre le Dharma et voir le Bouddha. Cela semble vraiment similaire à la recherche d’une renaissance en Terre Pure. Cependant, en scrutant en profondeur, il y a beaucoup de grandes différences entre les deux. Citons deux points pour le bien de la discussion.


A) Même si nous pouvons pratiquer les Dix vertus, il n’est pas certain que nous accomplirons une renaissance en le ciel de Tuṣita. Comme cela est établi dans les Sūtras :


"Le pratiquant doit pratiquer les différents samādhi et entrer profondément dans la juste concentration pour obtenir une renaissance dans la cour intérieure du ciel de Tuṣita."


De cela nous pouvons déduire que le Bodhisattva Maitreya manque de l’expédient "d’accueil et d’escorte’’. Ceci ne peut être comparé au pouvoir du Vœu Originel du Bouddha et de Son pouvoir de lumière, qui peuvent rassembler et sauver tous les êtres sensibles qui se concentrent sur Lui.

De plus, quand le Bouddha Śākyamuni a expliqué la signification de l’expédient "accueil et escorte" dans son exposé des neuf grades de renaissance, il a sincèrement enjoint les êtres sensibles à rechercher une renaissance en la Terre de l’Ouest. Cet expédient est très simple. Le pratiquant a besoin seulement de réciter le nom du Bouddha Amitabha et, grâce à la congruence du sentiment et réponse, il accomplira immédiatement une renaissance. Ceci est analogue à une campagne d’engagement : ceux qui souhaitent rejoindre l’armée peuvent en faire autant, comme leur désir rejoint le but de l’état.


B) Deuxièmement, le ciel de Tuṣita est, après tout, toujours au sein du royaume du désir [auquel notre monde Sahā appartient aussi]. Par conséquent, ceux qui rétrogradent sont légion. Dans ce ciel, les oiseaux, les rivières, les forêts, le vent... ne prêchent pas le Dharma et ainsi ne peuvent aider les êtres sensibles à détruire les afflictions, se focaliser sur les Trois Joyaux ni développer l’Esprit d’Éveil. De plus, dans ce royaume, il y a des déesses qui attisent les cinq désirs dans les Esprits des êtres célestes, au point où peu d’entre eux échappent à la distraction et à la l’engouement.

Comment cela peut-il est comparé à la Terre Pure de l’Ouest, où les arbres et les oiseaux proclament le merveilleux Dharma et le vent chante de l’éveil, détruisant les afflictions des êtres sensibles et renforçant l’Esprit d’Éveil des pratiquants ? De plus, dans la Terre Pure du Bouddha Amitabha, il n’y a pas d’êtres séduisants ou d’êtres intéressés par l’éveil par soi seul. Il n’y a seulement que de purs vaisseaux de la voie Mahāyāna. Par conséquent, les afflictions et le mauvais karma ne peuvent pas s’élever. Sous ces circonstances, comment les pratiquants peuvent-ils manquer d’accomplir le stade de Non-Régression rapidement ? Nous n’avons dressé que quelques points de comparaison, mais encore les différences entre la Terre Pure et le ciel de Tuṣita sont déjà évidentes. Comment peut-il y avoir n’importe quelques autres doutes de plus ou d’hésitation ?

De plus, voir le Bodhisattva Maitreya et accomplir les fruits de l’Arhat n’est pas nécessairement une chose certaine ! Au cours de la vie du Bouddha Śākyamuni, il y en avait beaucoup qui virent le Bouddha mais n’ont pas accompli la sagesse. Dans le futur, quand le Bodhisattva Maitreya apparaîtra dans le monde, la même chose aura lieu : d’innombrables êtres sensibles le verront et écouterons le Dharma mais n’atteindront pas l’état d’Arhat. Ceci n’est pas le cas dans la Terre Pure du Bouddha Amitabha : renaître là-bas est être assuré d’atteindre la Tolérance de la Non-Naissance, avec aucune possibilité de régression dans le Triple Monde ni d’esclavage sous le karma de la Naissance et de la Mort.

Dans les récits de la Terre de l’Ouest [c.à.d. l’Inde], il y a l’histoire des trois Bodhisattvas, Asaṅga, Vasubandhu et Simhabhadra, qui tous ont pratiqué la méditation, déterminés à rechercher une renaissance en le ciel de Tuṣita ils firent tous le vœu que si le premier d’entre eux meure et devait renaître en la cour intérieure du ciel de Tuṣita et voir le Bodhisattva Maitreya, il retournerait et informerait les autres. Simhabhadra mourut le premier, mais un long temps s’est écoulé et il n’était pas retourné. Plus tard, quand Vasubandhu était proche de la mort, Asaṅga lui dit, " après avoir rend hommage à Maitreya, revient et tiens moi informé." Vasubandhu mourut, mais ne retourna pas pendant trois ans. Asaṅga demanda, "Pourquoi cela t’a pris si longtemps ?" Vasubandhu répondit, "Après avoir rendu hommage au Bodhisattva Maitreya, écouté son Sermon et ses exhortations, et respectueusement circumambulé trois fois autour de Lui, je suis revenu immédiatement. Je ne pouvais retourner plus tôt parce qu’un jour et une nuit dans le ciel de Tuṣita est équivalent à quatre cents ans sur Terre."

Asaṅga, demanda alors, "Où se trouve Simhabhadra maintenant ?" Vasubandhu répondit, " Il a vagabondé à l’extérieur de la cour du ciel Tuṣita, et est maintenant enchevêtré par les cinq plaisirs. Du temps de sa mort jusqu’à maintenant, il a été incapable de voir Maitreya."

Nous pouvons en déduire de cette anecdote que même les moindres Bodhisattvas qui renaissent en le ciel de Tuṣita sont sujets à l’illusion, sans même mentionner les mortels. Par conséquent, les pratiquants qui souhaitent être assurés de Non-Régression devraient rechercher une renaissance en la Terre Pure de l’Ouest plutôt que le ciel de Tuṣita.


Question 8 :


Depuis des temps immémoriaux, les êtres sensibles ont commis des transgressions illimitées. De plus, dans cette vie, de l’enfance à la vieillesse, ils créent du mauvais karma supplémentaire parce qu’ils n’ont pas du tout l’opportunité de rencontrer de bons amis conseillers. Sous ces circonstances, comment peut-il être dit que "Au moment de la mort, ils accompliront la renaissance avec seulement dix invocations du nom du Bouddha" ? de plus, comment de façon satisfaisante expliquez-vous que de tels pratiquants "transcendent le karma liant du triple Royaume" ?


Réponse :


En réalité, il est difficile d’estimer le nombre ou la force des bonnes et des mauvaises actions karmiques que les êtres sensibles ont créées depuis des temps immémoriaux. Cependant, ceux qui, au moment de la mort, rencontrent un bon conseiller spirituel et accomplissent dix invocations, doivent avoir créé un bon karma dans le passé. Autrement, ils ne pourraient même pas rencontrer un bon guide spirituel, sans même parler d’accomplir les dix pures récitations.

Maintenant, dans le cas où vous pensez que le mauvais karma depuis un temps sans commencement est lourd tandis que dix récitations au moment de la mort sont légères, je vais citer trois raisons pour lesquelles la renaissance en Terre Pure ne repose pas nécessairement sur le poids du mauvais karma, l’accumulation de la pratique ou la durée de la pratique. Les trois raisons concernent a) L’Esprit, b) Les conditions de, c) Le sujet de la certitude.


a) L’Esprit


Les transgressions commises par les êtres sensibles jaillissent des pensées souillées et perverses. La récitation du nom du Bouddha, d’un autre côté, s’élève de la juste pensée, qui est, l’écoute du nom du Bouddha Amitabha et des vraies vertus. L’une est vraie et l’autre est fausse. Il n’y a aucune comparaison possible entre les deux !

Ceci est similaire à une maison qui a été condamnée pendant dix milliers d’années. Si les fenêtres sont soudainement ouvertes pour laisser la lumière du soleil rentrer, toute l’obscurité immédiatement se dissipe. Cependant, aussi longtemps que cette période d’obscurité ait pu être, comme peut-elle manquer de disparaître ? il en est de même des êtres sensibles qui ont commis des transgressions pendant des éons mais accomplissent la renaissance au moment de la mort à travers les dix récitations.


b) Conditions


Les transgressions émergent de l’obscurité, des pensées retournées, combinées avec les circonstances illusoires et les environnements. La récitation du Bouddha, au contraire, s’élève de l’écoute du nom du Bouddha et de pures vertus, combinées avec l’aspiration pour l’éveil. L’une est faux et l’autre est vrai. Il n’y a aucune comparaison possible.

Ceci est analogue à la personne frappée par une flèche empoisonnée. La flèche a pénétrée en profondeur l’intérieur du corps et le poison est fort, blessant intensément sa chair et ses os. Toujours, si à ce moment elle entend le ‘tambour céleste’, la flèche sortira de sa chair par elle-même et le poison sera neutralisé. La flèche n’a pas pénétré si profondément ni le poison est si fort qu’il ne peut être soigné ! il en est de même pour les êtres sensibles qui ont commis des transgressions pendant des éons mais accomplissent la renaissance au moment de la mort à travers les dix récitations.


c) Certitude du Salut


Quand les êtres sensibles commettent des transgressions, ils le font soi de "l’état mental intervenant» ou "de l’état post-mental». Ces deux états mentaux ne s’appliquent pas, cependant, au moment de la mort : il y a seulement une pensée de récitation complètement, hautement et extrêmement puissante, lâchant toute chose avant de mourir.

Par conséquent, la renaissance est achevée.

Ceci est analogue a un très grand, fort câble qui même des milliers de personnes de peuvent le rompre. Cependant, un enfant maniant "une épée céleste" peut couper ce câble en plusieurs morceaux sans difficulté. Il est aussi semblable pour une énorme pile de bois, accumulée pendant des milliers d’années, qui, placée sur un feu par une petite flamme, est complètement consumée en peu de temps. Si, au moment de la mort, elle développe une pensée perverse intense, elle descendra immédiatement, au contraire, dans l’Enfer Avīci Sans Fin.

Bien que le mauvais karma soit intrinsèquement faux et illusoire, la force irrépressible de l’Esprit et des pensées peut toujours renverser une vie entière de bon karma et causer la chute sur les chemins mauvais pour l’individu. Comment, alors, la récitation du Bouddha peut, laquelle est vraie, un karma saint, généré intensément au moment de la mort, manquer de renverser ce mauvais karma, même si ce karma peut avoir été accumulé depuis un temps immémorial ? Par conséquent, quelqu’un qui a commis des transgressions pendant beaucoup d’éons, mais, au moment de la mort accomplit dix récitations avec un Esprit totalement sincère, renaîtra sans doute en la Terre Pure. Ne pas accomplir une renaissance sous de telles conditions serait en effet inconcevable !

Les Sūtras disent :


"Une seule sincère récitation complète du nom du Bouddha anéantit les graves mauvaises actions de huit millions d’éons de Naissance et de Mort."

Ceci est possible parce que le pratiquant récite le nom du Bouddha avec un Esprit de la plus haute sincérité et par conséquent peut annihiler le mauvais karma. Aussi longtemps que, sur son lit de mort, il prononce le nom du Bouddha dans un tel état d’Esprit, il sera assuré de la renaissance. Il ne peut y avoir aucun doute à ce sujet !

Traditionnellement, il a été expliqué que la capacité de la personne mourante de réciter dix fois est dû entièrement à un précèdent karma. Cette explication n’est pas cependant correcte. Pourquoi cela ? C’est parce que, comme un commentaire l’établit, "Si c’était simplement une question de karma antérieur, uniquement le vœu de renaître serait nécessaire, et il n’y aurait aucune place du tout pour la pratique..."

Le pratiquant qui, sur son lit de mort, accomplit dix récitations, est capable de le faire à cause de son précèdent karma ‘lui permettant de rencontrer un guide spirituel) et grâce à sa propre récitation du fond du cœur. Attribuer une renaissance dans de telles circonstances exclusivement à un précèdent karma serait une grande erreur ! J’espère que les pratiquants méditeront cette vérité profondément, développeront un Esprit ferme, et ne seront pas égarés par des vues erronées.


Question 9 : La Terre Pure de l’Ouest se trouve à dix milliards de Terres de Bouddha d’ici. Les gens communs, ordinaires sont faibles et frêles. Comment peuvent-ils l’atteindre ?


Réponse :


La Terre Pure de l’Ouest est décrite comme étant dix milliards de Terres de Bouddha d’ici seulement en respect des concepts limités des gens ordinaires avec des yeux de chair et de sang, embourbés dans la naissance et la mort.

Pour ceux qui ont atteint le pur karma de la renaissance dans la Terre Pure, l’Esprit en Samādhi au moment de la mort est précisément l’Esprit rené en la Terre Pure. Aussitôt que la pensée [de renaissance] s’élève, la renaissance est acquise. Ainsi, le Sūtra de la Méditation déclare que "la Terre du Bouddha Amitabha n’est pas si loin d’ici !"

De plus, le pouvoir du karma est inconcevable. Dans l’espace d’une pensée, la renaissance dans la Terre Pure est accomplie. Il n’y a aucun souci à avoir au sujet de la distance.

Ceci est analogue à une personne endormie et qui rêve. Bien que son corps soit sur le lit, son Esprit voyage partout, vers tous les mondes, comme s’il était éveillé. La Renaissance en la Terre pure est, généralement parlant, similaire à cet exemple...


Question 10 :


J’ai maintenant développé la résolution de rechercher une renaissance en la Terre pure de l’Ouest.

Cependant, je ne connais pas du tout quelles pratiques mettre en œuvre, ni que sont les racines de renaissance en la Terre pure de l’Ouest. De plus, les gens ordinaires ont tous des familles et de ne sont pas encore débarrassés de la luxure et de l’attachement. Ceci étant, peuvent-ils accomplir cette renaissance ?


Réponse :


Si un pratiquant souhaite être assuré de renaître, il devrait parfaire deux pratiques : la pratique du "dégoût" [des cinq désirs] et la pratique de la "joie dans les vœux".


A)  La pratique du "dégoût" se réfère au fait que les gens ordinaires sont liés depuis des temps immémoriaux aux cinq désirs. Ainsi, ils errent parmi les six voies, endurant des souffrances inédites ! Dans ce bourbier, à moins qu’ils deviennent dégoûtés des cinq désirs, comment peuvent-ils échapper au cycle de naissance et de mort ?

Par conséquent, le pratiquant Terre Pure devrait constamment visualiser son corps comme étant une masse de chair, de sang et de pus, un sac d’os contenant du flegme, du pus, de l’urine, matières fécales et autres substances malodorantes. Le Sūtra du Parinirvāṇa dit ceci :


" Cette forteresse d’un corps – uniquement les démons mauvais, illusionnés pourraient tolérer y vivre dedans. Qui avec toute sagesse voudrait toujours s’accrocher ou se délecter dans un tel sac d’os ! "


Un autre texte dit :


"Ce corps est la convergence de tous les genres de souffrance, c’est une prison, une cellule, une masse d’ulcères ; tout est impur. En vérité, il ne vaut pas la peine de s’y accrocher – même les corps célestes des déités ne sont pas différents."


Par conséquent, que ce soit ne marchant, debout, assis ou allongés, que ce soit endormi ou éveillé, les pratiquants devraient toujours visualiser ce corps comme étant rien d’autre qu’une source de souffrance, sans aucun plaisir, et développer un profond sens du dégoût... [Ainsi devenant progressivement libres de pensées de luxure].

De plus, les pratiquants devraient aussi s’engager dans les Sept types de méditation sur l’Impureté

(c.à.d. en tant que fœtus, dans l’impure, zone sale de la matrice, buvant le sang de la mère, émergeant de la matrice avec du pus et du sang jaillissant et des mauvaises odeurs à profusion... après la mort, le corps gonflant et pourrissant, avec la chair et les os en désordre...).

Nos propres corps étant ainsi, les corps des autres sont semblables. Si nous méditons constamment sur ces sept impuretés, nous développerons un dégoût à l’égard des formes mâle ou femelle que les gens ordinaires jugent séduisants et beaux. Les flammes de la luxure vont alors progressivement diminuer.

Si, de plus, nous pouvons pratiquer les méditations sur les Neufs Genres de Stupidité, (c.à.d. méditation sur la chair du corps, le corps bouffi, le corps saignant et suintant, le squelette... et autres niveaux progressifs de décadence du corps humain après la mort), c’est encore beaucoup mieux.

Ceci constitue une discussion générale de la pratique du dégoût.   


B)  Il y a, en général, deux aspects au fait de formuler le joyeux vœu de "se sauver soi-même et les autres’’.


1 – Le pratiquant devrait clairement réaliser le but de la renaissance - qui est de rechercher à échapper de la souffrance pour lui-même et tous les êtres sensibles. Il devrait penser ainsi : " Ma seule force est limitée, je suis toujours lié par le karma ; de plus, dans cette vie mauvaise, maculée, les circonstances et les conditions qui mènent aux afflictions sont surpuissantes. C’est pourquoi d’autres êtres sensibles et moi-même sommes noyés dans la rivière de l’illusion, errant le long des mauvaises voies depuis un temps immémorial. La roue de la naissance et de la mort tourne sans fin ; comment puis-je trouver une voie pour me sauver et sauver d’autres gens d’une manière sûre et sécurisée ?

" Il n’y a qu’une seule solution : elle est de rechercher une renaissance en la Terre Pure de l’Ouest, se poser près des Bouddhas et Bodhisattvas, et, en me fiant à l’environnement suprêmement auspicieux de ce royaume, m’engager dans la pratique et l’obtention de la Tolérance de la Non-Naissance. Uniquement alors, je pourrais entrer dans le mauvais monde pour sauver les êtres sensibles."


Le Traité sur la Renaissance établit :


"Développer l’Esprit d’Éveil est précisément rechercher la Bouddhéité ; rechercher la Bouddhéité est développer l’Esprit de sauver les êtres sensibles ; et l’Esprit de sauver les êtres sensibles est rien d’autre que l’Esprit qui rassemblent tous les êtres et les aide à accomplir une renaissance en la Terre Pure."


De plus, pour assurer une renaissance, nous devrions parfaire deux pratiques :

Abandonner les trois choses qui entravent l’éveil et s’adonner aux trois pratiques qui font tendre vers l’éveil.

Quelles sont ces trois choses qui entravent l’éveil ?


La première, l’Esprit de rechercher notre propre paix et bonheur, la saisie de l’ego, et l’attachement à nos propres corps. Le pratiquant devrait suivre le chemin de la sagesse et abandonner toutes ces pensées loin derrière.


La seconde, l’Esprit d’abandonner et de manquer de sauver les êtres sensibles de la souffrance. Le pratiquant devrait suivre le chemin de la compassion et abandonner toutes ces pensées loin derrière.


La troisième, l’Esprit de rechercher exclusivement le respect ou les offrandes ; sans rechercher les voies pour apporter le bénéfice aux êtres sensibles et leur apporter la paix et le bonheur. Le pratiquant devrait suivre le chemin des expédients et abandonner toutes ces pensées loin derrière.


Une fois qu’il a abandonné ces trois entraves, le pratiquant obtiendra les trois choses qui font tendre vers l’éveil. Elles sont :


La première, "l’Esprit Pur non souillé" de ne pas rechercher le bonheur personnel. Qui est, l’éveil est l’état de pureté non souillé. Si nous cherchons le plaisir personnel, le corps et l’esprit sont souillés et obstruent la Voie vers l’Éveil. Par conséquent, l’Esprit Pure non souillé est appelé concordant avec l’Éveil.


La seconde, "l’Esprit Pur en paix", sauvant tous les êtres sensibles de la souffrance. Ceci parce que la Bodhi est l’Esprit Pur non souillé qui donne la paix et le bonheur aux êtres sensibles. Si nous ne sauvons les êtres sensibles et ne les aidons pas à échapper des souffrances de la Naissance et de la Mort, nous allons à l’encontre de la Voie de l’Éveil. Par conséquent, un Esprit focalisé sur le secours aux autres, leur apportant la paix et le bonheur, est appelé concordant avec l’éveil.


La troisième, "un Esprit Pur Heureux", cherchant à aider les êtres sensibles à accomplir le Grand Nirvāṇa. Par ce que le grand Nirvāṇa est l’ultime, éternellement royaume de félicité, si nous n’aidons pas du tout les êtres sensibles à l’accomplir, nous barrons la Voie de l’Éveil. D’où, l’Esprit qui cherche à aider les êtres sensibles à atteindre l’éternelle félicité est appelé concordant avec l’éveil.


Comment pouvons-nous abandonner les choses qui entravent l’éveil et nous adonner aux choses qui font tendre vers l’éveil ? – C’est justement en recherchant une renaissance en la Terre Pure de l’Ouest, demeurant constamment proche des Bouddhas et Bodhisattvas et en pratiquant le Dharma jusqu’à ce que la Tolérance de la Non-Naissance soit atteinte. A ce stade, nous pouvons faire naviguer le vaisseau de grands vœux à volonté, entrer dans la mer de Naissance et de Mort et sauver les êtres sensibles avec sagesse et compassion, "en s’adaptant aux conditions mais fondamentalement sans changer," libre et sans interruption. Ceci clôt notre discussion du but de la renaissance.


2) Le pratiquant devrait ensuite contempler les caractéristiques merveilleuses de la Terre Pure et les traits auspicieux du Bouddha Amitabha.


Les Traits auspicieux :


Le Bouddha Amitabha possède un corps de Rétribution en or, resplendissant, orné de 84 000 caractéristiques, chacune ayant 84 000 signes mineurs auspicieux, chaque signe émettant 84 0000 rayons de lumière qui illuminent le Royaume du Dharma et qui se rassemblent en ceux des êtres sensibles qui récitent le nom du Bouddha [Neuf Visualisation dans le Sūtra de Méditation].


Les Caractéristiques merveilleuses :


La Terre Pure de l’Ouest est ornée des sept trésors, comme expliqué dans les Sūtras de la Terre Pure.

De plus, quand ils pratiquent la charité, maintiennent les préceptes et accomplissent tous les genres de bonnes actions, les pratiquants de la Terre Pure devraient toujours dédier leurs mérites vers une renaissance en la Terre Pure pour eux-mêmes et tous les êtres sensibles.

Si le pratiquant peut pratiquer la joie dans les vœux, comme cela est établit dans la section B), il développera un Esprit d’espérance et plein désir pour la Terre Pure et accomplira une renaissance sans faillir. Ceci est ce qui est signifié par faire le vœu de sauver soi-même et les autres.



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Amitabha Terre Pure - Dharma Diffusion