Amitabha Roue du Dharma Amitabha Terre Pure

DOUTES ET QUESTIONS AU SUJET DE LA TERRE PURE

(Doubts And Question About Pure Land)

Ancien Maître Zen T’ien Ju - T’ien T’ai - École du Sūtra du Lotus



L’ancien Maître T’ien Ju était assis en méditation dans le Hall des Nuages allongés. Soudainement, quelqu’un ouvrit la porte en poussant, fit un pas vers l’intérieur et se présenta comme étant un invité Zen. Le maître l’accueillit avec un hochement silencieux et allongea son bras, l’invitant à s’asseoir. Ils restèrent ainsi, face à face, pendant un long moment... La lumière du soleil disparaissait à travers la fenêtre de bambou et la fumée du brûleur d’encens avait diminué quand le moine invité tranquillement se leva, arrangea solennellement sa robe, et lentement s’adressa au Maître.


►Question 1 :


Je me risque à penser que l’ancien maître Zen Yung ming a reçu la Transmission Directe du Dharma avec Maître National Shao de la montagne T’ien T’ai. Il était aussi dans la lignée directe de l’ancien Maître FA Yen. En tant qu’Abbé du temple Tzu à Hangchou, il éveilla beaucoup de moines et nonnes à la Voie. Son éloquence et sa sagesse flexible étaient comme les vents tourbillonnants et le grondement du tonnerre. Des moines à la maison et à l’étranger firent son éloge en le considérant comme un maître du plus haut accomplissement.

Néanmoins, pourquoi est-il que, en prêchant le Zen, il pratiquait aussi personnellement la Terre Pure, exhortait d’autres à réciter le nom du Bouddha et écrit des traités propageant la méthode Terre Pure ? De plus il fut l’auteur du verset "Quatre Options," [Ssu liao Chien Chieh] qui établit en essence :


"Avec le Zen mais sans la Terre Pure, neuf sur dix chercheurs de la Voie prennent la mauvaise route... Sans le Zen mais avec la Terre Pure, sur dix milles qui pratiquent, dix milles atteignent la Terre Pure."


Avec ses lignes, le maître semble plaider la méthode Terre Pure, en dépréciant sa propre école Zen. Ses mots n’étaient-ils pas une exagération ? Mon esprit est rempli de doutes sur ce sujet, et je voudrai rechercher votre instruction.


Réponse :


Cela est un très bon sujet. Cependant, l’ancien Maître Yung Ming n’a pas du tout, en fait, exalté la Terre Pure excessivement en dénigrant le Zen. Mais plutôt, ses réponses sont d’un grand bénéfice pour à la fois les méthodes d’études du Sūtra et du Zen. Malheureusement, dans les "Quatre Options,"le Grand Maître donna simplement une explication générale, laquelle n’a pas du tout dévoilé toutes les subtilités de ses pensées. Par conséquent, il ne pouvait dissiper les doutes des disciples Zen.

Je suis un pratiquant du Zen et ne suis pas bien versé dans la méthode Terre Pure. Cependant, à travers les traités et les Sūtras de cette école, je peux te donner l’explication générale suivante.

La méthode Terre Pure est une méthode facile à pratiquer et à travers laquelle il est facile d’accomplir l’éveil. Cependant, elle est aussi difficile à expliquer et à croire. Quand le Bouddha Śākyamuni prêchait le Sūtra d’Amitabha, Il était conscient que les êtres sensibles dans la période de Déclin du Dharma auraient difficulté à le croire.


Il cita par conséquent les mots sérieux des Bouddhas des six directions pour dissoudre les doutes et développer la foi des générations futures. Proche de la fin du Sūtra, en se référant à la variété des Bouddhas qui lui fit l’éloge, le Bouddha Śākyamuni dit :


"Śāriputra ! Tu devrais être avisé que, dans cette mauvais période des cinq corruptions, j’ai accompli cette chose difficile : j’ai acquis la plus haute parfaite connaissance. Pour le salut du monde entier, je prêche ce Dharma, qui est difficile à croire. Ceci est extrêmement difficile."

(H.Seki, Amida Kyo, New York: American Buddhist Academy, 1973, p.74.)


Ceux-ci sont des mots sincères, entiers d’instruction, encourageant les gens à) développer la foi en la Terre Pure.

De plus, avec une grande compassion, débordante, le Bouddha Śākyamuni est venu à la rescousse de ce monde dans sa période finale du Dharma. Chacun de ses mots est accepté et mis en pratique par des humains et des êtres célestes pareillement. Néanmoins, certains êtres sensibles ont des doutes au sujet de l’enseignement spécifique de la Terre Pure. Pourquoi est-ce tant cela ? La raison est que l’enseignement de la Terre Pure est tout-embrassant, et encore sa pratique est extrêmement simple, et ces deux caractéristiques contradictoires semblent difficiles à concilier. C’est pourquoi la méthode Terre Pure engendre facilement des doutes dans les esprits des auditeurs.

La méthode est tout-embrassant parce qu’elle des gens de toutes les capacités. Pas seulement les Bodhisattvas d’Une Vie et du Plus Haut Niveau recherchent une renaissance en la Terre Pure, même des hommes et des femmes sans façon, ainsi que ceux qui ont commis les cinq graves péchés ou les dix actes mauvais, accompliront tous une renaissance. Ils n’ont besoin seulement que de leur foi et de diriger leurs esprits vers la Terre Pure avec la plus haute détermination.

D’un autre côté, cette méthode est simple parce que le pratiquant n’est pas assujetti à de beaucoup trop difficultés et inconvénients, ni a-t-il besoin de passer par beaucoup de différents états d’esprit, quand il pourrait facilement être malmené. Il n’a besoin que de réciter le nom du Bouddha pour s’assurer d’échapper au monde de Sahā (notre monde), renaître en la terre pure de l’Ouest et accomplir la Non-Rétrogression jusqu’à ce que la Bouddhéité soit finalement atteinte.

À cause de ces deux caractéristiques de la méthode Terre Pure, tout-embrassant mais aussi simple, même le sage a des doutes. Ainsi, si vous comprenez pleinement ce point, vous réaliserez que les paroles d’éloge de l’ancien Maître Yung Ming vraiment ont une profonde signification et ne sont pas une exagération.


►Question 2 :


Je comprends maintenant la nature du tout-embrassant mais aussi de simple méthode de la Terre Pure. Cependant, des maîtres éveillés Zen ont dit : "voir notre propre nature est accomplir la Bouddhéité». Pourquoi devrions-nous nous mettre en quête pour une renaissance en la Terre Pure de l’Ouest ?


Réponse :


Vous posez cette question parce que vous ne comprenez toujours pas. En fait, des maîtres éveillés sont vraiment ceux qui recherchent avec urgence une renaissance. Les anciens ont dit : "Dans quel royaume devrait-on rechercher une renaissance, si ce n’est pas la Terre Pure ? de votre question, je peux voir que vous ne vous êtes pas encore éveillé à la Voie – parce que, une fois que vous l’êtes, votre aspiration pour une renaissance ne peut être réfrénée, même par dix milles taureaux !


►Question 3 :


La raison pour laquelle le Bouddha Śākyamuni est apparu dans le monde était de sauver les êtres sensibles. En tant que pratiquant bouddhistes, nous devrions seulement nous préoccuper de ne pas être éveillé. Une fois éveillé à la Voie, nous devrions être indifférents au sujet de la Naissance et de la Mort, et suivre l’exemple du Bouddha, en nous manifestant nous-mêmes dans les royaumes inférieurs pour sauver tous les êtres sensibles. Si ceux qui se sont éveillés ou ont atteint l’éveil recherchent toujours à renaître en la Terre Pure, ne sont-ils pas coupables de rejeter la souffrance, en recherchant le bonheur pour eux-mêmes et en abandonnant ceux qui sont toujours embourbés par la naissance et la Mort ? Il se peut que je sois leurré et vil, mais tout de même, j’exècre une telle attitude !


Réponse :


Vous êtes trop impatient – comme quelqu’un qui découvre un œuf et désire qu’il éclot immédiatement ! Pensez-vous vraiment qu’après un éveil momentané vous avez éteint toutes les habitudes illusoires et soudainement atteint le stade de non rétrogression ? Pensez-vous aussi que, après un tel éveil, vous n’avez plus du tout à étudier le Dharma Bouddha dans sa totalité ni vous engager dans davantage de pratique afin d’atteindre les différents niveaux de la Bouddhéité, pas à pas ? Ou pensez-vous par hasard que, après un aperçu d’éveil, vous êtes devenu égal des Bouddhas, libre d’entrer et sortir de la Naissance et la Mort, imperturbable et sans être entravé par des conditions obstruantes ?   

Si tel devait être le cas, les grands Bodhisattvas qui ont passé des éons incalculables à pratiquer les pāramitās et les dix milles conduites devraient tous avoir honte, comparé à vous ! Les anciens admonestaient :

   

"Les Arhats sont toujours illusionnés, les Bodhisattvas sont toujours illusionnés dans le stade du bardo !"


Si ceci est vrai pour les sages, tels que les Arhats et Bodhisattvas, que pouvons-nous dire au sujet de ceux qui se sont éveillés seulement de façon superficielle et, en plein milieu du monde, ne peuvent même pas se sauver eux-mêmes ?

De plus, même si votre éveil est profond, votre sagesse et compréhension brillantes et nobles, et même si votre pratique est en résonance avec votre compréhension et que vous êtes déterminé à sauver les êtres sensibles, aussi longtemps que vous n’avez pas atteint le stade de non rétrogression, vos capacités et compétences sont nécessairement incomplètes. Sous ces circonstances, que vous décidiez de rester dans le mauvais monde pour convertir et sauver les êtres sensibles récalcitrants, les sages et les saints ne voudraient témoigner de votre succès !         


Ce ne serait pas du tout différent d’essayer de sauver des gens d’une mer agitée avec un bateau qui est ni robuste ni étanche – inévitablement, tout le monde se noierait !


Ainsi, il est dit dans le Traité sur la Renaissance :


"Si vous souhaitez vous déplacer librement dans les mondes ténèbres, si vous souhaitez sauver des êtres sensibles illusionnés, entravés, vous devriez en premier rechercher une renaissance en la Terre Pure de l’Ouest. Seulement après avoir atteint la Tolérance de Non-Renaissance devriez-vous retourner dans la mer de Naissance et Mort pour accomplir votre vœu originel. C’est à cause des causes et conditions que le pratiquant devrait rechercher une renaissance en terre Pure."


Les sages d’en temps disaient :


"Ceux qui n’ont pas atteint le stade de Non-Rétrogression ni accompli la Tolérance de Non-Renaissance ne devraient jamais être séparés des Bouddhas. Ils ne sont pas différents de petits enfants qui ne devraient pas quitter leurs mères ou de jeunes oiseaux qui ne peuvent seulement bondir de branche en branche."


En ce jour et cette époque, dans le monde Sahā, le Bouddha Śākyamuni est entré en Nirvāṇa, tandis que Maitreya, le futur Bouddha, n’est pas encore né. De plus, le long des quatre mauvais chemins, les êtres sensibles sont facilement enchevêtrés la cause et l’effet inter-reliant, exposés à des centaines d’enseignements mauvais, hétérodoxes, perturbés par la critique et la calomnie, trompés par des belles formes et des sons sensuels, continuellement sous l’influence de circonstances évanescentes et de mauvaises conditions. Sous de telles conditions, avec aucun Bouddha sur lequel se fier et perturbés par le mauvais environnement, combien des nouveaux éveillés peuvent éviter la rétrogression ?


C’est pourquoi le Bouddha Śākyamuni a recommandé sincèrement la renaissance en Terre Pure de l’Ouest. Dans cette terre, le Bouddha Amitabha prêche en c moment le Dharma, et dans cette terre les conditions favorables abondent. Une fois rené, en se fiant à l’assemblée large comme un océan, le pratiquant accomplit rapidement la Tolérance de Non-Renaissance. De plus, comme il est toujours en compagnie du roi du Dharma, il atteint rapidement la Bouddhéité. À ce moment, il n’y a aucune obstruction pour l’empêcher d’apparaître dans le monde à volonté, pour sauver les êtres sensibles. Par conséquent, même ceux de la plus haute capacité, dotés de sagesse, doivent rechercher une renaissance, sans parler des gens comme vous qui sont seulement de capacités modérées ou faibles, et sont à peine éveillés !

Savez-vous que dans le Sūtra du Samādhi de la Visualisation du Bouddha, le Bodhisattva Mañjuśrī, lui-même s’est rappelé de sa pratique dans des temps anciens et révélé qu’il a atteint le Samādhi du Souvenir du Bouddha et habituellement demeure dans les terres pures ? Pour cette raison le Bouddha Śākyamuni a prédit, "Vous renaîtrez dans la Terre de Suprême Félicité !"

Savez-vous aussi que dans le Sūtra Avataṃsaka, le Bodhisattva Samantabhadra, a exhorté Sudhana et la large comme un océan Assemblée de dédier les vertus des Dix Grands Vœux pour une renaissance en la Terre Pure de l’Ouest ? Le Sūtra contient le passage suivant :


"Je formule le vœu que quand ma vie approchera de sa fin,

Toutes les obstructions soient effacées complètement ;

Je verrai le Bouddha Amitabha, et renaîtrai dans sa Terre de Suprême Félicité et paix."

(Hsuan Hua, Sūtra de l’Ornement de la Fleur, Ch.40.p.214)

Ne savez-vous pas aussi que, dans le Laṅkāvatāra Sūtra, le Bouddha Śākyamuni a prédit :


"Dans le futur, dans le Sud de l’Inde, il y aura un ancien Maître de grande réputation et vertu nommé Nāgārjuna. Il atteindra le premier niveau de Bodhisattva d’Extrême Joie et renaîtra dans la Terre Pure de l’Ouest."


Ne réalisez-vous pas que dans le Traité de l’Éveil de la Foi, le patriarche Aśvaghoṣa a aussi exalté la renaissance ? Dans le Sūtra Maha-Ratnakūṭa, le Bouddha Śākyamuni a prédit que son père, le Roi Suddhodana ; avec soixante-dix milles proches, renaîtraient en la Terre Pure. Dans le Sūtra de la Méditation, le Bouddha Śākyamuni a enseigné la reine Vaidehī et ses cinq cents assistants comment rendre hommage au Bouddha Amitabha...


[Soyons impartiaux et demandons-nous cette question : si même les grands Bodhisattvas tels que Mañjuśrī et Samantabhadra, et d’imposants patriarches comme Aśvaghoṣa et Nagarjuna ont recherché une renaissance, en faisant le vœu de voir le Bouddha Amitabha, qui sont les pratiquants à peine éveillés d’aujourd’hui pour rejeter la renaissance ? en effet, faire ceci est équivalent à considérer leurs propres accomplissements comme étant plus hauts que ceux des Bodhisattvas et Patriarches ! Ceci est inconcevable !          


[Dans des temps passés, en Chine, l’ancien Maître Hui Yuan de Lu Shan (344-416) a fondé la société du Lotus, qui était dédiée exclusivement à la pratique Terre Pure, tandis que beaucoup de maîtres et laïques appartenant à la fois à l’école T’ien t’ai et aux traditions Avataṃsaka personnellement pratiquaient la récitation du Bouddha et largement exposèrent la méthode Terre Pure. En suivant l’exemple entre eux, ils recherchèrent une renaissance en Terre Pure.

[De plus, à travers les siècles, en Chine, nombreux Maîtres Zen, en addition de la méditation, silencieusement pratiquèrent et propagèrent les enseignements de la Terre Pure. Parmi eux se trouvent de Grands Maîtres de haut accomplissement, dont Maîtres Yung Ming, T’ien i Huai, Yuan Chao Pen, Tzu Shou Shen....].

Non seulement ces maîtres Zen ont suivi la méthode Terre Pure, moi [Maître T’ien Ju] j’ai entendu un moine Zen de haut accomplissement dire, "presque tous les moines, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des Cinq Maisons du Zen, éveillés à la Voie ou non, établirent leurs esprits sur la Terre Pure". Quand j’ai demandé la raison, le Maître répondit :


"L’ancien Maître Zen Pai Chang de Huai Hai [un des plus connus Maîtres Zen de tous les temps] était le successeur direct du grand Maître Zen Ma Tsu de Chiang Hsi. Les communautés Zen à travers le monde sont établies sur son modèle et ont adopté les Règles Pures pour les monastères qu’il a institués. Depuis des temps anciens, personne n’a osé critiquer ou violer cet ensemble de règles.

"En accord avec ces règles, des prières pour le bénéfice de moines et nonnes sérieusement malades incluent le passage suivant :


"La quadruple assemblé devrait se réunir, et tous devraient réciter les verses d’éloge au Bouddha Amitabha et chanter son nom d’une centaine à un millier de fois. À la fin, les mots suivants de transfère devraient être lus : "Si les conditions ne sont pas venues à une fin, qu’il récupère rapidement. Si le temps de mourir est arrivé, nous prions qu’il puisse renaître dans la terre pure."

N’est-ce pas que cela pointe le chemin du retour vers la Terre Pure ?

"De plus, la liturgie pour accompagner les moines décédés incluent ce passe : "la grande assemblé devrait toute réciter le nom du Bouddha Amitabha à l’unisson, en transférant le mérites et en faisant le vœu suivant : "Que son âme renaisse en le plus haut grade de lotus, avec un corps en or. Puisse-t-il aussi recevoir une prédiction de Bouddhéité en l’espace d’une vie."

N’est-ce pas que cela pointe le chemin du retour vers la Terre Pure ?

"De plus, au moment de l’enterrement ou de la crémation, les Pures Règles stipulent : "Les moines en charge du service devraient conduire le chemin, en faisant sonner la cloche, et réciter le nom du Bouddha Amitabha dix fois, avec la grande assemblée à l’unisson. Après la récitation, les mots suivants devraient être lus : "Nous venons juste de faire résonner le nom du Bouddha dix fois pour assister la renaissance..."

N’est-ce pas que cela pointe le chemin du retour vers la Terre Pure ?

"C’est pour cette raison que ce vieux moine a dit : "Les Maîtres Zen du monde entier établissent tous leurs esprits sur la Terre pure."


J’ai écouté les explications du Maître Zen et, comme elles étaient pleinement attestées, ne pouvais trouver une quelconque raison pour les réfuter. La signification profonde et noble derrière les Pures Règles du Maître Pai Chang fit jour sur moi...

En résidant dans un monastère complexe comme vous êtes, vous devez avoir "accompagné" des moines innombrables. Vos oreilles doivent avoir entendu et votre bouche prononcé : "dix récitations" un nombre incalculable de fois. Vote esprit doit s’être focalisé sur le transfert de mérite vers la Terre Pure d’innombrables fois ! En dépit de cela, vous ne vous êtes pas encore éveillé ni avez compris les réelles intentions des Patriarches, et êtes illusionné au point de clamer que "ceux qui se sont éveillés ou ont atteint l’éveil ne recherchent pas du tout une renaissance." Vraiment, votre maladie de vous accrocher, de saisir le Zen, n’a pas d’égale dans le monde entier !


►Question 4 :


Le "pouvoir de rassemblement" [c.à.d. l’enseignement] de la méthode Terre Pure est vraiment tout-embrassant – ce moine-ci stupide n’osera pas longtemps la commenter. Cependant, il m’est arrivé souvent d’entendre des expressions telles que "Propre-Nature Amitabha, Esprit-Uniquement Terre Pure", et ne pouvait rien d’autre que me réjouir ! Ce fut le cas jusqu’à ce que j’ai jeté un coup d’œil dans les Sūtras Terre Pure et commentaires et découvert que la Terre Pure est la Terre de Suprême Félicité, dix milliards de Terres de Bouddha d’ici, et que le Bouddha Amitabha est le maître de cette Terre. Ainsi, il semble qu’il y ait une contradiction : ici [c.à.d. Esprit-Uniquement Terre Pure] et là-bas [c.à.d. Terre Pure dans l’Ouest] sont vraiment opposés, et hors de la vérité de l’Esprit-Uniquement Propre Nature ! Comment devrais-je comprendre cette question ?


Réponse :


Vous avez encore une étroite et superficielle compréhension de la question. Savez-vous que votre Esprit Vrai est tout illuminant et tout vaste ? Le Sūtra Śūraṅgama établit :


"Les diverses montagnes, rivières et continents, même l’espace vide en dehors de notre corps physique, sont tous des royaumes et phénomènes au sein du merveilleux, lumineux Esprit Vrai."


Il dit aussi :


"Tous les phénomènes qui sont nés – ils sont tous des manifestations de l’Esprit-Uniquement."

Par conséquent, où pouvez-vous trouver une Terre de Bouddha en dehors de l’Esprit ? Ainsi, le concept de Esprit-Uniquement Terre Pure se réfère à la Terre Pure au sein de l’Esprit-Vrai. Ceci n’est pas différent de l’océan, de laquelle surgissent un nombre incalculable de bulles, aucun d’elles ne se trouve hors de l’océan. Il en est de même pareil des grains de poussière dans la terre, aucun d’eux n’est pas la terre. De même, il n’y a pas de Terre de Bouddha qui n’est pas l’Esprit. Par conséquent, des sages et des saints ont dit :


"Ce simple Esprit comprend les quatre genres de Terre dans leur totalité : a) La Terre de la Résidence Commune des êtres et des saints ; b) La Terre de l’Opportunité ; c) La Terre de la Vraie Rétribution et d) La Terre de la Lumière Éternellement Tranquille (Éternelle Sérénité et Illumination)..." [La Terre de la Résidence Commune est de plus divisée en la Résidence Commune Terre Pure et la Résidence Commune Terre Impure.]


Les distinctions parmi les quatre Terres sont basées sur des niveaux différents de pratique et d’accomplissement ; cependant, ils sont en fait un seul royaume. Le Vrai Esprit embrasse les dix milles phénomènes. Les Terres aussi nombreuses que les grains de poussière à travers les dix directions ne sont rien d’autres que les royaumes en notre propre Esprit ; les Bouddhas innombrables des Trois Périodes du Temps sont aussi les Bouddhas dans notre propre Esprit. Rien n’existe en dehors de notre Propre Esprit. Comprenant cette vérité, nous réalisons qu’il n’y a aucune Terre qui est établie indépendamment de notre Propre Esprit, il n’y a aucun Bouddha qui apparaît sans se lier à notre Esprit. Ceci étant le cas, comment la Terre Pure de l’Ouest à dix milliards de Terres de Bouddha d’ici ne peut être la Terre Pure de l’Esprit Uniquement ?

La Terre de Suprême Félicité étant ainsi, le Maître de cette Terre est, pareillement, Bouddha Amitabha de la Nature Propre. Nous devrions savoir que cet Esprit embrasse la totalité des Dix Royaumes, corps et terres librement interpénétrant et infinis. Nous devrions savoir, en plus, que l’Esprit, le Bouddha et les êtres sensibles, faisant trois, ne font en fait qu’un : ils ont la même Nature et ne sont pas du tout différents entre eux. Les êtres sensibles et les Bouddhas apparaissent interchangeables, leurs pensées s’entrecroisant...

Le Royaume de l’Esprit Vrai, embrassant des Terres innombrables, peut être comparé au Filet de Joyau d’Indra décrit dans le Sūtra Avataṃsaka.


[Ceci est un filet dit suspendu dans le palace d’Indra, le roi des dieux. À chaque interstice du filet se trouve un joyau reflétant, qui reflètent non seulement les joyaux adjacents mais aussi les images multiples qui s’y reflètent. Cette image fameuse sert à décrire l’interpénétration ininterrompue de tout et toute chose.]

La Terre Pure de l’Ouest, ainsi que chacune des dix milliards de Terres de Bouddhas, ressemble à un des joyaux du filet d’Indra.

Sur un niveau plus subtil, à travers chacune et toute Terre, à partir des Bouddhas, Bodhisattvas et Arhats jusqu'aux animaux, fantômes avides et Enfers, chaque et toute chose ressemble à un des joyaux. Le Bouddha Amitabha lui-même est un des joyaux.

Par conséquent, voir un Bouddha est voir tous les Bouddhas des dix directions ainsi que les neuf royaumes des êtres sensibles à travers les dix directions. La multitude des Terres de Bouddha, les dix directions du passé et du présent – le tout constitue un "sceau océan", "soudain et parfait". Il n’y a pas d’autres dharmas.

Ainsi, les "poussières" [objets des sens] à travers les dix milliards de Terres de Bouddha sont nées par transformation précisément au sein de notre Propre Esprit. Comment la substance [c.à.d. les êtres] qui peut apparaître dans les neuf Grades de Lotus être séparée de ou à l’extérieur de la Vraie Ainsité du Bouddha ? Ces explications sont les enseignements éveillés des Bouddhas, Patriarches, Sages et Saints. Si nous comprenons cette vérité, nous verrons que la Terre Pure de l’Ouest est l’Esprit Uniquement, chaque Terre de Bouddha, chaque tas de poussière, est aussi l’Esprit Uniquement, le Seigneur Amitabha Bouddha est la Nature Propre, et chaque Bouddha, chaque être sensible est aussi la Nature Propre. Ainsi, qu’y a-t-il à douter ?


►Question 5 :


Vous avez dit, Maître, que le pur et l’impur sont interpénétrant, que chaque grain de poussière est une Terre de Suprême Félicité. Pour alors, le monde de Sahā est devenu un monde impur ?


Réponse :


Cela est dû au karma des êtres sensibles, qui ont changé un endroit pur en un endroit impur. Aux yeux du Bouddha, cependant, toutes les impuretés sont pures. En toute circonstance, comment la Terre du Bouddha Śākyamuni de vraie Rétribution peut-elle être réellement impure ?


►Question 6 :


Je crois maintenant en le doux et sublime principe de l’Esprit-Uniquement – embrassant tout et parfaitement ininterrompu. Cependant, comment les gens qui sont encore noyés dans la passion illusoire et pas encore séparés du mauvais karma peuvent-ils devenir purs ?


Réponse :


Si l’Esprit est pollué, le royaume est pollué ; si l’Esprit est pur, le royaume est pur. Le Sūtra Vimalakīrti établit :


"Pour renaître en la Terre Pure, on devrait en premier purifier notre Esprit ; quand l’Esprit est pur, les Terres de Bouddha seront aussi purs."


La porte du Dharma de la Terre Pure est une méthode merveilleuse pour accomplir la pureté de l’Esprit. Il n’y a pas meilleur expédient !


►Question 7 :


Pourrais-je entendre de vous l’explication des points généraux de la méthode Terre Pure ?


Réponse :


Fondamentalement, la méthode Terre Pure n’exige aucune pratique. Ce n’est qu’à cause de l’illusion que la pratique devient nécessaire. De plus, les méthodes du Dharma ne sont pas, en elles-mêmes hautes ou basses. Ce n’est qu’à cause des natures et capacités différentes des individus qu’elles ont été catégorisées telles quelles. Les êtres sensibles sont à des niveaux différents de développement spirituels, et par conséquent, des méthodes variées sont nécessaires. Il y a, en résumé, trois approches basiques :


1) La Visualisation (Réelle Marque de Récitation du Bouddha),

2) La Récitation/Commémoration

3) Les Pratiques Diverses.    


1) Première méthode


La première, de la Méthode de Visualisation, est expliquée comme ceci dans le Sutra de Méditation :


"Tout Bouddha,...Tathāgata, est Une qui est un .... [Corps Royaume du Dharma] et pénètre les Esprits de tous les êtres. Pour cette raison quand on perçoit l’état de Bouddha dans nos Esprits, ceci est en fait l’Esprit qui possède les trente-deux signes de perfection et les quatre-vingt marques mineures d’excellence. C’est l’Esprit qui devient Bouddha ; en fait, c’est l’Esprit qui est Bouddha. L’océan de vérité et de connaissance universelle de tous les Bouddhas né de l’Esprit et de la pensée. Pour cette raison... [On] devrait appliquer... [nos] Esprits avec une seule pensée vers la méditation sur ce Bouddha..." (Bouddha-Bhasita Arnitayur dhyana Sutra) ( Meditation on Buddha Amitāyus) par Kalayasas. New-York : American Buddhist Academy Press, p.25)


D’après le traité T’ien T’ai,


"Le passage commençant par ‘Tout Bouddha,...Tathāgata’ se réfère à tous les Bouddhas.

"Le passage commençant par ‘on devrait appliquer nos Esprits,’ etc., se réfère spécialement à la méditation sur le Bouddha Amitabha.

"Le Corps Royaume du Dharma est le Corps de Dharma du Bouddha de Rétribution. Si les Esprits des êtres sensibles sont purs, le Corps de Dharma se révèle lui-même. Ainsi, le mot pénètre est utilisé. (Ceci est similaire avec le soleil brillant ; quand il se lève, son image apparaît dans une multitude de rivières.) Ceci pour indiquer que le Corps du Bouddha est libre et ininterrompu et peut se manifester lui-même en accord avec l’objet. De plus, le ‘Corps Royaume du Dharma’ se réfère au Corps du Bouddha, apparaissant partout, prenant le Corps Royaume comme étant sa nature. Quand le pratiquant ce Samādhi de Visualisation du Bouddha, sa compréhension et ses actions [noumène et phénomène] s’interpénètrent et deviennent un. Ceci est exprimé dans les mots ‘pénètre dans les Esprits de tous les êtres.’

"‘C’est l’Esprit qui devient Bouddha’ signifie que le Bouddha a toujours été vide de façon inhérente et vacuité. Parce que les Esprits des êtres sensibles sont purs, le Bouddha existe.

"‘En fait, c’est l’Esprit qui est Bouddha ;’ Puisque les gens pourraient mal comprendre ce qui été dit auparavant et penser que le Bouddha est venu spontanément à l’existence, les mots ‘est Bouddha’ sont utilisés. Le mot ‘devient’ indique le commencement de la visualisation, tandis que le mot ‘est’ signifie que la visualisation a été accomplie."


Un autre commentaire établit :


"Pour visualiser le corps du Bouddha, on devrait clairement comprendre la nature de la visualisation. Cette nature est le propre éveil. Les méthodes de visualisation sont développées de là. L’éveil propre est le Corps Royaume du Dharma des Bouddhas parce que ce que les Bouddhas ont complètement atteint n’est rien d’autre que la Nature Propre des êtres sensibles.

"Seulement quand ‘l’éveil initial’ est méritant, ‘l’éveil propre’ apparaît. Ceci st la signification des mots ‘le Corps du Dharma est né de l’Esprit et de la pensée’.

"De plus, le Bouddha Amitabha et tous les Bouddhas possèdent le même Corps du Dharma, la même sagesse et les même capacités et fonctions.’ Quand le corps du Bouddha Amitabha est manifesté, les corps de tous les Bouddhas sont manifestés ; quand les corps des Bouddhas sont compris, la nature du Bouddha Amitabha est révélée. Par conséquent, le Sūtra de Méditation réfère largement à tus les Bouddhas afin de finir dans la visualisation du Bouddha Amitabha.

"Des mots ‘Corps Royaume du Dharma’, le Sutra se réfère à la réponse mutuelle entre les Bouddhas et le pratiquant et ‘l’interpénétration’ entre compréhension et action [théorie et pratique]."


Commentant ces deux explications, un Ancien Maître a écrit :


"Sans la première explication, la visualisation ci-dessus ne serait pas une méditation sur le Bouddha. Sans la seconde explication, le pratiquant pourrait mal comprendre et penser que la nature des êtres sensibles est différente de celle des Bouddhas. Les deux explications sont complémentaires en élucidant la méthode de Visualisation."


2) Seconde Méthode


Avec la seconde, ou Méthode de Récitation/Commémoration, le pratiquant soit "se souvient" des traits auspicieux du Bouddha Amitabha ou soit il récite Son nom. Cette méthode a à la fois un aspect de phénomène et noumène. Dans le Sutra Avataṃsaka, l’Ancien Mukata ( Libération) a dit :


"Si je souhaite voir le Bouddha Amitabha Ainsi-Venu dans le Monde de Bonheur, alors aussitôt que je formulerai l’intention de Le voir.... [Je peux clairement voir tous les Bouddhas variés, leurs terres et escortes ainsi que leurs pouvoirs spirituels.] Et encore, ces Ainsi-Venus ne viennent pas du tout ici, et moi non plus je ne vais vers eux. [C’est ainsi parce que] je sais que tous les Bouddhas et mon propre Esprit sont complètement comme un rêve. Je sais que tous les Bouddhas sont comme une image ou un reflet [dans l’eau]... Je sais que toutes les caractéristiques de tous les Bouddhas avec mon propre Esprit, sont tous deux comme une illusion... un écho. Je réalise ceci comme tel et me souviens et considère ceci comme tel – que tous les Bouddhas que je vois s’élèvent de mon propre Esprit." [Parce que je comprends clairement mon Esprit comme tel, je peux à volonté voir les Bouddhas.] (Sutra de l’Ornement de la Fleur, tr. Par le Tripiṭaka maître Hsuan Hua. Ch 39, part II, p.104-105.)


Un Ancien a commenté la citation ci-dessus de cette façon :


"De la première phrase aux mots ‘et moi non plus je ne vais vers eux’ [les Bouddhas], le Sutra élucide la vérité de l’Esprit-Seulement. Si le pratiquant est éveillé à la vérité de ‘l’Esprit mais pas l’Esprit,’ il entre immédiatement dans le Samādhi de l’Ainsité Vraie. Quand le pratiquant comprend réellement que tous les royaumes et les marques sont illusoires, créées par l’Esprit, et s’éveille à la vérité de ‘l’Esprit-Seulement et Esprit est Bouddha,’ alors, dépendant de l’objet de ses pensées et souvenir, il n’y a rien qui n’est pas Bouddha.


"‘La seconde partie de la citation se réfère à quatre exemples : (1) ‘Comme un rêve’ signifie la vérité de ‘ni allant ni venant ;’ (2) ‘Comme un reflet dans l‘eau’ représente la vérité de ‘Ni partant ni entrant ;’ (3) ‘Comme une illusion’ signifie la vérité de ‘Ni existant ni non existant ;’ (4) ‘Comme un écho’ signifie ‘Ni se désintégrer ni se mélanger’.


"Le premier exemple indique que toute chose est ‘Esprit-Seulement ;’ le second exemple montre que, parce que c’est Esprit-Seulement : c’est vide ; le troisième indique que, parce que c’est Esprit-Seulement, c’est faux ; le quatrième exemple montre que, parce que c’est Esprit-Seulement, c’est le Chemin du Milieu. Ces quatre exemples embrassent les Quatre Méditations et incluent le ‘général’ et le ‘spécifique’, ainsi révélant la vérité de l’Esprit-Seulement. – toute chose a toujours été parfaite et non obstruée. Ceci est l’enseignement du Sūtra Avataṃsaka."


Noumène ou Niveau Absolu :


Si le pratiquant comprend clairement cette vérité et se concentre sur le nom du Bouddha, libre de (1) l’Esprit d’existence et de non existence, (2) l’Esprit de la non existence et non non-existence simultanée, tandis que (4) que maîtrisant tout le passé, le présent et le futur – ceci est appelé "récitation-noumène". Si le pratiquant peut réciter d’un esprit concentré et unifié de cette façon à travers les six périodes du jour et de la nuit (c.à.d. tout le temps), sans interruption et sans développer une seule pensée, il n’a pas besoin du tout de passer à travers n’importe quel niveau de pratique mais peut entrer directement dans le royaume des Bouddhas. Ceci est aussi appelé "Focalisation de l’Esprit (niveau noumène."


Phénomène ou niveau matériel :


Le Śūraṅgama Sūtra établit :


"De plus, quiconque récite le nom du Bouddha Amitabha, que ce soit dans le temps présent, ou dans le temps futur, verra sûrement le Bouddha Amitabha et ne sera jamais séparé de lui. À cause de cette association, tout comme qui s’associant avec le faiseur de parfums devient imprégné des mêmes parfums, de même il sera parfumé sans par la compassion du Bouddha sans aucun autre moyen expédient." (Dwight Goddard, A Buddhist Bible. Boston, MA : Beacon Press, 1970, p.245.)


Un autre Sūtra enseigne que :


"Qu’il se focalise sur le Bouddha constamment tout au long de sa vie, ou récite assidûment pendant trois mois, ou quarante-neuf jours, ou un à sept jours et nuits, ou récite seulement dix fois chaque matin, aussi longtemps que le pratiquant maintient le nom du Bouddha avec une profonde foi et des vœux fervents, comme un dragon qui rencontre l’eau ou un tigre caché profondément dans les montagnes, il sera assisté par le pouvoir du Bouddha et accomplira une renaissance en Terre Pure.»

[Un dragon hors de l’océan ou un tigre sans protection de la foret n’a qu’une seule pensée : retourner vers son environnement... La récitation exige la même intensité de concentration unifiée.]

D’après le Sūtra de la Méditation, même un être ordinaire, coupable des cinq fautes graves et es dix actions négatives, renaîtra si, au moment de la mort, il récite le nom du Bouddha seulement dix fois avec la plus haute sincérité. Ceci est "Focalisation de l’Esprit (niveau phénomène)".

En résumé, "L’Esprit focalisé en un point (niveau noumène)" se réfère au pratiquant qui comprend pleinement les quatre vérités de méditation discutées ci-dessus et récite le nom du Bouddha avec un tel Esprit. C’est équivalent au royaume de la Sagesse Vide (Sagesse de Vacuité) et mène au royaume de la Pure Vérité.

"L’Esprit focalisé en un point (niveau phénomène), d’un autre côté, se réfère au pratiquant dont l’Esprit est toujours attaché à la récitation, une récitation suivant une autre sans pause, menant à l’état d’extinction de toutes les pensées diverses.

L’Esprit focalisé en un point (niveau noumène) est la pratique de ceux des plus hautes capacités ; l’Esprit focalisé en un point (niveau phénomène) embrasse ceux de capacités inférieures et modérées.


3) Troisième méthode


La troisième méthode est appelée "Pratiques Diverses", comme le pratiquant s’engage dans beaucoup de pratique en recherchant une renaissance en Terre Pure.


A) Ainsi dans le Sūtra Avataṃsaka, le Bodhisattva Samantabhadra conseille et exhorte le jeune Sudhana (‘Bonne Fortune’) et la Grande Assemblée Vaste Comme l’Océan de rechercher une renaissance à travers les Dix grands Vœux. Ces Dix Grands Vœux sont :


"En premier, vénérer et respecter tous les Bouddhas.

En second, faire l’éloge des Ainsi-Venus.

Troisièmement, faire des offrandes abondantes.

Quatrièmement, regretter les mauvaises actions et les entraves.

Cinquièmement, se réjouir des mérites et vertu des autres.

Sixièmement, demander au Bouddha de tourner la Roue du Dharma.

Septièmement, demander au Bouddha de rester en ce monde.

Huitièmement, suivre les enseignements du Bouddha à tout moment.

Neuvièmement, s’occuper et faire le bien de tous les êtres.

Dixièmement, transférer mérites et vertus de façon universelle."


Chaque vœu contient cette proposition :


"Quand le royaume de l’espace vide sera épuisé, mes Vœux seront épuisés. Mais parce que le royaume de l’espace vide est inépuisable, mes Vœux ne prendront jamais fin. De la même façon, quand les royaumes des êtres sensibles, le karma des êtres sensibles, et les afflictions des êtres sensibles seront épuisés, mes Vœux seront épuisés, Mais, les royaumes des êtres sensibles, le karma des êtres sensibles, et les afflictions des êtres sensibles sont inépuisables. Par conséquent, mes Vœux sont inépuisables. Ils se maintiennent pensée après pensée sans cesse. Mon corps, ma bouche et mon esprit ne se fatiguent jamais d’accomplir de telles actions."

(Maître Hsuan Hua, tr. Sūtra de l’Ornement de Fleur – Ch 40, p.48)


Le pratiquant devrait pratiquer ces Dix Grands Vœux avec le corps, la bouche et l’esprit, et sans interruption et léthargie. Au moment de la mort, quand toute la famille et les biens sont laissés derrière et que toutes les facultés se désintègrent, uniquement ces Vœux vont suivre de près, et en un instant le pratiquant renaîtra en Terre Pure.

Ceci constitue la recherche d’une renaissance à travers le pouvoir des Vœux.


B) De plus, dans le Sūtra Maha-Ratnakūṭa, le Bouddha Śākyamuni a dit au Bodhisattva Maitreya :


"Ces Dix Esprits ne peuvent être développés par des êtres ordinaires, ni ceux qui manquent de vertu et sont assaillis par les afflictions. Que sont ces Dix Esprit ? Ils sont ...développer le grand amour bienveillant envers les êtres sensibles... ; développer la grande compassion... ; protéger le vrai Dharma du Bouddha sans considération pour notre vie ; développer la Suprême Tolérance du Juste Dharma, sans s’accrocher ni saisir ; être calme et en paix, sans recherchant le gain, le support ni le respect ; rechercher la sagesse du Bouddha à chaque instant.... ; éviter de s’adonner  à des discussions mondaines... ; planter toutes les bonnes actions.... ; abandonner l’attachement aux marques des Bouddhas, tandis que toujours rechercher les Bouddhas en esprit."

(Après traduction par le Bhikṣu Saddhaloka.)

"Ceux-ci sont les Dix Esprits des Bodhisattvas, qui leur permettent d’accomplir une renaissance. Pour quelqu’un, atteindre l’un de ces dix états d’esprit en recherchant une renaissance en Terre Pure et cependant manquer de renaître est simplement impossible."


Ce Sūtra se réfère à l’accomplissement d’une renaissance à travers le pouvoir de l’Esprit.


C) De plus, dans le Sūtra du Mantra du Cœur de la Grande Compassion, le Bodhisattva Avalokiteśvara (Kuan Yin) a dit au Bouddha :


"Grand Maître Honoré ! Si n’importe quel être sensible devait assidûment réciter le Mantra de la Grande Compassion et encore descendre dans les Trois Mauvais Chemins, je fais le Vœu de ne pas atteindre la Bouddhéité. Si n’importe lequel des pratiquants devait assidûment réciter le Mantra de la Grande Compassion et manquer de renaître en les Terres des Bouddhas, je fais le Vœu de ne pas atteindre la Bouddhéité. Si n’importe lequel des pratiquant devait assidûment réciter le Mantra de la Grande Compassion et ne pas accomplir d’innombrables samādhis et une grande éloquence, de ne pas atteindre la Bouddhéité. Si quiconque devait assidûment réciter le Mantra de la Grande Compassion et ne pas voir tous les souhaits et espérances de sa présente vie exaucés, cette Dhāraṇī ne peut être appelé le Mantra de la Grande Compassion ! Les seules exceptions sont des souhaits qui sont malsains et ceux formulés quand l’Esprit n’est pas sincère."


De plus, les pratiquants qui récitent assidûment une Dhāraṇī telle que le Mantra d’Avalokitésvara à Mille Bras, le Mantra de Renaissance,...etc., avec la plus haute sincérité, peuvent tous renaître en la Terre Pure de l’Ouest ou d’autres Terres Pures. Ceci est l’accomplissement d’une renaissance à travers le pouvoir spirituel.


D) De plus, comme cela est dit dans le Sūtra de Méditation :


"Ceux qui souhaitent renaître dans cette Terre [de suprême félicité] doivent cultiver les trois volets de la bonté. Premièrement, ils devraient être filiaux et aider leurs parents ; servir et respecter leurs enseignants et aînés ; être d’un cœur compatissant et s’abstenir de faire du mal ; et pratiquer les dix actions vertueuses. Deuxièmement, ils devraient accepter et se tenir à leur refuge en les Trois joyaux ; observer parfaitement tous les préceptes moraux et ne pas rabaisser leur dignité ni négliger les observances des cérémonies. Troisièmement, ils devraient éveiller en leurs esprits un grand désir pour l’ Éveil, croire profondément en le principe de la cause et l’effet, parcourir et réciter les Sūtras Mahāyāna et persuader et encourager d’autres pratiquants. Ces trois groupes de pratiques sont appelés pures d’actions... et sont les causes efficaces pour les pures actions de tous les Bouddhas des Trois Mondes, du passé, présent et futur." (Kālayaśas, Op. cit., p10-11)   


Ceci est en référence à l’accomplissement d’une renaissance par le pouvoir des mérites.


De plus, ceux qui accomplissent de bonnes actions, les portant à la perfection et transférant les mérites avec un Esprit de Foi et de Vœux, peuvent tous accomplir aussi une renaissance. Ces actes méritoires incluent l’édification de temples, stupas et statues des Bouddhas, la vénération des Bouddhas, la récitation de Sūtras, l’adhésion aux préceptes, brûler des encens, offrir des fleurs, donner des fanions et autres décorations aux temples bouddhistes, faire des offrandes de nourriture au clergé, faire la charité, etc.

Ceci est un exposé général de la méthode Terre Pure. Puisque les pratiquants différents selon les vœux et les pratiques, et que le noumène diffère aussi du phénomène, ils sont susceptibles d’être différents dans leur perception du Bouddha et de la compréhension du Dharma. Leur environnement et attributs physiques sont aussi différents.        


►Question 8 :


Je comprends que Sudhana est un Bodhisattva de haute capacité qui a atteint, l’éveil parfait, soudain en une seule vie. Pourquoi le Bodhisattva Samantabhadra ne l’a pas exhorté à rechercher une renaissance dans le Monde de Réserve de Fleur plutôt que dans la Terre Pure de l’Ouest ?  


Réponse :


Cette question fut soulevée dans le traité Avataṃsaka, qui offre la réponse suivante :


"Le conseil de Samantabhadra provient de raisons variées, certaines d’elles ne sont pas apparentes : 1) à cause des causes et conditions ; 2) afin de focaliser l’Esprit et la pensée ; 3) parce que la renaissance en Terre Pure ne signifie pas quitter le Monde Réserve de Fleur ; 4) parce que Amitabha est le maître originel de Sudhana."


Les premières deux raisons sont faciles à comprendre et ne requièrent aucune précision.

La troisième raison est que les Terres de Bouddha au sein du Monde Réserve de Fleur sont aussi nombreuses que des grains de poussière ; la Terre Pure de l’Ouest, dix milliards de Terres de Bouddha loin d’ici, n’est rien que l’une de ces Terres innombrables.

En ce qui concerne la quatrième raison, il est enseigné dans l’un des Sūtras :


"Le Tathāgata Vairocana est le maître du Monde Réserve de Fleur ; Puisque le Bouddha Amitabha est le corps d’émanation du Bouddha Vairocana, Il n’est pas différent du Bouddha Vairocana – par conséquent, il est dit que le Bouddha Amitabha est le maître originel du Sudhana."


Il est aussi établi dans le même Sūtra :


"Le Bodhisattva Samantabhadra, en conclusion, a exhorté Sudhana et la vaste assemblée à rechercher une renaissance dans la Terre Pure de l’Ouest parce que Sudhana y croyait et comprenait la parfaite Porte du Dharma, avait pénétré la sagesse de Mañjuśrī et pratiqué les actions de Samantabhadra, et ses bénédictions et sagesse, ainsi que sa compréhension du phénomène et du noumène, étaient consonant avec le Royaume du Dharma. Bien qu’il était une Sage avec un grand Esprit qui s’était éveillé à la nature de la sagesse originelle et atteint le niveau des Saints, ses pouvoirs et capacités n’étaient pas encore parfaits. Par conséquent, il ne pouvait encore pénétrer ce mauvais monde, et être bénéfique aux êtres, tandis que le Bouddha le pouvait."

"Pour cette raison, le Bodhisattva Samantabhadra l’a exhorté ainsi que l’Assemblée Vaste comme l’Océan à se fier à la Terre Pure et rester proche du Bouddha Amitabha afin d’accomplir la Bouddhéité rapidement."


►Question 9 :


En discutant des Pratiques Diverses ci-dessus [Question 7 ], vous avez dit que puisque les pratiquants différent dans leurs vœux et pratiques, et que le noumène est aussi différent du phénomène, les pratiquants différent dans leur perception du Bouddha et compréhension du Dharma. Ainsi, les introductions aux deux autres méthodes de la pratique Terre Pure [Visualisation et Récitation] étant différentes, n’y a-t-il pas de différences dans les résultats accomplis ?


Réponse :


Naturellement, les résultats accomplis doivent être différents. Par conséquent, l’Ancien Maître Yung Ming a dit :


"La renaissance a lieu au sein de neuf stades, lesquels ne sont pas au même niveau. Certains

pratiquants, se fiant aux royaumes de manifestation, voient la manifestation (émanée) du corps du Bouddha. D’autres renaissent dans la Terre de vraie Rétribution et voient la vraie nature du Tathāgata [voir Question 4]. Mais encore, d’autres doivent pratiquer le Dharma pendant des éons pour obtenir les fruits des deux véhicules [Arhats et Pratyekabouddhas]. D’autres encore, à peine une nuit après avoir accompli la renaissance, atteint les plus hautes terres de Bodhisattva."    


Un autre Ancien Maître a dit :


"Bien que la renaissance soit divisée en neuf stades, ceci est seulement une généralisation. Si nous allons en détail, il y a d’innombrables stades et niveaux."


►Question 10 :


La Terre Pure de l’Ouest est seulement une "Terre Commune des êtres et des saints", non une "Terre de Vraie Rétribution". Pour a-t-il été dit dans la question précédente que certains êtres sensibles sont re-nés dans la Terre de vraie rétribution et voient la vrai Nature du Tathāgata ?

Réponse :


Ne pensez pas qu’il y a une Terre de Vraie Rétribution, laquelle existe séparément, en dehors de la Terre de Résidence Commune ! [Revoir le milieu de la question 4]. Vous devriez savoir que les trois autres Terres [Terres d’Opportunité, De Vraie Rétribution, de Lumière Éternellement Paisible] ne peuvent exister séparément et à l’écart de la Terre de Rétribution Commune – la différence réside seulement dans les attributs [des corps], l’environnement et la "qualité de la vie". Comme cela est dit dans les Sūtras, "Le corps d’Amitabha est immensément grand." Les anciens ont fait le commentaire que ceci s’applique au Corps de Rétribution.

Non seulement la Terre Pure de l’Ouest embrasse quatre "Terres" inégales, la même chose est vraie des autres royaumes. Par conséquent, un Ancien Maître a dit :


"Ce Monde Sahā même contient toutes les quatre Terres dans leur entièreté. Ainsi, durant la vie du Bouddha, l’Assemblée Avataṃsaka Vaste Comme l’Océan ne "quitte" en rien le Bosquet Jeta en Inde, de même les grands Arhats n’entendaient rien, ne voient rien et de savaient rien de tout cela."


►Question 11 :


Si le monde Sahā contient toutes les quatre Terres dans leur entièreté, nous devrions simplement rester ici, en s’engageant pas à pas. Où est le besoin de rechercher une renaissance ?


Réponse :


Bien que ce monde embrasse toutes les quatre Terres dans leur entièreté, il appartient à la Terre Souillée de Résidence Commune. Par conséquent, les pratiquants ont des difficultés à éteindre le mauvais karma. Pour échapper à un tel karma souillé, le pratiquant devrait rechercher une renaissance en la Terre Pure de Résidence Commune de l’Ouest. Ainsi, un Ancien Maître a dit :


"L’environnement et les conditions du monde Sahā sont profondément impurs et mauvais ; le pratiquant devrait achever au moins le niveau des Dix Fois pour échapper à la ronde de souffrance.

L’environnement et les conditions de la Terre de Suprême Félicité sont hautement merveilleux. Par conséquent, tous ceux qui renaissent au sein des neuf grades accomplissent la non-régression. N’avez-vous pas lu dans le Sutra du Lotus que certains qui ont reçu des instructions du Bouddha à la Grande Sagesse Surpassante Pénétrante il y a des éons infinis – aussi nombreux que les grains de poussière dans des Terres de Bouddha – sont toujours au stade de la Sainteté aujourd’hui ? Ceci parce qu’ils ont continuaient à rétrograder.

Par exemple, même l’Ancien Śāriputra, qui dans l’une de ses précédentes vies avait atteint la Sixième Demeure, expérimentait encore la rétrogression, sans parler de ceux dont la pratique est sommaire ! En général, il y a beaucoup de conditions obstruantes dans ce monde, de façon telle que les pratiquants régressent facilement."


Par conséquent, les anciens disaient,


"Les Bodhisattvas qui ont nouvellement développé l’Esprit d’ Éveil sont aussi nombreux que les fleurs sur un arbre de mangue ou des œufs de poisson, mais à la fin, ceux qui persévèrent sont très peu entre temps."


Quiconque établit son Esprit sur la Terre Pure de l’Ouest, et se fient en les conditions auspicieuses de cette Terre, peut atteindre le niveau de non-régression immédiatement après la renaissance. Ceci est vrai aussi pour les gens de capacités inférieures. Les pratiquants devraient méditer profondément cette raison essentielle pour rechercher une renaissance.


►Question 12 :


Il y a beaucoup de Terres Pures de Résidence Commune dans les dix directions. Pourquoi le Bouddha Śākyamuni a spécialement orienté les gens vers la Terre Pure de l’Ouest et exalté les conditions et environnement suprêmement merveilleux de cette Terre Pure seule ?


Réponse :


Le Sūtra Amitabha établit :


"Les êtres sensibles de cette Terre n’expérimentent aucune souffrance mais seulement la joie ; c’est pourquoi elle est appelé Terre de Suprême Félicité."


Les conditions et l’environnement de cette Terre Pure de l’Ouest sont les plus exaltés. Ce royaume apporte beaucoup plus aux êtres sensibles de circonstances favorables que d’autres Terres, que les êtres ordinaires dans les Trois Mondes ne peuvent pleinement comprendre... Même sur un plan général, l’écart entre les conditions et l’environnement auspicieux de cette Terre Pure de l’Ouest et les conditions et l’environnement modestes du monde Sahā est large et profond. Si nous devions les fouiller en détails, de telles différences sont si grandes qu’elles ne peuvent être complètement décrites ! Cependant, en général, ces différences peuvent être résumées selon deux facteurs :


 L’environnement de la Terre Pure est exalté, et peut éveiller l’ardeur et servir comme point de focalisation pour permettre aux êtres sensibles d’y renaître.

Les conditions de la Terre Pure sont insondables et merveilleuses et peuvent aider ceux qui y sont nés à progresser rapidement et facilement sur la Voie de l’ Éveil.


Pour ces raisons, bien qu’il y ait des Terres Pures de Résidence Commune dans les dix directions, uniquement celle de l’Ouest possède toutes les conditions auspicieuses pleinement. C’est pourquoi les Sūtras et les commentaires pointent vers la renaissance en la Terre de Pure de l’Ouest.   


►Question 13


Il y a d’innombrables Bouddhas dans les dix directions. Tous les êtres sensibles à l’esprit bon peuvent l’approcher et étudier avec eux. Pourquoi le Bouddha Amitabha a-t-il été choisi parmi tous les Bouddhas ?


Réponse :


Il y a trois raisons :

1-Parce que le Bouddha Amitabha a fait 48 vœux profonds, tous-compatissants ;

2-Parce que les êtres sensibles dans ce monde ont de grandes affinités [causes et conditions] avec Lui.

3- Parce que les enseignements du Bouddha Śākyamuni dans le monde Sahā et du Bouddha Amitabha à l’Ouest sont interdépendants.


1) Concernant la première raison, le Long Sūtra d’Amitabha expose qu’au stade de la cause (dans ses vies précédentes), le Bouddha Amitabha fit plusieurs nobles, tous-compatissants vœux.

La substance générale de ces vœux est la mieux représentée dans le dix-huitième et onzième vœux :

[Dix-huitième vœu] "Si, après avoir obtenu la Bouddhéité, tous les êtres dans les dix directions désirent sincèrement et avec confiance renaître dans mon pays, et s’ils ne peuvent y renaître en pensant à moi seulement dix fois…, puissé-je ne pas atteindre le plus haut Éveil." (Joji Okazaki, Pure Land Buddhist Painting, tr. By Elizabeth ten Grotenhuis. Tokyo: Kodansha, 1977, p.15)


[Onzième vœu] “Je n’atteindrai pas l’ Éveil suprême si un être sensible dans mon pays [est encore sujet à la rétrogression et] n’est pas certain d’atteindre l’ Éveil suprême et de réaliser le grand nirvāṇa." (Garma C.C. Chang, A Treasury of Mahayana Sutras, University Park, Pa : Pennsylvania State University Press, p.342.)


Ainsi, il est exposé dans le Traité Avataṃsaka :

"Bouddha Amitabha a fait de profonds et nobles vœux-souhaitant accueillir et guider les êtres sensibles du monde Sahā."


2) En ce qui concerne la seconde raison, lorsque le Bouddha Śākyamuni était encore vivant, un grand nombre d’êtres sensibles, écoutant Son enseignement compatissant, dirigèrent leur Esprit vers Bouddha Amitabha. Depuis que le Bouddha Śākyamuni est entré en Nirvāṇa, beaucoup de personnes, aussi bien du clergé que des laïcs, hommes ou femmes, riches ou pauvres, de classe élevée ou basse, familier avec le Dharma ou pas,

ont récité le nom du Bouddha Amitabha…Dans le Long Sūtra d’Amitabha, le Bouddha Śākyamuni a spécifié :

"Dans les jours à venir, les chemins des Sūtras vont venir à l’extinction. Moi, avec compassion et clémence, je vais intentionnellement permettre à ce Sūtra de survivre pendant cent ans. Ceux qui rencontreront ce Sutra vont, selon leur souhait, sûrement atteindre l’Éveil."

[Cité de Shozomatsu Wazon : Shinran’s Hymns on the Last Age. Kyoto:Ryukoku University Press, p.xv;]


Le Long Sūtra d’Amitabha ajoute plus loin :

"Après que ce Sūtra n’existe plus, le Bouddha Dharma disparaîtra complètement du monde. Seuls les mots "Amitabha Bouddha" resteront pour sauver les êtres sensibles. Ceux qui ne croient pas en ceci et qui raillent les mots du Bouddha vont s’enfoncer dans les enfers et endurer toutes les sortes de souffrances."


Pour cette raison, le fondateur de l’école Tien T’ai, le patriarche Chih I, a dit,

"On devrait savoir que le Bouddha Amitabha a de grandes affinités (causes et conditions) avec ce monde dépravé."


3) En ce qui concerne la troisième raison, les anciens ont dit, "Le Bouddha Śākyamuni se manifeste lui-même dans le monde impur et soumet les êtres sensibles dans de telles conditions comme la crasse, la souffrance, l’impermanence et les obstacles, créant en eux un sens de l’horreur afin qu’ils suivent le bon chemin. Le Bouddha Amitabha, d’autre part, se manifeste lui-même dans la Terre Pure, il rassemble les êtres sensibles dans de telles conditions comme la pureté, le bonheur, la permanence et la non-régression, créant en eux le désir de retourner à la source de la vérité. De cette façon, les deux Bouddhas emploient la méthode duelle de maîtriser et rassembler afin de propager le Dharma correct. Leurs activités d’enseignement et de transformation sont ainsi apparentées.

"De plus, tandis qu’il prêchait les trois Véhicules, le Bouddha Śākyamuni ajouta spécialement la méthode de la Terre Pure, afin que, à travers l’aide du Bouddha Amitabha, ceux des êtres sensibles qui étaient encore à l’écart puissent être sauvés. Par conséquent, dans les sūtras Mahāyāna, le Bouddha Śākyamuni a recommandé avec compassion et a constamment vanté la renaissance en Terre Pure."


C’est pour ces trois raisons que le Bouddha Amitabha a été spécialement choisi parmi les Bouddhas des dix directions.


►Question 14


Je comprends maintenant les raisons pour lesquelles la Terre Pure de l’Ouest et le Bouddha Amitabha ont été choisi, tout comme les concepts de maîtrise et de conversion, de dégoût et d’attirance. Cependant, je me risque à penser que le Vrai Esprit a toujours été égal, clair et constant. S’il y a encore dégoût et attirance, alors il y a encore amour et haine, cupidité et rejet. Ne sommes-nous pas encore dans l’erreur?


Réponse


Vous posez cette question car vous ne comprenez pas encore le problème en profondeur. Ce dégoût et cette attirance ne sont pas l’Esprit mondain d’amour et de haine, mais est plutôt la méthode commune employée par tous les Bouddhas des dix directions, pour transformer les êtres ordinaires en sages. Si n’y a pas de dégoût et d’attirance, comment peuvent les communs mortels être transformés? S’il n’y a pas d’attirance et de cupidité, comment la sagesse peut-elle être atteinte?

Par conséquent, pendant la durée de transformation de personne ordinaire en sagesse et de sagesse en "Éveil de l’égalité", tout est dans le cycle de cupidité et de rejet, dégoût et attirance. Seulement quand le pratiquant a atteint le plus haut niveau de "l’ Éveil Merveilleux" il sera libre de tels sentiments et entrera dans l’état de "l’Ainsité Égale" [la Bouddhéité]. Pour cette raison, les anciens ont dit:

"Au début, les pratiquants devraient avoir des sentiments de cupidité et rejet, afin d’arriver au point d'absence de cupidité et de rejet. Lorsque cette cupidité et ce rejet auront atteint le stade ultime, ils vont les trouver comme étant identiques à la non-cupidité et au non-rejet."

De plus, la méthode de la Terre Pure a été de façon appropriée conçue par le Bouddha Śākyamuni et le Bouddha Amitabha, le Bouddha Śākyamuni exhortant les gens à rechercher la renaissance et le Bouddha Amitabha jouant le rôle d’accueil et d’escorte. Si le pratiquant (cultivateur) de la Terre Pure n’a pas de sentiments de dégoût et de rejet, comment peut-il quitter le monde de Sahā? S’il n’a pas des sentiments d’attirance et de recherche, comment peut-il renaître dans la Terre Pure de l’Ouest? Atteindre la renaissance n’est rien d’autre que se fier à l’environnement auspicieux de cette terre pour réaliser la Bouddhéité promptement. Ainsi, une telle cupidité et un tel rejet, dégoût et attirance sont de grands bénéfices; comment est-il possible qu’ils puissent être considérés comme des handicaps?  


►Question 15


Je suis d’accord avec le fait que la méthode de la cupidité et du rejet est correcte et n’a pas besoin de discussion supplémentaire. Cependant, je me risque à penser, est-ce que la renaissance en Terre Pure n’est pas contraire à la Vérité de Non-Naissance ?


Réponse


Le maître ancien Chih a dit :


"Le sage, tandis qu’il fait sincèrement des efforts pour renaître en Terre Pure, comprend aussi que la nature de la renaissance est intrinsèquement vide. C’est la vraie Non-Naissance, et aussi le sens de ‘seulement lorsque l’Esprit sera pur, les terres de Bouddha seront pures.’

"Le maussade et l’ignorant, d’un autre côté, sont rattrapés par le concept de naissance. En entendant le terme ‘Naissance’, ils comprennent cela comme une réelle naissance ; en entendant ‘Non-Naissance’, ils [s’attachent à son sens littéral] et pensent qui n’y a pas de renaissance nulle part. Peu d’entre eux réalisent que ‘la Naissance est exactement Non-naissance, et la Non-Naissance n’entrave pas la Naissance.’"


Cela a aussi été dit par un Maître Zen :


"Si on comprend Naissance signifiant la réelle naissance, on s’égare dans la direction de l’Éternalisme ; si on comprend Non-Naissance signifiant qu’il n’y a pas de réelle naissance, on commet l’erreur du Nihilisme. Naissance et pourtant Non-Naissance, Non-Naissance et pourtant Naissance, est véritablement le ‘sens ultime".


Un autre Maître Zen a dit :


"La Naissance est sans aucun doute naissance, mais l’entrée [en Terre Pure] est en fait non-entrée."


Les explications de ces trois Maîtres sont très claires. Je vais donner maintenant une explication plus large, à travers les deux concepts de "Nature" et "Manifestations".

D’après le point de vue de la Nature (noumène) le vrai Esprit est merveilleux et silencieux ; sa nature est de façon inhérente non-née (non-Naissance). D’après le point de vue des manifestations, à chaque fois qu’il y a une congruence de causes et conditions, les manifestations variées de la Naissance et de la Mort apparaissent faussement, comme dans un rêve, à partir du Vrai Esprit. C’est parce que la Nature se manifeste habituellement à travers les manifestations, qu’il est dit que la Non-Naissance est Naissance. Puisque les manifestations apparaissent en résultat de la Nature, il est dit que la Naissance est Non-Naissance. Lorsqu’on comprend réellement cette vérité, la renaissance en Terre Pure est renaissance dans la nature (l’état) de l’Esprit-Seulement ; entre la Naissance et la non-Naissance, la contradiction de sens n’existe pas !


►Question 16 :


La doctrine de la renaissance n’est pas claire pour moi. Cependant, combien des nombreux étudiants bouddhistes d’aujourd’hui la comprennent totalement? Ainsi, ils pensent tous que la Terre Pure, loin de dix milliards de Terres de Bouddha, est vraiment éloignée. Comment peut-elle être atteinte au moment de la mort? Vous, Maître, n’avez-vous pas une quelconque façon d’éclaircir ce point?


Réponse :


Ceci est un doute du plus stupide ! J’ai expliqué beaucoup de fois qu’il n’y a aucune Terre en dehors de l’Esprit et qu’il n’ y a aucun Esprit en dehors des Terres. Comment se fait-il que vous manquez encore de comprendre ?


Cependant, cette erreur est compréhensible; elle est due au fait que beaucoup de gens de façon erronée considèrent leur Esprit comme étant limité au sein des étroits confinements de leur corps physique. Ils réalisent très peu que ce qu’ils considèrent comme Esprit est simplement conscience illusionnée. En réalité, le Vrai Esprit de chaque personne est tout embrassant, couvrant des mondes aussi nombreux que les grains de sable de la rivière Gange et remplissant tout l’espace vide dans l’univers. Par conséquent, l’espace vide illimité des dix directions et le nombre infini des Terres et des mondes, aussi nombreux que des grains de sable dans la rivière Gange, sont tous contenus et entièrement remplis par l’Esprit.


Ainsi, les dix milliards de Terres de Bouddha sont carrément au sein de notre Esprit; elles sont, en réalité, non distantes mais très proches ! Pareillement, la renaissance au moment de la mort est simplement renaissance au sein de notre propre Esprit. Ceci est réellement très facile. Où est la difficulté?


Le traité Dix Doutes au sujet de la Terre Pure [Question 9] établit :


‘‘ La Terre Pure de l’Ouest est décrite comme étant dix milliards de Terres de Bouddha au loin d’ici uniquement à l’égard des concepts limités des gens ordinaires avec des yeux de chair et de sang, embourbés dans la Naissance et la Mort. Pour ceux qui ont atteint le pur karma de la renaissance, l’Esprit en Samādhi au moment de la mort est précisément l’Esprit re-né dans la Terre Pure... Aussitôt que la pensée [de renaissance] s’élève, la renaissance est achevée. Ainsi, le Sutra de Méditation établit que ‘la Terre du Bouddha Amitabha n’est pas loin d’ici !’ De plus, le pouvoir du karma est inconcevable. Dans l’espace d’une seule pensée, la renaissance dans la Terre Pure est accomplie. Il n’y a aucun besoin de s’inquiéter au sujet de la distance.

Ceci est comparable à une personne endormie et qui rêve. Bien que le corps soit sur le lit, son Esprit peut voyager vers n’importe quel endroit comme s’il était éveillé. La renaissance dans la Terre Pure est, généralement parlant, similaire à cet exemple ...'


Certains passages de Sutras établissent que la renaissance est accomplie en l’espace d’un claquement de doigt, tandis que d’autres indiquent qu’elle advient en l’espace du temps qu’il faut pour plier et étendre notre bras, ou en un instant. Par conséquent, il est dit dans un traité que "en un instant, le pratiquant couvre dix milliards de Terres de Bouddha, parce que la Nature Propre est de façon inhérente merveilleuse." Ces exemples démontrent, en général, que du fait que le pratiquant est re-né au sein de son large et spacieux Vrai Esprit, une telle renaissance est très facile et très proche.

Maintenant, mettons de côté les traits tout embrassant de l’Esprit Vrai. Je vais citer un exemple basé sur votre petit esprit étroit d’un être ordinaire. La voie [maritime] de la Chine vers l’Inde, par exemple, traverse beaucoup de pays et couvre des milliers de miles. Supposons que quelqu’un qui n’a jamais mis le pied en Inde écoute le rapport détaillé d’un autre voyageur, en donnant toute son attention et en se remémorant soigneusement de tous et chacun des traits. Plus tard, tandis qu’il s'assoit ou se lève, des souvenirs traversent son esprit. Il se rappelle des rapports de voyage et commence à se souvenir du pays qui se trouve à beaucoup de miles de l’Inde et quel autre pays est si éloigné, et comment l’Inde peut être atteinte. Comme il agit ainsi, il est témoin immédiatement de scènes de chaque étape du séjour, et chaque fois que ses pensées lambinent sur une étape particulière ou un pays, il semble comme s’il a personnellement atteint cette terre.

La renaissance en la Terre Pure n’est pas différente de cette vérité. En l’espace d’un claquement de doigt ou d’une seule pensée,  le pratiquant l’a atteinte. Où se trouve la difficulté? Atteindre la Terre de Suprême Félicité sans pratique de la méthode Terre Pure est, bien sûr, difficile. Cependant, si votre karma Terre Pure a atteint une maturité, voyager vers la Terre Pure est vraiment facile. Un Esprit résolu est tout ce dont vous avez besoin pour exaucer votre aspiration pour une renaissance. Les Bouddhas et les sages ne se livrent jamais dans le mensonge des mots !            

  

►Question 17 :


Je réalise que sans pratiquer la méthode Terre Pure, il est difficile d’y renaître. Ceci est une certitude. Cependant, pourquoi se fait-il que des gens ordinaires mauvais et dépravés peuvent aussi accomplir une renaissance au moment de la mort? Je continue à ne pas comprendre du tout ce point et j’ai des doutes. Je souhaite, Maître, que vous m’éclairiez sur ce sujet.


Réponse :


[La renaissance de gens mauvais, dépravés est enseigné dans le Sutra de Méditation.]

D’après le Traité sur le Sutra de Méditation, la renaissance d’êtres mauvais et dépravés est due à leur récitation du nom du Bouddha avec la plus haute sincérité au moment de la mort, comme ceci mène à la dissipation des obstructions karmiques. Par conséquent, le Traité suggère que la récitation du Bouddha est la plus haute condition pour une renaissance.

En ce qui me concerne, moi [maître T’ien Ju], ayant étudié les Sūtras de la Terre Pure et les commentaires, les conditions pour la renaissance d’êtres mauvais peuvent être résumées en trois points.


1 - Une très forte puissance d’esprit et une volonté hautement déterminée, qui permettent au pratiquant de surmonter le mauvais karma d’une vie entière en récitant le nom du Bouddha pendant seulement un court instant. Ceci est appelé le Grand Esprit. Cette situation peut être comparée à celle d’un soldat entouré par des ennemis prêt à lui faire du mal. Dans de telles circonstances périlleuses, hardiment risquant sa vie, il rassemble sa plus grande force et son plus grand pouvoir et ainsi brise son encerclement.


2- Ancien ou bon karma présent. Bien que la personne ait créé du mauvais karma, elle a aussi pratiqué le samādhi au cours de sa vie actuelle. Ainsi, au moment de la mort, quand d’autres la lui rappellent, elle accomplit facilement la concentration. Si la personne mourante n’a pas cultivé le samādhi dans cette vie-ci, elle doit l’avoir fait si ardûment dans une vie passée. Cette bonne graine est maintenant venue à maturité. Par conséquent, grâce à son bon karma passé, une fois conseillée par un bon guide spirituel, elle accomplit facilement une renaissance avec seulement dix récitations du Bouddha Amitabha au moment de la mort.


3 - Un Esprit de la plus haute sincérité de repentir. Si la renaissance n’est pas due aux efforts de la pratique dans cette vie ni au bon karma des vies passées, le pratiquant, au moment de la mort, doit avoir récité le nom du Bouddha avec un Esprit de la plus haute sincérité de repentir. Ainsi, l’Ancien maître Yung Ming a dit :


"Puisque la nature des causes et conditions est intrinsèquement vide, le bon ou le mauvais karma n’est pas fixé. En déterminant le chemin du salut ou de la perdition, nous devrions  envisager si l’état de l’Esprit  est modeste ou transcendantal [au moment de la mort]. Ceci est analogue à une once d’or pur qui vaut plus qu’une centaine de fois  son poids en laine de coton, ou une petite, flamme isolée,  qui peut réduire une pile de  paille, énorme au-delà de tout calcul, en cendres."   


C’est dû à i) une de ces trois causes et conditions, ajouté  ii) aux vertus du nom du Bouddha Amitabha  et iii) du pouvoir de ces Vœux, que même le dépravé ou le mauvais peut, au moment de la mort,  surmonter le poids de leurs transgressions et renaître dans la Terre Pure de l’Ouest.         


►Question 18 :


Vivant dans le mauvais monde des cinq turpitudes, chaque être sensible doit avoir commis des transgressions. S’il n’a pas commis du tout, les cinq graves offenses, il doit avoir été entraînés dans d’autres transgressions. Supposons qu’un pratiquant n’a pas pratiqué la moindre repentance, ou, malgré s’être repentit, n’a pas encore essuyé tout son mauvais karma. Sous de telles circonstances, si un tel pratiquant récite le nom du Bouddha d’un cœur sincère tout au long de sa vie et au moment de la mort, peut-il accomplir la renaissance ?


Réponse :


Tous ceux qui pratiquent d’une telle façon peuvent accomplir la renaissance, grâce au pouvoir du grand, insurpassé Vœu du Bouddha Amitabha. Le Sūtra "Question du Roi Milinda" établit :

 

"Par exemple, si on place un énorme bloc de pierre sur un bateau, à cause de la force du bateau, la pierre ne coule pas du tout et peut être transportée vers l’autre rive. Sans le bateau, même si  on place le moindre petit grain de sable sur la surface de l’eau, elle coulera jusqu’au fond."


L’énorme bloc de pierre représente le pratiquant au lourd karma, tandis que le grain de sable représente le pratiquant au léger karma. Le bateau représente le pouvoir du vœu du Bouddha. Les gens qui se repentent et récitent d’un cœur sincère le nom du Bouddha seront accueillis et escortés vers la Terre Pure, quelque que soit la lourdeur de leur karma. Ceux qui ont un léger karma mais ne récitent pas le nom du Bouddha vont, d’après leur karma, vont endurer des souffrances et retourner dans le saṃsāra après leur mort - comme le grain de sable qui, contrairement au bloc de pierre, coule parce qu’il n’est pas porté par un bateau.

Ceci est précisément  la logique de la doctrine de "emporter notre propre karma vers la Terre Pure" [ c’est à dire renaître en dépit du karma mauvais résiduel].

Par conséquent, il est établit dans Les lettres de la Terre Pure , dans la section se rapportant aux quatre Terres, que "ceux qui sont remplis de mauvais karma peuvent toujours renaître dans la résidence Commune de la Terre Pure."

Prenons le cas des trois hommes connus mentionnés dans les traités de la Terre Pure dont la profession était bouchers de bétail.

Tous les trois [virent un mauvais présage] au moment de la mort, mais grâce à leur récitation sincère du cœur du nom du Bouddha, ils ont tous échappés au mauvais karma des enfers et ont repris naissance en Terre Pure.

De tels cas sont clairement enregistrés dans les Biographies des Saints et Sages de la Terre Pure. Que sont-ils si ce n’est une évidence du pouvoir du Bouddha ?

Je vais citer un autre exemple pour clarifier le sujet. Supposons que quelqu’un a commis une offense sous une loi locale et est sujette à l’emprisonnement. Si elle cherche l’aide du roi, elle peut obtenir l’ajournement de sa sentence pendant un temps tel qu’elle peut accomplir un service public à la place. À cause de l’interférence du roi, le magistrat local ne peut pas mettre en exécution la sentence, et ainsi le coupable peut se rendre directement vers la capitale sans tracas.

C’est pourquoi, il est dit dans un traité de la Terre Pure :


"Les êtres sensibles renaissent dans la Terre Pure grâce à l’aide du Bouddha Śākyamuni, l’accueil et l’escorte du Bouddha Amitabha et le support et la protection des Bouddhas des dix directions. Ceci est similaire à la personne qui a l’opportunité de traverser les mers ouvertes sur un large et robuste bateau, avec un excellent guide,  et aussi des vents favorables. Ainsi, elle peut rapidement atteindre l’autre rive. Si elle est ne veut pas mettre le pied dans le bateau maintenant, demeurant continuellement dans la dérive du monde mauvais actuel, elle ne peut que se blâmer elle-même."        


Question 19 :


Vous avez dit plus tôt que même les gens ordinaires peuvent atteindre le stade de non régression. J’ose penser que le niveau de non régression est limité à ceux qui n’ont aucun mauvais karma. Est-il possible que ceux qui emportent leur karma résiduel vers la Terre Pure accomplissent aussi  la non-régression ?


Réponse :


Simplement accomplir une renaissance en la Terre Pure est atteindre le stade de non régression. Comme il est dit dans les Sūtras :


"Ceux qui accomplissent une renaissance demeurent tous dans le juste samādhi".


Il est aussi dit dans le Sūtra d’Amitabha :


"Les êtres sensibles qui renaissent en la Terre Pure de l’Ouest sont tous au stade de non régression."


Le Traité sur les Dix Doutes [question 6] établit qu’il  y a cinq raisons qui expliquent que ceux qui y renaissent accomplissent la non-régression :


"a) Le pouvoir du grand vœu compatissant embrasse et les protège;


b) la lumière du Bouddha [sagesse] brille toujours sur eux, et, par conséquent, l’esprit d’éveil de ces êtres supérieurs progresse toujours;


c) Dans la Terre Pure de l’Ouest, les oiseaux, l’eau, les forêts, les arbres, le vent et la musique prêchent tous le Dharma de la "Souffrance, de la vacuité, de l’impermanence et du non-soi." À l’écoute de cela, les pratiquants commencent à se focaliser sur le Bouddha, le Dharma et la Sangha;


d) Ceux qui sont re-nés en la Terre Pure ont les plus hauts Bodhisattvas comme compagnons et sont libres de tous les obstacles, des calamités et des mauvaises conditions. De plus, ils n’y a ni éternalistes ni mauvais démons, donc leurs esprits demeurent toujours calmes et sereins;


e) une fois re-nés en la Terre Pure, leur longévité est incommensurable, égale à celle des Bouddhas et Bodhisattvas. Ainsi, ils peuvent paisiblement cultiver le Dharma pendant des éons innombrables."


Les anciens ont aussi dit :


"Sans un vœu de renaître [la renaissance ne peut être accomplie];  cependant, avec un vœu sincère, tous accomplissent une renaissance. Sans renaître dans la Terre Pure [le stade de non régression ne peut être facilement atteint]; cependant, avec une renaissance, tous accomplissent la non-régression."



(19 Q/R sur 25). À suivre ....


Amitabha Terre Pure - Dharma Diffusion